Il se nomme Raphaël Ouédraogo, il est cuisinier au service de Gaston Gouzoub, gérant de scierie, depuis 28 ans. C’est un homme tout révolté et prêt à en découdre avec son employeur, s’il n’obtient pas justice, que nous avons reçu le 5 avril dernier, dans l’après-midi. Voici sa version des faits.
Dans la nuit du lundi 27 mars 2006, vaquant à ses occupations de domestique, il est interpellé par son patron qui lui remet une enveloppe de 20 000 F CFA (1 000 F CFA pour la garde et 19 000 F comme salaire) qu’il refuse. Il s’ensuit alors une discussion vive où M. Gouzoub agresse, roue de coups son employé, qui s’abstient de riposter.
Estimant être dans son bon droit, car recruté sur la base d’un salaire de 29 000 F CFA, il maintient sa décision et se voit alors agressé par les 2 chiens que son maître lâche sur lui. Abandonné à lui-même malgré l’aide d’Elie Gouzoub, frère de Gaston, il parvient à se défendre et à trouver refuge chez André Kombarse aux environs de 3h du matin.
Après une première visite dans la nuit, il est reçu à la direction générale de la gendarmerie où il est orienté à une brigade d’enquête pour s’occuper de son problème. Bien avant, il s’est rendu au service d’Hygiène de Ouaga où il a subi une série d’examens qui s’élèvent à 50 000 F CFA. Pendant que l’affaire suit son cours à la gendarmerie, où il déclare avoir déjà fait sa déposition avec un complément d’informations sur sa santé, il refuse mordicus de recevoir toujours l’enveloppe de 20 000 F CFA.
En effet, il a reçu un émissaire de son employeur qui lui a proposé, le mercredi 5 avril, une enveloppe de sa part et lui apprend qu’il est en France en famille et n’est pas prêt de revenir de sitôt.
Après 28 ans de bons et loyaux services, Raphaël Ouédraogo réclame justice, car il estime avoir été payé en monnaie de singe. "Il voyage pour fuir, soupçonne-t-il, mais je garde ma plainte, quel que soit le temps que cela prendra". Il souhaite recevoir son salaire, être dédommagé pour s’orienter vers d’autres horizons, afin de pouvoir s’occuper de sa femme et de ses 7 enfants.
Le Pays
