Actualités :: Enseignement au Burkina Faso : La contribution de l’Eglise catholique

Pr Maxime CompaoréVendredi 25 avril 2008, une conférence publique donnée par le Pr Maxime Compaoré, Dr en histoire de l’éducation chargé de recherches au Centre national de recherche scientifique et technique (CNRST) a porté sur le rôle de l’Eglise catholique dans l’enseignement au Burkina Faso.

L e conférencier qui avait à ses côtés, Joachim Zongo ancien directeur de la Radiodiffusion nationale, a campé son exposé autour de trois points.
Il s’agit de l’historique de l’enseignement catholique au Burkina Faso, de la situation actuelle de cet enseignement et des perspectives. Du premier point, il ressort que "depuis l’arrivée des missionnaires au Burkina Faso au début du siècle dernier (1900), l’Eglise catholique s’est pleinement investie dans le développement économique et social du pays".

La création des premières écoles catholiques (1900 à Koupèla, 1901 à Ouagadougou) entre "dans le souci de l’église de contribuer à l’édification d’une société nouvelle au Burkina Faso". Entre 1900 et 1969, l’enseignement catholique connaît "une évolution marquée par des périodes de prospérité et de difficultés". De 1900 à 1904, c’est la prospérité à travers des actions concertées avec le pouvoir colonial, des subventions à l’école de Ouagadougou, etc. Entre 1905 et 1920, des difficultés liées à l’anticléricalisme suite aux lois séparant les pouvoirs entre l’Etat et l’église naissent : persécutions, interdiction d’enseigner en français…

Plus tard, c’est à nouveau la lune de miel, avec le développement de l’enseignement catholique, "renforcé par l’arrivée" ou la création de congrégations religieuses masculines et féminines et l’émergence d’un clergé local. La grande crise intervient cependant en 1969, avec les difficultés financières qui amènent l’Etat à réorganiser les textes sur les subventions accordées à l’enseignement privé. L’Etat réduit considérablement sa contribution dans la gestion de l’enseignement privé, et, entre 1964 et 1969, l’enseignement catholique cumule des dettes considérables et éprouve de sérieuses difficultés pour honorer les salaires de ses enseignants.
Les évêques renoncent à la gestion des écoles primaires, cependant que le secondaire résiste à la crise et continue de fonctionner.

Le second souffle

A partir de 1994, l’Eglise catholique reconsidère sa position vis-à-vis de l’éducation et s’engage dans un grand projet de développement de son système éducatif. A cet effet, une commission de l’enseignement catholique est créée en juillet 1995 pour travailler sur les éléments de base de la relance. En décembre 1996, les assises nationales de l’enseignement catholique travaillent sur la mise en place d’un projet éducatif national de l’église et l’instauration de nouveaux statuts pour la restructuration de l’enseignement catholique. La création d’un Secrétariat national de l’enseignement catholique en juin 1997 et la nomination des différents directeurs diocésains, complètent l’œuvre de "rédemption". Une situation actuelle qui augure de perspectives réjouissantes, car, la nouvelle organisation s’appuie sur une grande responsabilisation des chrétiens dans l’esprit de l’Eglise-famille. En proposant un projet éducatif clair, ambitieux et structuré, l’enseignement catholique s’inscrit comme un partenaire fiable de l’enseignement de base public au Burkina.

En perspectives, la dynamisation des structures existantes va permettre de rendre opérationnels dans tous les diocèses, les structures définies, de renforcer et harmoniser l’organisation de l’enseignement catholique, de mettre en place des structures paroissiales et d’organiser des assises diocésaines de l’enseignement catholique afin de sensibiliser les communautés et de définir des stratégies efficaces et locales. A terme, l’enseignement catholique sera "l’un des tout meilleur système de formation du pays", selon le Dr Compaoré. Un exposé succinct duquel le public a relevé qu’il ne prenait pas en compte les insuffisances de cet enseignement catholique. "Oui", a opiné l’exposant qui a mis cette lacune sur le souci de gagner du temps et de ne pas "endormir" l’auditoire.

Boubakar SY (magnansy@yahoo.fr)

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