Actualités :: Burkina-Mali-Niger : « Ces trois pays représentent l’avant-garde d’une (...)

« Niger : Un autre coup d’Etat ou la révolution panafricaine », tel est le titre de l’œuvre de l’ancien journaliste Alex Anfruns paru en cette année 2024. A travers cette interview qu’il nous accorde, l’analyste politique, par ailleurs fervent défenseur des peuples du sud en lutte contre le néocolonialisme et l’impérialisme, revient sur les points saillants de son livre, notamment son avis sur la vision des chefs d’Etat de l’Alliance des Etats du Sahel, les relations de ces pays avec la France, le choix de la Russie comme partenaire privilégié pour la lutte contre le terrorisme, la résurgence des coups d’Etat dans la sous-région et la question brûlante du moment qu’est le retrait des pays de l’AES de la CEDEAO.

Lefaso.net : « Niger : Un autre coup d’Etat ou la révolution panafricaine ». Qu’est ce qui a motivé la rédaction de cette œuvre ?

Alex Anfruns : Le renversement par l’armée nigérienne du président Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023. Primo, ce qui m’a interpellé dans cet évènement, c’est l’attitude parfaitement sereine du CNSP et l’assurance qu’il dégageait dans sa vision. Secundo, j’ai remarqué d’un côté le soutien populaire derrière l’action des militaires et de l’autre côté l’impopularité de Bazoum. Tercio, le fait que le coup d’Etat ait entraîné un flot de réactions de la part des médias internationaux, ainsi que la condamnation des grandes puissances occidentales et surtout l’ultimatum de la CEDEAO avec les sanctions et la menace d’intervention militaire.

Ma motivation initiale était claire : j’ai repris la plume pour exprimer mon rejet de la guerre contre le Niger. N’ayant jamais mis les pieds là-bas, il fallait que j’étudie ce pays et analyse les principaux enjeux. Ma conviction est que les peuples du Sud qui résistent, gagnent à mieux connaître les expériences qu’ils partagent contre leurs oppresseurs. J’ai toujours cherché à dénoncer le néo-colonialisme sous toutes ses formes et dans les différentes latitudes : je connais assez bien son histoire en Amérique latine, et celle de l’Afrique aussi. Répondre aux mécanismes de propagande que je connaissais si bien, c’était une responsabilité morale. Mon approche reste anti-eurocentrique et panafricaine.

J’ai finalisé la rédaction de mon manuscrit sous les meilleurs auspices, qui confirmaient mes analyses : la signature de la création de l’Alliance des Etats du Sahel le 16 septembre 2023. Le 8 novembre dernier, le livre a été officiellement présenté par le président Nicolas Maduro à la Foire internationale du livre du Venezuela (FILVEN 2023).

Avant les indépendances, les politiques africains qui s’opposaient aux desseins de la France étaient réduits définitivement au silence. A travers votre œuvre, vous soulignez le fait qu’aujourd’hui, les masses populaires ont elles aussi compris le message et que les présidents malien, burkinabè et nigérien ont le soutien de leurs peuples. Ne craignez-vous pas que les dirigeants de ces pays soient eux aussi éliminés comme leurs devanciers, vu le nombre de coups d’Etat déjoués dans ces pays ?

Cette crainte ne doit pas être paralysante, au contraire. Pendant trop longtemps les peuples nigérien, malien et burkinabè vivaient dans une aliénation culturelle et économique. C’était un cercle vicieux, des chaînes invisibles de l’esclavage moderne. Jusqu’à ce que les contradictions de la stratégie néocoloniale se sont aiguisées et l’arrivée d’un coup d’Etat nationaliste a brisé toutes les illusions que l’idéologie dominante avait soigneusement nourries au sein de la population.

