Actualités :: Ahmadiyya/Rupture collective de jeûne : “Il faut qu’on s’accepte, qu’on se (...)

La communauté islamique Ahmadiyya a, cette année également, sacrifié à sa tradition de rupture collective de jeûne avec les confessions religieuses sœurs et des personnalités. Pour l’occasion, des invités ont appelé les populations à l’esprit de tolérance, notamment en matière de religions, et prié pour un retour de la sécurité au Burkina.

La cérémonie a mobilisé de nombreux fidèles et invités.

Selon le chef missionnaire de la jama’at (communauté) islamique Ahmadiyya au Burkina, Mahmood Nasir Saqib, chaque année, la communauté organise cette rupture collective ; un moment pour permettre à toutes les confessions religieuses (importées comme celles traditionnelles africaines) de se retrouver et communier. “On se retrouve, on discute ; parce que, comme je dis toujours, l’islam prône la paix et nous devons vivre ensemble, en harmonie. C’est pourquoi, nous avons invité tout le monde et Dieu merci, tous ceux à qui on a donné l’invitation sont pratiquement venus. On a passé de bons moments d’échanges, de fraternité, on a rompu le jeûne et on a mangé ensemble’’, a justifié le premier responsable de la jama’at islamique ahmadiyya au Burkina.

Mahmood Nasir Saqib

Dans son speech, il est également revenu sur la vocation du jeûne pour le fidèle musulman. “Je n’ai pas mangé depuis matin, j’observe la soif et la faim. Je le fais pour Allah, mais également derrière se cache un message, qui est que je dois comprendre qu’il y a des millions de personnes qui n’ont pas, elles, décidé de ne pas boire et de ne pas manger ; c’est parce qu’elles n’ont pas de quoi se nourrir. Donc, ce que vous ressentez quand vous avez jeûné du matin au soir, sachez que c’est le quotidien de millions d’hommes, de femmes, d’enfants, au Burkina et à travers le monde. Imaginez ce que ça fait comme souffrance. Le jeûne, c’est donc une leçon pour chaque fidèle musulman de comprendre le quotidien de ces personnes qui n’ont pas de moyens. Comprendre que la soif, la faim, c’est très difficile à supporter. Or, c’est le quotidien de millions de personnes. Alors, on doit se demander qu’est-ce qu’on peut faire pour ces personnes qui sont dans cette situation difficile, quel sacrifice on doit faire pour elles. Rien qu’au Burkina Faso, combien de personnes vivent aujourd’hui dans cette situation difficile ? Quand vous regardez la situation de la Palestine aujourd’hui, ce sont des enfants qui sont en train de mourir à cause de faim. C’est cela aussi le sens du jeûne..., et on doit prier pour toutes ces personnes et faire des sacrifices pour elles”, a rappelé Mahmood Nasir Saqib, insistant sur la nécessité pour chaque fidèle, et dans la mesure de ses possibilités, de toujours venir en aide aux personnes démunies.

Ici, Mahmood Nasir Saqib, devisant avec l’ancien ambassadeur, Jacob Ouédraogo (au milieu) et l’ancien député, Sayouba Ouédraogo (à droite)

C’est dans cet esprit que la communauté dit, chaque année, et particulièrement dans le mois de pénitence, venir en aide à travers les localités du pays, aux personnes dans les difficultés, et sans distinction. “C’est pour soulager leur souffrance un tant soit peu. Si vous prenez par exemple la ville de Dori, il y a environ 1 000 personnes qui sont sur notre site, on fait ce qu’on peut pour elles. Cet élan de solidarité, c’est partout au Burkina Faso on le fait à travers nos représentations”, explique le chef missionnaire, Mahmood Nasir Saqib.

