Actualités :: Campagne agricole 2006 : Koudougou Jean-Paul Nikièma annonce une bonne (...)

Le tradipraticien de Kogtenga (Saponé) dans le Bazèga annonce une bonne saison agricole pour l’année 2006. Il aurait eu une révélation de Dieu et des ancêtres. « La campagne agricole 2006 sera bonne. Même si l’on jette les grains par terre, on récoltera. Dieu et les ancêtres me l’ont révélé... ».

Ainsi par le Koudougou Jean-Paul Nikièma, connu pour ses dons de voyance et de guérison à travers une corne trempée dans de l’eau ainsi que son action dans l’agroforesterie. En plus de sa révélation, l’homme dit fonder sa prédiction sur une observation avisée de la nature.

« L’aspect extérieur des arbres de la brousse confirme du reste cette révélation. Ceux-ci produiront également en abondance. Il y aura donc beaucoup de fruits sauvages (karité, néré, raisins etc.). Et lorsque cela survient, généralement la campagne agricole se déroule bien. Et Dieu et les ancêtres me l’ont révélé », affirme M. Nikièma qui avait déjà prédit une bonne campagne agricole en 2005. Une prophétie qui s’est réalisé puisque la campagne fut excédentaire. Lui-même déclare avoir récolté au moins 58 tonnes de riz la saison écoulée. En 2005, il était même allé jusqu’à nous donner la bonne période de semis.
Cette fois-ci, au moment de notre passage, le 18 mars 2006, il n’avait pas déterminé la période favorable de semis mais déjà, il choisit de rendre grâce à Dieu et aux ancêtres pour ces années consécutives d’abondance.

Des bêtes ont donc été sacrifiées lors du « Ragnouga » et le dolo a coulé à flots. Ce sont ainsi plus de 40 moutons et beaucoup de volailles qui ont été immolés en l’honneur des mânes et de Dieu qui a veillé sur la communauté une année durant.

Entre bombance et réjouissance

Ce sont également, une dizaine de sacs de riz qui ont été préparés pour la circonstance. Les populations ont revêtu leurs plus beaux atours .et ont dansé au son du tam-tam et du lounga (tambour d’aisselle).

Pour Jean-Paul Nikièma, « le Ragnouga est une coutume importante car elle permet de s’assurer les bonnes grâces divines et ancestrales ». Aussi estime-t-il qu’il convient de la préserver car au-delà de la discipline de vie qu’elle instaure, cette fête marque le point de départ de la consommation des nouvelles récoltes. « Tout ce que je fais, c’est par la grâce de Dieu et le soutien des ancêtres », avance-t-il. Tirant le bilan de l’année 2005, il reconnaîtra que des milliers de personnes sont venues demander la santé, la maternité, le succès et la chance... avec beaucoup de réussite. Mieux, se réjouit-il, il n’y a pas eu de décès parmi les malades graves et les visiteurs qui sont venus sur son site. « Tout cela est arrivé par la grâce de Dieu et la force des ancêtres » soutient M. Nikièma. C’est pourquoi, il en appelle à une plus grande considération de nos cultures et au respect de nos traditions en ce qu’elles ont de fondamental, de vrai et de sincère.

« Les peuples qui réussissent ont toujours pris appui sur leurs cultures, leurs traditions », insiste M. Nikièma. Il affirme pour sa part qu’il continuera à perpétuer la tradition qui exige de bonnes pratiques agricoles et le respect de l’environnement. N’a-t-il pas mis en défens 50 ha de forêt autour de son domicile et protégé 100 autres ha à Sapouy ?

De telles activités seront poursuivies promet, M. Nikièma. Il remercie d’avance ses partenaires dont le Projet de développement rural décentralisé participatif Bazèga-Kadiogo qui l’a beaucoup soutenu dans ses projets d’agroforesterie. Et ces partenaires n’ont pas eu tord de le soutenir.

« Jean-Paul accorde une attention particulière à l’agroforestière faisant ainsi de bonnes récoltes avec des rendements supérieurs à ceux qu’on enregistre dans la région. Il est devenu une école et nous ne nous cesserons pas de l’y encourager et de l’entourer de nos conseils », indique Albert K. Nougtara, directeur provincial de l’Environnement et du Cadre de vie du Bazèga.

Mme Bernadette M. J. Yaméogo née Nonguierma, préfet de Saponé salue aussi cette action de l’homme qui participe, selon elle, à la lutte contre la pauvreté. Le « Ragnouga » de cette année ressemble en tout cas à une célébration à l’avance des prochaines victoires tant et si bien que même les malades venus en consultation, entre deux entretiens avec le guérisseur, se sont associés à la fête.

Victorien A. SAWADOGO (visaw@yahoo.fr)

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