Les habitants des différentes localités du Burkina ont désormais des appellations. Ces appellations qui consacrent le terme "Gentilés’’ ont été rendues publiques, vendredi 30 avril 2004 à Ouagadougou, au cours d’un point de presse conjoint animé par le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Mahamoudou Ouédraogo et son collègue de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Moumouni Fabré.
Si vous êtes un ressortissant de la province, du chef-lieu de province, ou de n’importe quel département du Burkina, on vous appellera désormais par exemple : Comoéen’’ si vous êtes de la province de la Comoé, "Banforalais’’ si vous venez de Banfora, ou Gbafolais, Gbafo qui est le nom autochtone de Banfora.
Ainsi, un ressortissant du Boulkiemdé s’appellera Boulkiemdéen, celui du Kourwéogo, un Kourwéogais, celui du Boulgou, un Boulgouvien, celui de Kampti un Kamptilais ou Katéfilais, de Diédougou, un Diédougoulais, ou Djiboulais etc... Ce document dont les géniteurs sontle ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme, et celui de l’Administration territoriale et de la Décentralisation est aussi le fruit d’un travail de recherche mené depuis plusieurs années sous la conduite du professeur Dafrassi Sanou, linguiste à l’Université de Ouagadougou.
Selon le ministre Mahamoudou Ouédraogo, M. Dafrassi, avec qui les techniciens des deux départements ministériels ont travaillé, il a été mis en place une équipe qui a sillonné environ 400 chefs-lieux de département du Burkina Faso pour pouvoir aboutir à la finalisation du document. "Avec le ministre Moumouni Fabré, nous avons défendu ensemble le dossier consacré à ce document, qui a abouti à la prise d’un décret de Son Excellence M. le président du Faso en conseil des ministres, qui montre comment la commission a travaillé’’, a-t-il souligné.
Et le ministre Mahamoudou de poursuivre : "Quand M. Dafrassi a terminé son boulot, nous nous sommes dit qu’il n’est pas le seul intellectuel dans sa spécialité au Burkina Faso, et que le document a un caractère transversal. Il y a des sociologues, des littéraires, des anthropologues qui s’intéressent à la question. C’est pourquoi nous avons organisé un séminaire de validation qui a regroupé les compétences des deux ministères, ainsi que des grands intellectuels qu’ils soient du campus, du CNRS ou de la société civile pour valider le document’’, a-t-il conclu.
L’intérêt pour les bénéficiaires de ces gentilés
La prise du décret qui officialise désormais les gentilés va permettre à l’administration d’avoir une appellation commune.
Pour le ministre Moumouni Fabré de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, "l’ensemble des administrateurs, tous les chefs de circonscriptions administratives, les hauts-commissaires, les préfets des départements seront instruits pour que désormais, ces gentilés soient des termes consacrés par l’administration pour être utilisés dans tous les documents officiels, dans les discours’’, etc., a-t-il dit. "Nous allons au fil du temps vulgariser ces gentilés, qui vont permettre à chacun de nous de se retrouver en temps que Burkinabè, et du même coup nous renvoient à nos sources, ils participent à la valorisation de la culture burkinabè’’, a-t-il conclu. Les journalistes se sont intéressés aux questions liées à la forme, à l’orthographe, au caractère esthétique et linguistique de ces gentilés.
Le professeur Dafrassi, spécialiste dans le cadre de ce document, a signifié que le travail sur les gentilés, les a conduit à procéder à des ajustements ou à des compromis entre langues nationales et langue française. "Nous avons cherché à savoir s’il existait des noms différents pour les autochtones, et à partir de là, nous nous sommes dit qu’il faut forcément passer par l’un des deux noms, soit le nom administratif, où le nom autochtone pour former les gentilés’’.
En s’appuyant sur un exemple de gentilé comme Banfora, M. Dafrassi a cependant relevé que le terme Banforalais existait déjà, et était utilisé par les fonctionnaires. Si bien que ce terme a été adopté par l’atelier de validation. Il a aussi fait remarquer qu’à côté de ce terme, existait un nom autochtone qui est "Gbafo’’ et ceux de Gbafo se désignent sous le gentilé de Gbafôfô.
Mais le terme retenu par l’atelier a été Banforalais ou Gbafolais. L’utilisation de ces gentilés désormais officiels dans tous les documents administratifs, dans les discours, et pour tous les locuteurs, participent à la promotion de la culture burkinabè.
Privat OUEDRAOGO
Sidwaya
Province | Chef-lieu | gentillé |
---|---|---|
Balé | Boromo | Baléen |
Bam | Kongoussi | Bamois |
Banwa | Solenzo | Banwalais |
Bazèga | Kombissiri | Bazègalais |
Bougouriba | Diébougou | Bougouribalais |
Boulgou | Tenkodogo | Bougouvien |
Boulkiemdé | Koudougou | Boulkiemdéen |
Comoé | Banfora | Comoéen |
Ganzourgou | Zorgho | Ganzourgois |
Gangna | Bogandé | Gangnalais |
Gourma | Fada N’Gourma | Gourmais |
Houet | Bobo-Dioulasso | Houétien |
Ioba | Dano | Iobalais |
Kadiogo | Ouagadougou | Kadiogolais |
Kénédougou | Orodara | Kénédougoulais |
Komondjari | Gayéri | Komondjaréen |
Kompienga | Pama | Kompiengalais |
Kossi | Nouna | Kossien |
Koulpelgo | Ouargaye | Koulpelgois |
Kourittenga | Koupéla | Kourittengalais |
Kourweogo | Boussé | Kourweogois |
Léraba | Sindou | Lérabéen |
Loroum | Titao | Loroumois |
Mouhoun | Dédougou | Mouhounois |
Nahouri | Pô | Nahourien |
Namentenga | Boulsa | Namentengalais |
Nayala | Toma | Nayalais |
Nombiel | Batié | Nombiellais |
Oubritenga | Ziniaré | Oubritengalais |
Oudalan | Gorom-Gorom | Oudalanais |
Passoré | Yako | Passoréen |
Poni | Gaoua | Ponidois |
Sanguié | Réo | Sanguiéen |
Sanmentenga | Kaya | Sanmatengalais |
Séno | Dori | Sénolais |
Sissili | Léo | Sissilien |
Soum | Djibo | Soumois |
Sourou | Tougan | Sourovien |
Tapoa | Diapaga | Tapolais |
Tuy | Houndé | Tuynois |
Yagha | Sebba | Yaghalais |
Yatenga | Ouahigouya | Yatengalais |
Ziro | Sapouy | Zirolais |
Zondoma | Gourcy | Zondomalais |
Zoundweogo | Manga | Zoundwéogois |
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