La Direction générale des ressources en eau (DGRE) a organisé, le mardi 5 mars 2024 à Bobo-Dioulasso, un atelier de démarrage du pilote de démonstration du projet NB-ITTAS dans le bassin du Kou au Burkina Faso (rivière Houet).
L’objectif de cet atelier est le démarrage effectif des activités du pilote de démonstration du projet NB-ITTAS (améliorer la GIRE, la gestion et la gouvernance fondées sur la connaissance du Bassin du Niger et du système aquifère d’Iullemeden-Taoudeni/Tanezrouft) dans le bassin du Kou au Burkina Faso (rivière Houet).
Le lancement des activités du pilote de démonstration ; la pose symbolique de moellons en vue de la restauration de sources d’eau ; la présentation du projet ITTAS aux parties prenantes et la présentation du pilote de démonstration (objectifs, résultats attendus, coût de mise en œuvre, parties prenantes, approche), figurent aussi parmi les objectifs de l’atelier.
- Vue des participants
L’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) a obtenu un don du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) (ou GEF en anglais), pour la mise en œuvre du projet intitulé « Améliorer la GIRE, la gestion et la gouvernance fondées sur la connaissance du Bassin du Niger et du système aquifère d’Iullemeden-Taoudeni/Tanezrouft (ITTAS) ».
S’étendant à la fois sur le bassin du fleuve Niger (NB) et les systèmes aquifères d’Iullemeden et de Taoudeni/Tanezrouft (ITTAS) et couvrant onze pays que sont l’Algérie, le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Conakry, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria et le Tchad, le projet NB-ITTAS a pour objectif d’améliorer la gestion, la gouvernance, la conservation et la protection des ressources en eau, basée sur la connaissance des ressources en eau du bassin du fleuve Niger et les systèmes aquifères d’Iullemeden-Taoudeni/Tanezrouft (SAIT), afin de soutenir la GIRE au profit des communautés et de la résilience des écosystèmes.
Démarré depuis 2018, le projet a engrangé d’importants résultats. Il s’agit, entre autres, du développement d’un modèle hydrogéologique intégré eaux souterraines-eaux de surface, d’un modèle transport, des rapports de l’Analyse diagnostique transfrontalière (ADT) nationale (Bénin, Burkina Faso, Mali, Mauritanie) et régionale, de sept sites pilotes identifiés dont celui du bassin du Kou au Burkina Faso et leurs notes conceptuelles de projet de démonstration ont été élaborées.
- Vue d’une partie du bassin du Kou
En effet, à l’issue de l’atelier national de validation des rapports de l’Analyse diagnostique transfrontalière (ADT) et d’un processus d’affinage en collaboration avec les deux Agences de l’eau (AEC et AEM), le bassin du Kou et celui de la Léraba (pics de Sindou), ont été retenus pour l’élaboration des notes conceptuelles des projets pilotes. Mais le choix final du site pilote s’est porté sur le bassin du Kou du fait qu’il fédère quatre des cinq thématiques formulées dans le projet de document. Par ailleurs, en raison des enjeux et problématiques majeures identifiés sur la rivière Houet, celle-ci a été ciblée dans le bassin du Kou pour la démonstration du pilote et a fait l’objet d’une convention entre l’OSS et la Direction générale des ressources en eau (DGRE), structure focale nationale pour une durée d’un an et demi.
L’objectif global du pilote est de renforcer la résilience des populations dans un contexte de changements climatiques par l’amélioration de la disponibilité en eau à travers la mise en œuvre d’actions permettant de contribuer à réduire la dégradation des ressources en eau tant sur le plan qualitatif que quantitatif dans le bassin du Kou.
- Photo de famille
Comme le rappelle Wendémi Cyprien Tizambo, directeur général des ressources en eau, le choix du bassin du Kou comme projet pilote est lié à un certain nombre de problématiques dont l’ensablement, la diminution des sources par leur tarissement qui ont pour conséquence la réduction du ruissellement. C’est un pilote de démonstration qui a pour objectif principal de renforcer la résilience des populations dans un contexte de changement climatique à l’amélioration de la disponibilité en eau. Il souligne à cet effet, qu’« il s’agit d’aider les populations locales, surtout au niveau du marigot Houet, à protéger ce marigot du point de vue disponibilité de la ressource par la restauration des sources dont nous constatons le tarissement, par l’assainissement du marigot ou la protection des berges et éviter ainsi son comblement et régénérer le ruissellement ».
- Wendémi Cyprien Tizambo
Pour y parvenir, il est prévu un accompagnement des populations dont de petits aménagements pour la réalisation de puits maraîchers et de forages pour soutenir la production maraîchère en plus des activités de restauration et d’assainissement des berges.
- F. Simon Pierre Sanou, chef coutumier de Sya
Pour F. Simon Pierre Sanou, chef coutumier de la ville de Sya, ce projet est la bienvenue dans la ville de Bobo-Dioulasso dont les symboles sont les silures et qui dit silure, dit l’eau. Aussi il invite toute la population de Bobo-Dioulasso, en particulier ceux qui jettent les ordures dans le marigot Houet, à s’approprier ce projet qui vise à réhabiliter le marigot Houet.
Selon Boubié Ido, conseiller technique du gouverneur des Hauts-Bassins, le marigot Houet est l’un des symboles majeurs de la province et de la région qui mérite qu’on puisse s’intéresser à sa protection pour une gestion durable de cette ressource précieuse pour les populations. C’est à son avis, la raison pour laquelle les autorités régionales n’ont pas hésité à accompagner le lancement de ce projet pilote pour une gestion durable de la ressource au grand bénéfice des populations de la région et du Burkina entier.
- Boubié Ido, conseiller technique du gouverneur des Hauts-Bassins
Le Kou est un important affluent du Mouhoun qui est le principal fleuve au niveau du Burkina, d’où son choix comme projet pilote.
Haoua Touré
Lefaso.net
