Le FITD, c’est aussi un espace pour le théâtre-forum à travers le concours de théâtre-forum (CTF). L’honneur est revenu à l’Atelier théâtre du Lorum (ATL) d’ouvrir le ballet des compétitions dans la soirée du 19 février avec la pièce intitulée "Y a an n yellé". C’était devant un public nombreux.
Au Festival international du théâtre pour le développement, pour la cinquième fois consécutive et deux fois lauréat du concours de théâtre-forum, l’Atelier théâtre du Loroum n’est pas une inconnue de la scène théâtrale burkinabè. Pour cette session, l’ATL avait dans sa gibecière, une pièce sur les Conseils villageois de développement, un concept d’actualité.
Entre humour, jeux d’acteurs et décor,
l’Atelier théâtre du Loroum a tenu en haleine un public venu nombreux assister à la représentation à l’espace CTF de l’Atelier théâtre burkinabè à Gounghin. Pour la petite histoire, "nous sommes dans l’ère de la décentralisation. Le concept de Conseil villageois de développement (CVD) fait son entrée dans le village de Yilstenga, un village de la commune rurale de Zoubritenga.
Bouleversement des habitudes, peur du changement, le village, de Yilstenga est en alerte. Les anciens dignitaires n’entendent pas perdre un seul instant de leurs privilèges. Zougoudou, ancien délégué du village, met à contribution Naaba Padré et Wandba pour briguer le poste de président du CVD. Face à lui, Talato, une responsable d’un mouvement de femmes du village. Pas de consensus, on passe au vote. Battu, Zougoudou et Wandba avec la bénédiction de Naaba Padré décident de mettre en péril le programme d’activités du CVD. Les rencontres sont boycottées et les grandes actions comme la réalisation de la piste à bétail est empêchée. Les éternels conflits agriculteurs-élèveurs refont surface.
Yéro, le peulh, est abattu à coup de machette par Yéro". Au-delà de ces conflits, cette pièce de l’Atelier théâtre du Loroum, pose un réel problème de leadership dans les villages, le manque d’alternance à la tête des structures, la difficile dépolitisation des structures villageoises, la responsabilisation de la femme.
La partie forum a été de véritables moments de communion entre les comédiens de la troupe et le public. Après une troupe de Gaoua, dans la même soirée, dix autres troupes venant d’horizons divers sont attendues. De bons moments en perspective pour les amoureux du théâtre.
Abdoul Salam OUARMA
Sidwaya