“ Nous ne pouvons qu’encourager ces initiatives ”

Parmi les invités présents à cette cérémonie de rupture collective, l’ancien député, Sayouba Ouédraogo. Il apprécie l’initiative, dont l’importance ne se mesure plus dans ce contexte difficile que traverse le pays. “Je suis à cette cérémonie pour magnifier la cohésion sociale, la solidarité, le vivre-ensemble de toutes les confessions religieuses. C’est dans ce cadre-là que nous avons été invités et nous avons effectivement répondu pour encourager l’élan. Vous avez vu qu’à cette cérémonie, nous avons rencontré nos frères chrétiens, nos frères musulmans, des autorités de la tradition. Tout cela répond à l’esprit de cohésion, de vivre-ensemble, que nous apprécions vraiment. Nous sommes dans une zone à fort déficit sécuritaire (il est du Centre-nord, ndlr), donc nous avons davantage besoin de ce genre d’actes pour que le vivre-ensemble, la cohésion sociale, se consolident davantage. Nous ne pouvons donc qu’encourager ces initiatives. Du reste, avec les responsables de la communauté, nous sommes des amis depuis de longue date, nous avons participé à plusieurs cérémonies qu’elle (la communauté, ndlr) organise, tant au niveau national qu’international. Nous n’hésitons pas, à chaque fois que cela est possible, de la soutenir ; parce qu’elle est-là, non seulement au plan de la religion, mais aussi dans le cadre de l’aide aux populations ”, a exprimé l’ancien président de la Commission des affaires générales, institutionnelles et des droits humains (CAGIDH) de l’Assemblée nationale, Sayouba Ouédraogo.

Naaba de Toukin, arrondissement N°4 de Ouagadougou.

Même accueil pour le chef de Toukin, qui trouve, là également, une occasion propice pour lancer un appel à l’ensemble des populations, à l’esprit de tolérance. “En tant que leaders communautaires, notre vœu, c’est que les gens s’acceptent, qu’ils évitent les propos et attitudes de dénigrements de l’autre. C’est le même et seul Dieu, il n’y a pas de différence. Ce sont les voies qui sont différentes, sinon c’est le même Dieu. Donc, il faut qu’on s’accepte, qu’on se tolère et là, Dieu va agréer nos prières. Mais si on se critique, on est intolérant entre nous, ce n’est pas du tout bien. Que chacun de nous mette donc beaucoup d’eau dans son vin et qu’on s’accepte les uns les autres. Que Dieu ramène la paix au Burkina”, a invité le leader coutumier.
Toujours au rang de personnalités présentes aux côtés des fidèles pour la rupture, l’ancien ambassadeur du Burkina au Sénégal (il couvrait également la Mauritanie, la Gambie, la Guinée-Bissau et le Cap-Vert), Jacob Ouédraogo. “Dieu faisant bien les choses, le jeûne a coïncidé également avec le carême chrétien. Donc, l’un dans l’autre, c’est vraiment dans la ferveur que chacun a prié le bon Dieu pour solliciter ses grâces, pour le Burkina Faso, pour la paix, pour la prospérité”, a-t-il commenté.

Au-delà de l’aspect religieux également, l’ancien député Jacob Ouédraogo apprécie les investissements de la communauté islamique ahmadiyya auprès des populations, à travers les secteurs sociaux de base. “Je voudrais vraiment féliciter la communauté, surtout pour les œuvres sociales qu’elle réalise ; c’est très important. J’étais même en train d’échanger avec Amir (Mahmood Nasir Saqib, ndlr) sur les réalisations importantes au niveau sanitaire, notamment le grand centre ophtalmologique, qui est un centre de référence au niveau de l’Afrique de l’Ouest en matière d’ophtalmologie et sur la perspective qu’ils ont de mettre en place un hôpital général. Donc, l’un dans l’autre, c’est vraiment la religion au service des hommes pour leur bien-être”, mesure Jacob Ouédraogo.

C’est dans une ambiance de fraternité, que responsables de la communauté et invités ont pris rendez-vous pour l’an prochain, tout en souhaitant vivement qu’il se tienne dans la paix et la gaieté sur l’ensemble du territoire national et pour toutes les populations.

O.L.
Lefaso.net

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