Artiste-musicien burkinabè résidant en France, Yé Lassina Coulibaly est à l’origine de plusieurs initiatives dont la musicothérapie, concept prônant l’usage de la musique pour « soigner » les malades. Ayant récemment séjourné à Ouaga, notre compatriote fait le point de sa carrière artistique riche et diversifiée.
Yé Lassina a, à son actif, plusieurs œuvres discographiques dont « Kongokele », « Bamanankan, « Musiques du Burkina et du Mali actuels », « Djembé solo ». De grandes maisons de disques, à l’image d’Universal, Mélodie, Musiques du Monde, Cinq planètes, ont déjà distribué cinq (5) de ses productions qui, pourtant, demeurent inconnues des Burkinabè. Une telle situation à laquelle le chanteur et instrumentiste compte remédier.
Pour l’heure, Lassina, à travers ses recherches musicales et chorégraphiques avec le groupe Yan Kadi Faso, a toujours été sollicité pour des spectacles par des festivals ou des programmateurs. Ainsi, il a participé, entres autres, à Europa Jazz festival, à la Foire internationale de Marseille en 2002, à Africa fête en assurant la première partie du grand monument de la musique africaine, Manu Dibango, à la Cigale à Paris. Il a aussi fait la même scène avec Mory Kanté et Salif Kéita, à travers les premières parties. Sa carrière musicale se poursuit de la plus belle manière avec la sortie, au cours de cette année, d’un album enregistré en duo avec l’excellent compositeur français André Serre-Milan.
Plus que convaincu que la musique peut aider à soulager, voire à guérir un malade, notre compatriote travaille régulièrement depuis 1987 avec des formations sanitaires en France. A ce titre, il occupe, pour ne citer que ce cas, un poste de musicothérapeute au centre hospitalier spécialisé Bourgard de Bourges, au profit d’adolescents perturbés, de handicapés mentaux et physiques. Pour lui, la musique est une porte d’entrée pour communiquer avec les personnes victimes d’un handicap. C’est donc le point de départ, a-t-il souligné, de la recherche d’une solution au mal de la personne souffrante.
Bon percussionniste, conteur et danseur, l’artiste, outre les nombreux stages de formations donnés, évolue dans le théâtre comme ce fut le cas avec la pièce africaine « La légende de Wagadu », tournée en France et en Afrique en 1994-1995. Yé Lassina Coulibaly est le promoteur de la « Fondation Siya » dont l’objectif est de provoquer et de favoriser les rencontres entre Européens et Africains. C’est ainsi que cette structure organise, sur demande, des séjours d’immersion d’Européens au Burkina Faso autour d’activités culturelles et de loisirs.
En retour, elle permet aux acteurs culturels africains, notamment burkinabè, de maîtriser le marché européen. Le musicien dispose d’un site web, www.yelassina.com, à partir duquel le public peut le découvrir davantage et écouter quelques titres de ses nombreuses œuvres. Des confrères comme Libération, Figaroscope ne manquent de relever les spectacles endiablés et de qualité de Yé Lassina et du groupe Yan Kadi Faso.
Cyr Payim Ouédraogo
L’Observateur
Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 4515