Actualités :: Concours de la Fonction publique : Fraudeurs aujourd’hui, mauvais (...)

Il se joue un drame dans les institutions de formation des futurs cadres du Burkina Faso. Ce drame, c’est celui que posent les listes d’attente après la proclamation officielle des résultats des concours. Il s’y développe de puissants réseaux d’affairistes autour de la gestion des listes d’attente.

Si l’on y ajoute le climat de fraudes massives qui a émaillé l’organisation des examens scolaires, mais surtout les différents concours d’entrée dans la Fonction publique burkinabè dont tout un chacun se souvient, on est en droit de s’inquiéter sur la moralité de ces futurs responsables de notre administration. Mais ce n’était pas tout. Les candidats qui sont positionnés sur les listes d’attente sont l’objet de propositions inacceptables, d’autres sont également l’objet de chantages monstrueux. Il peut arriver que des candidats admis à un autre concours mettent aux enchères leurs places. Ils ont découvert là une belle opportunité pour rançonner les candidats qui se trouvent sur la liste d’attente.

D’autres, profitant des carences de l’État, ou avec la complicité de celui-ci, arrivent à cumuler deux pécules en émergeant dans deux établissements différents. Ces comportements sont des anachronismes à l’ère de la modernisation de l’Administration et de la réforme de l’État. Plus que de l’égoïsme, c’est de crime qu’il s’agit ici. Ensuite, ces comportements sont le reflet du climat de décomposition morale avancée de la société burkinabè. L’environnement façonne l’homme. Comment un élève peut-il jongler avec les administrations de deux établissements de formation pendant un trimestre, parfois plus, sans être démasqué, s’il ne bénéficie pas de complicités ? Comment un tel élément se comportera dans sa vie professionnelle ?

Il sublimera la fraude et chérira la magouille et toutes les mauvaises manières de faire qui ont cours dans notre administration et que nous déplorons. Ne dit-on pas que qui vole un oeuf volera un boeuf ? Notre administration regorge d’hommes acquis à l’idée que tout est facile grâce à la magouille. Aussi le pays s’enfonce-t-il chaque jour davantage dans la déchéance morale parce qu’il prépare le lit de la déchéance morale dans ses écoles et instituts de formation. Que faire ? Il faut à ce pays, si bien nommé la Patrie des hommes intègres, un sursaut national ; mieux, une secousse morale. Mais d’où viendra-t-elle et qui l’incarnera ?

Les concours de la Fonction publique jouent un rôle de filtres. Ils ont pour mission fondamentale d’envoyer dans les écoles de formation des hommes et des femmes appelés à devenir la crème de notre société sur tous les plans : professionnel et moral entre autres. Les écoles et instituts les reçoivent ; les préparent à leurs futures fonctions de cadres. Ils devraient en sortir avec une droiture morale et une conscience professionnelle au-dessus de tout soupçon. Mais encore faut-il qu’ils triomphent des mille et une tentations faites de besoin de facilité, de recherche effrénée du profit personnel en toute chose, de fraude et d’affairisme. Tant et si bien qu’on est fondé à croire qu’un candidat qui a fraudé ou qui a utilisé d’autres moyens non prévus par les textes pour entrer dans un établissement, sera un mauvais fonctionnaire à l’issue de sa formation !

Il y aussi que dans de multiples situations, les candidats qui sont sur les listes d’attente attendent indéfiniment pour s’entendre dire un jour que les places ont été pourvues parce qu’on a fait un communiqué et qu’ils ne se sont pas présentés. On soupçonne que leurs places ont fait l’objet de magouilles pour que des candidats non méritants les occupent. On a comme une désagréable impression qu’un réseau bien structuré, dont les ramifications remonteraient loin dans la haute sphère de la hiérarchie, est à l’origine d’une telle magouille qui consiste à remplacer des candidats méritants par des cancres.

Les nouveaux outils de l’information et de la communication doivent permettre d’éviter ces attitudes inadmissibles qui entachent la réputation de notre Administration. Ce sont en fait ces attitudes qui handicapent ses performances. Personne n’y gagne au change. Aujourd’hui, à quelques rares exceptions près, l’Administration burkinabè a à sa tête : soit des personnes qui ont été placées par clientélisme politique ; soit des hommes qui s’y sont hissés par la fraude. Toute chose qui explique le marasme moral et psychologique des Burkinabè de 2008. Il faut se réveiller. Il faut une administration de développement qui ne puisse s’accommoder d’hommes et de femmes qui ont fait de la fraude et de l’affairisme des marche-pieds pour leur ascension sociale.

Le Fou

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