Afin de sensibiliser les femmes à garder leur teint naturel, la radio Gambidi a organisé, le 14 juin dernier, une cérémonie de remise d’un lot de vêtements à la dizaine de filles finalistes du concours de beauté "Miss paga (femmes en mooré) teint naturel". C’était en présence de la marraine, la députée Fatou Diendéré.
Au cours de cette prestigieuse cérémonie, cette dizaine de filles a eu droit à un lot de robes chacune. Cette remise intervient après le concours de "Miss paga teint naturel" qui se déroule depuis le 3 février 2007. C’est Mlle Laeticia Woba qui a été finalement couronnée à la tête de ces 10 lauréates. En ce qui concerne leurs activités pour ces vacances scolaires, Laeticia confiera qu’avec ses coéquipières et en compagnie de leur marraine, Mme Diendéré, leur stratégie de lutte consistera à animer des conférences-débats dans les lycées et collèges, à l’Université Saint-Thomas d’Aquin et aussi dans les 13 régions du pays.
Tout en encourageant ces ambassadrices à poursuivre la lutte contre la dépigmentation de la peau, le promoteur de la peau naturelle, le Pr Jean-Pierre Guingané, a laissé entendre qu’il s’agit d’une lutte de longue haleine, surtout que la dépigmentation de la peau est devenue un problème de santé publique.
Pour lui, de nos jours, plus de la moitié de la gent féminine s’adonne à cette pratique qui prend de l’ampleur ; et toujours selon le promoteur Guingané, "le pire est qu’il y a des hommes qui le font, et certains encouragent même leurs femmes à le faire, à l’aide de pommades ou de produits nocifs ou de l’acide. Pourtant, nous ne trouvons pas belles toutes ces femmes qui se sont dépigmentées", a-t-il déclaré.
Enchaînant, la marraine de ces ambassadrices dira que les femmes se dépigmentent parce que selon leurs dires, beaucoup d’hommes aiment ou apprécient les femmes de teint clair. Pourtant, ces "produits éclaircissants" qui inondent le marché, peuvent les conduire au cancer ou même à la mort. "Nous allons avec mes filleules nous battre pour que nos mamans, nos sœurs et nos filles cessent cette pratique", a-t-elle martelé.
Pour elle, la lutte est laborieuse, mais des lueurs d’espoir pointent déjà à l’horizon avec l’aide et le soutien de certains partenaires qui désirent les accompagner dans ce combat ; il s’agit notamment du ministère de la Santé, du MEBA, du MESSRS, de la Promotion de la femme, des Droits humains, de l’Action sociale. Elle n’a pas manqué de saluer le Conseil supérieur de la communication, qui a censuré la publicité des produits éclaircissants sur les antennes de la télé. Toujours selon elle, la vie chère ou la mondialisation ne doivent pas amener des gens à se brûler la peau.
Tout en appelant la presse à sensibiliser les uns et les autres, elle a lancé un cri du cœur à toutes ses sœurs africaines pour qu’elles abandonnent cette pratique. D’ici là, certains hommes seront primés pour avoir encouragé leur épouse à garder son teint intact. En outre, les jours à venir, dans ses questions orales, elle demandera au ministre du Commerce de réglementer le commerce de ces produits dits de "beauté".
Marie Grégoire Sirima
L’Observateur Paalga
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