Actualités :: Burkina Faso : Le nouveau Dr en Biologie et écologie végétales, Aboubacar (...)

Des chercheurs qui cherchent et qui trouvent, on en trouve au Burkina Faso. Cette plante sauvage connue sous le nom d’« Annona senegalensis » ou « Pomme cannelle du Sénégal » est désormais domesticable dans notre pays. C’est ce qu’a révélé les résultats des travaux de recherches présentés par Monsieur Aboubacar Zouré, dont la soutenance s’est tenue le 28 mars 2024 à l’Université Joseph KI-ZERBO. Son travail lui a valu d’être digne du grade de Docteur de l’Université avec la mention très honorable prononcée par le jury présidé par le Pr Adjima Thiombiano.

« Annona senegalensis » ou « Pomme cannelle du Sénégal », connue sous le nom « barkudga ou barkudi ou weoghin baatama », en langue locale mooré, est une plante très prisée des Burkinabè. Elle figure parmi les espèces menacées de disparition due à la pression exercée sur elle.

Un enjeu qui avait poussé le nouveau Docteur en Botanique et Phytoécologie, Aboubacar Zouré, à se pencher sur la question à travers son thème formulé ainsi qu’il suit : « Diversité des savoirs endogènes sur les utilisations et potentialités des ressources de l’Annone sauvage, Annona senegalensis Pers. au Burkina Faso ».
Ses travaux dirigés par le Professeur titulaire de Biologie et écologie végétales, Amadé Ouédraogo, ont été soutenus le 28 mars 2024 devant un jury présidé par le Professeur Adjima Thiombiano, le ministre en charge de l’enseignement supérieur. Son travail a été sanctionné d’une mention très honorable, la plus haute distinction pour ce dernier diplôme universitaire.

Dans sa recherche qu’il a menée le long d’un gradient phytogéographique passant par le Yatenga, le Mouhoun et le Kénédougou, il est ressorti que la pomme cannelle sauvage qui des potentialités en matière de produits forestiers non ligneux est menacée à cause de l’exploitation excessive et anarchique.

Au nombre de ses potentialités, l’impétrant a expliqué que ses fruits très riches en nutriments regorgent des essences qui sont utilisées comme arômes alimentaires. Ses racines sont beaucoup appréciées au niveau de la pharmacopée pour des soins de santé, mais également utilisées pour la désintoxication des fumeurs et toxicomanes. La liste des potentialités n’est donc pas exhaustive. Le chercheur parle aussi de ses feuilles qui sont également utilisées dans la pharmacopée comme tisane ou produits pour soigner les enfants. Cette plante est aussi utilisée dans le domaine medico-magique (contre la sorcellerie, l’envoutement).

Après avoir constaté ces prélèvements qui rendent l’espèce vulnérable, il s’est questionné sur comment faire pour préserver l’espèce par la réalisation des essais de germination en vue de produire des plants dans une perspective de sa domestication. Un questionnement qui a abouti aux essais de germination. Les graines ont mettent un long temps (12 mois) à germer. Les expérimentations qui ont été conduites avec l’aide du Centre National des Semences Forestières (CNSF)ont permis de connaître davantage sur les caractéristiques de la graine, ce qui va guider les recherches futures pour l’amélioration de la production des plants. En somme, la pomme cannelle sauvage peut désormais être domestiquée et les tests sur le terrain sont quant au cycle de reproduction, selon son témoignage.

Le objectif, selon le directeur de thèse, le Pr Amadé Ouédraogo, c’est de faire en sorte que les gens puissent l’adopter pour que l’espèce ne disparaisse pas. Et pour cela il faut faire en sorte que l’espèce puisse être valorisée étant donnée qu’il y a un potentiel qui est là. Il faut tendre vers une valorisation réélle des ressources locales, notamment végétales. Tout en rappelant que les résultats sont à approfondir concernant l’annone sauvage, il fait remarquer que les recherches sont toujours en cours afin de trouver les moyen les plus simples de produire les plants pour motiver les populations à l’adopter et à la cultiver. L’encadrant s’est dit fier pour l’aboutissement de cette recherche sur la pomme cannelle sauvage qui est d’actualité et très originale et qui a permis de voir le comportement de l’espèce en milieu naturel et de voir sa capacité de résilience. En termes de perspectives, selon lui, c’est de proposer les meilleurs pratiques sylvicoles applicables à l’annone sauvage pour sa valorisation optimale, toute chose qui va contribuer à diversifier les sources de revenus des populations.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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