Actualités :: Fermeture des chambres de passe : Attention au spontanéisme et à (...)

L’auteur de l’article suivant félicite le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, dans sa croisade contre les chambres de passe et attire en même temps son attention sur des aspects négatifs comme la spontanéité et l’improvisation.

L’action de Simon Compaoré est en elle-même louable : dans la société traditionnelle, le sexe n’était pas un produit de consommation à nul autre pareil. Avec la liberté de conception occidentale, l’homme peut faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ; du coup, la liberté n’est plus une faculté de se mouvoir dans le bien, mais un droit reconnu à l’erreur, au mensonge et au vice. Et comme l’a dit le fondateur du PAREN, cette liberté permet à l’individu de descendre là où plus aucun animal ne peut tomber ! Or, la mission de toute autorité légitime est de défendre le bien, le juste et le vrai. Simon Compaoré n’a donc pas tort de s’élever contre le sexe-marchandise autorisé sous d’autres cieux au nom de la liberté individuelle. Il a donc le droit et même le devoir de faire accéder ses administrés au bien.

Lutter contre les maisons de passe, c’est lutter pour la dignité native de la femme. Mais la dignité ne veut rien dire quand le citoyen ne dispose pas du minimum vital.

Les femmes qui se prostituent dans les maisons de passe ne font pas cela par plaisir ni par goût de matérialisme effréné ; elles le font par nécessité vitale : ou elles vendent leur chair ou elles crèveront de faim avec leurs enfants. Il se trouve qu’en cas de nécessité, il n’y a ni loi, ni valeurs. C’est dire que nos "prostituées" sont les victimes d’une politique économique inefficace, incapable de répondre aux attentes et aux besoins du peuple. C’est d’ailleurs pourquoi, Simon Compaoré recrute les femmes pour balayer nos rues.

Que faut-il donc faire ? Donner un délai d’un an aux femmes pour changer de métier est loin d’être la solution idéale quand on sait que le chômage au Burkina est le principe, et l’emploi l’exception. La solution idéale, à mon sens, serait d’interdire l’ouverture de nouvelles chambres de passe, de soumettre les chambres déjà existantes à un contrôle rigoureux et de concevoir à moyen et long terme un plan ou programme de création d’activités génératrices de revenus pour les femmes.

En conclusion, avec un pays où 46% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté, où 10,5% accaparent les richesses du pays, où l’impunité est érigée en système de gouvernement, où enfin 50% de la population sont constitués de mineurs de moins de 15 ans avec un taux de croissance démographique de 3,2% l’an, vivre au quotidien est devenu un stratagème au Burkina Faso. C’est là le fond du problème des maisons de passe tout comme du grand banditisme.

Pour sa part, le PAREN est convaincu que l’ultra-libéralisme en cours au Burkina ne pourra jamais résoudre les problèmes de ce pays. C’est pourquoi, il propose une voie originale de développement conforme à notre culture et donc capable d’augmenter la production, de créer par conséquent des emplois pour les jeunes sans avenir et pour les femmes qui souffrent le plus en situation de pauvreté nationale.

Bravo Simon ! Mais attention au spontanéisme et à l’improvisation bien connus sous la Révolution d’Août !

Mathieu Gansoré

Secrétariat à la culture

Bureau politique du PAREN

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