Actualités :: Taxe sur les véhicules à moteur : « Tu ne paies pas, on va te faire chier… », (...)

Dans un communiqué en date du 29 mars 2024, la Direction générale des impôts annonçait la prolongation du délai de paiement de la Taxe sur les véhicules à moteur (TVM). La date fixée au 31 mars 2024 est repoussée au 30 avril 2024. À quelques semaines de cette date butoir, le constat est mitigé sur le terrain. Si certains sont à jour de leur TVM, d’autres par contre ne le sont pas. Pourtant, le retard dans le paiement de la Taxe est sanctionné par l’application d’une pénalité de 25% sur le montant dû.

Ce lundi 8 avril 2024, il est 8 heures 30 du matin. Les rues de Ouagadougou, la capitale burkinabè, grouillent de monde, comme il est de coutume. Engins à deux et quatre roues se côtoient. La circulation embouteillée à pareille heure empêche une progression à la normale des usagers de la route vers leur destination. C’est dans cette ambiance que nous décidons de rencontrer des conducteurs de véhicule au quartier Tampouy pour les besoins de notre reportage sur la taxe sur les véhicules à moteur. En effet, le 2 mai 2023, l’Etat a institué la Taxe sur les véhicules à moteur (TVM) pour les budgets des collectivités territoriales. Elle est fixée en fonction de la puissance du véhicule à moteur. A trois semaines de l’échéance pour le paiement fixé au 30 avril 2024, cette taxe soulève quelques grincements de dents.

« On impose une taxe, le citoyen est prêt à payer, mais il doit souffrir pour le faire », se lamente Amed Sanfo, la trentaine bien révolue. Il était adossé à la portière de son véhicule lorsque nous le rencontrions. Plus indigné par le processus de paiement, il nous relate ses déboires. « Ils ont dit qu’on pouvait payer par mobile money ou aux impôts. Personnellement, je suis allé aux impôts au moins quatre fois, mais je n’ai pas pu le faire. Le jour de la date limite antérieure (31 mars 2024), j’ai fait plus de trois heures aux impôts, jusqu’à ce qu’on nous dise que la date a été prorogée. On revient une semaine après pour payer, c’est le même calvaire. C’est ainsi qu’un monsieur m’a fait savoir qu’au niveau de la Direction des impôts qui est située sur l’avenue Charles de Gaule, on pouvait faire le paiement avec les quittances manuscrites. Finalement, c’est là-bas que j’ai pu m’acquitter de la TVM », a-t-il témoigné. Tout révolté, M. Sanfo souligne en ces termes : « Tu ne paies pas, on va te faire chier lors des contrôles, tu veux payer aussi, ce sont des problèmes ».

De son côté, Madi Bazié paie une taxe de 10 000 francs CFA pour son véhicule. Il n’est pas à jour de sa TVM pour l’année 2024. « Je suis allé deux fois de suite aux impôts pour payer, mais il y avait un problème de réseau », se justifie-t-il, avant de confier que « comme le délai a été repoussé », il ira « incessamment s’en acquitter ». Cependant, M. Bazié reste critique quant au choix des collectivités comme bénéficiaires de ces taxes. « Ces derniers temps, nous faisons face aux conséquences du réchauffement climatique. Vous n’êtes pas sans savoir que les véhicules, par les gaz qu’ils émettent, contribuent également à l’échauffement de l’atmosphère », soutient-il. Il aurait souhaité que l’argent collecté à travers cette taxe soit orienté dans le financement de projets de lutte contre le réchauffement climatique en guise de compensation ou de réparation.

Dans notre progression, nous nous retrouvons au centre-ville vers le grand Marché de Ouagadougou communément appelé Rood-Woko. Là, nous nous intéressons aux usagers à quatre roues venus pour faire des achats. Si certains refusent de donner suite à notre sollicitation, d’autres par contre répondent sans ambages à nos questions. C’est le cas notamment de Harouna Ouédraogo. Tout comme M. Bazié, il n’est pas à jour de sa TVM. M. Ouédraogo a fait savoir qu’il préfère payer cette taxe lors des contrôles que de perdre toute une journée voir plus devant un guichet. « Les responsables des impôts doivent également davantage communiquer sur les réalisations parce qu’on ne voit pas où rentre notre argent », a-t-il déclaré. Du reste, tout contrevenant s’expose à des pénalités de 25% du montant dû. En cas de contrôle, la loi prévoit l’immobilisation du véhicule et même sa mise en fourrière, en attendant le payement des droits simples et de la pénalité et est constaté comme une infraction par un PV.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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