Actualités :: Urbanisme et démographie : Les oisifs et assimilés à l’ordre du (...)

Quel que soit l’endroit où l’on se trouve et l’heure qu’il fait, le moindre accident de la circulation routière ou fait insolite quelconque entraîne instantanément la création d’un attroupement. Ces badauds surgis de nulle part compliquent le déploiement des secours dans le cas d’un sinistre et aggravent de manière générale tout phénomène à cause duquel ils ont accouru d’on ne sait où.

Ce sont les oisifs et assimilés des cités dont le nombre sans cesse croissant invite à la réflexion sur la manière de les insérer utilement dans un système que par méconnaissance ils s’évertuent à fausser par des initiatives aussi malheureuses les unes que les autres.

Dans une ville comme Ouagadougou, au décor déjà stressant que constitue une circulation négociée au millimètre près, s’ajoute la pression infernale des vendeurs d’articles divers qui n’ont pas trouvé plus judicieux que de gagner leur pitance à la va-vite en interceptant leurs clients entre deux feux. Quand s’allume le vert, pendant que l’un paie ou que l’autre fait l’appoint, les protestations se font violentes dans les files et s’ajoute alors un regain de désordre dans le trafic.

C’est pourtant une scène quotidienne à tous les feux de la ville et cela commence à en être assez. Que dire des mendiants (escrocs serait plus approprié pour 80 % de ceux hantant la seule ville de Ouagadougou) qui squattent les devantures d’immeubles et que l’absence d’infrastructures sanitaires à proximité font transformer le moindre espace discret en un dépotoir d’insanités écœurantes ?

Toutes ces figures, même si elles ont droit à la vie, n’en étouffent pas moins la cité de leur envahissante manière de survivre. Ainsi donc, si le problème que constituent les oisifs et assimilés devait un jour être porté à l’ordre du jour, voici déjà quelques propositions qui contribueront peut-être à assainir la situation. Petit commerce et mendicité aux feux de signalisation. Le commerce et la mendicité aux feux de signalisation doivent être interdits parce qu’ils constituent des causes supplémentaires de risques d’accidents.

Pour avoir des chances d’éradiquer le phénomène, il faut prendre des mesures qui sanctionnent non seulement le vendeur mais aussi l’acheteur qu’on aurait pris sur le fait.

En instaurant une pénalité pour l’acheteur lui-même, on peut raisonnablement penser que la demande disparaîtra et avec elle l’offre. L’interdiction de la mendicité dans certains endroits permettra, le cas échéant, d’y faire des rafles qu’on aurait expressément conçues pour dissuader toute velléité de récidive. La législation burkinabè considère la mendicité comme un délit et il faut appliquer la loi lorsqu’elle permet de décanter des situations sans gymnastique supplémentaire.

De même pour canaliser les marchands ambulants et obtenir d’eux une contribution à la vie de la cité, on pourra instaurer une taxe faible et modulée en fonction des moyens utilisés pour le transport des marchandises ; (tête, vélo, charrette etc.). Les moyens utilisés détermineront les catégories à taxer et des reçus adéquats seront délivrés par catégorie.

En bout de chaîne, il sera demandé aux tenants de bars, buvettes et autres lieux publics, de vérifier à chaque fois que les ambulants qui pénètrent dans leurs espaces possèdent bien ce petit agrément. Ces tenants de débits de boisson et autres pourront être pénalisés si lors de vérifications surprises étaient découverts dans leurs murs des ambulants non à jour. Evidemment, ce système mettra quelques temps pour être efficace dans certaines gargotes des quartiers périphériques mais son effet serait instantané dans le down town et dans nombre d’endroits.

Outre l’esprit civique qu’on aurait inculqué aux uns et aux autres, même si c’est au forceps, il y a là un filon qui doit contribuer à bâtir la cité et qu’il ne faut pas laisser en rade. Il ne s’agit pas de rendre difficile les conditions de vie dans la cité pour une catégorie de citoyens mais de faire prendre conscience à tous qu’une ville n’est pas un dépotoir et que le civisme ne concerne pas que l’élite.

Luc NANA

L’Hebdo

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