Dans la matinée d’hier 20 février, Ouahigouya a vécu au rythme d’un mouvement de commerçants contre la flambée des prix des produits de première nécessité. Des commerçants ont marché sur les principales artères de la ville pour manifester leur mécontentement face à la cherté de la vie.
Ils ont décrété une opération ville morte en fermant le grand marché de Ouahigouya et tous les lieux de commerce. Parti du grand marché, les marcheurs sont allés directement à la résidence du gouverneur, dans l’intention, ont-ils dit, de remettre une déclaration à qui de droit. Ensuite, ils se sont rendus dans les établissements scolaires pour faire sortir les élèves afin qu’ils puissent rallier le mouvement. Et c’est à ce moment que la marche a pris une autre envergure. On a assisté à de nombreux dégâts matériels.
Les hangars et les panneaux de signalisation qui se trouvaient devant la mairie de Ouahigouya ont été entièrement brûlés. D’autres commerçants qui n’ont pas suivi le mot d’ordre ont été victimes de pillage de leurs marchandises. Les forces de l’ordre qui ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants ont procédé à l’arrestation de quelques éléments qui ont été relâchés après l’accalmie.
Adama Ouédraogo, commerçant au grand marché de Ouahigouya : « Trop, c’est trop, nous ne pouvons plus travailler, les prix augmentent de jour en jour, et comme nous n’avons pas un cadre d’expression avec les autorités, nous avons choisi la rue pour montrer notre mécontentement. Nous n’allons pas nous arrêter tant que nous n’aurons pas une satisfaction auprès de nos autorités."
Adama Sinaré
Le Pays