Au milieu des conflits qui traversaient le Sahel, la démocratie n’était qu’une apparence. Pire, ces pays faisaient face à deux guerres : une sur le plan militaire, et une autre guerre sur le plan économique. Les classes dirigeantes d’un Etat peuvent très bien entretenir un modèle de dépendance économique, sans assurer la défense de la nation et en mettant l’Etat au service d’une réelle dictature économique sur les peuples. Comment mesure-t-on la souffrance populaire accumulée pendant autant d’années, si on vous répète qu’il n’y a pas d’alternative et qu’il faut laisser les rênes du pouvoir entre les mains d’une classe privilégiée soutenue par de prestigieuses institutions étrangères ?

Pour autant, le colonel Assimi Goïta, le général Abderrahmane Tiani et le capitaine Ibrahim Traoré sont loin d’être naïfs. Ce ne sont pas les militaires du Sud qui ont peur de mourir, car s’ils tombent, d’autres viendront pour continuer la résistance. L’histoire montre quel est le genre de manœuvres employées par l’impérialisme lorsqu’un pays du Sud refuse de se soumettre. Mais elle montre aussi que ces déstabilisations, sabotages et assassinats ciblés sont des initiatives désespérées et vouées à l’échec, face à la détermination d’un peuple qui connaît sa mission et ses tâches historiques.

Ces trois dirigeants panafricains ne peuvent pas soutenir tous seuls le poids de l’histoire. Pour charismatiques et éclairés qu’ils puissent paraître, ces leaders ne sont que le reflet des aspirations profondes de leurs peuples. L’Alliance des Etats du Sahel est la concrétisation d’un plan antiimpérialiste dont les réussites dépendront essentiellement de la mobilisation populaire. Une vraie révolution se fait avec le peuple. Si on veut déjouer les plans de déstabilisation que je mentionne dans mon livre, la confiance et l’écoute envers le peuple, l’encouragement à faire agir les masses méprisées et démoralisées pendant des décennies seront des facteurs déterminants.

Au sujet du néolibéralisme, vous soulevez la question de sincérité et de loyauté des partenaires et soutenez que la présence de la France au Niger s’explique par le besoin d’une matière première, en l’occurrence l’uranium. Est-ce que pour vous la France est clairement un ami à ne pas ou plus fréquenter ?

L’actuelle génération de la jeunesse africaine a très bien compris que la Françafrique, cette relation incestueuse entre les élites d’un continent et son ancien colonisateur, avait ses jours comptés. En Afrique de l’Ouest, les jeunes ont manifesté pendant des années afin de dénoncer la présence militaire française, le mécanisme de servitude que représente la monnaie franc CFA… La jeunesse panafricaine a réussi à exposer la mise en relation de ces mécanismes historiques qui s’expriment par l’arrogance de la politique étrangère française.

C’est tout à son honneur. Il est faux de présenter les manifestants africains comme des naïfs ou des personnes influençables qui expriment un « sentiment antifrançais » déconnecté de toute réalité. Au contraire, en reliant l’injustice sociale, les promesses non tenues de l’indépendance et la persistance de l’ancien colonisateur, ils visent juste.

Dans mon livre j’analyse un document intitulé « Les accords de défense 1960-61 » signés avec la France au lendemain des indépendances. Selon moi, ces accords ne sont nullement le produit d’une politique de coopération, comme on peut le lire. On devrait les nommer des « impositions », car elles imposaient aux pays africains de garder les poings et les pieds liés pendant des décennies. Ainsi, la France est restée le client privilégié du Niger dans l’achat des minerais hautement stratégiques, en empêchant la diversification de partenaires commerciaux.

Les multinationales françaises ne sont pas prêtes à renoncer à ces privilèges de plein gré. Les actions de l’Etat français, dans le contexte de l’actuelle guerre froide qui cherche à affaiblir la Russie, consistent dans une fuite en avant et une attitude hostile qui est celle d’un impérialisme à la recherche de proies économiques.

A travers votre œuvre, vous relevez le fait que les relations avec la France ont toujours été bénéfiques à sens unique et soulignez, exemple à l’appui, que la Russie peut être un partenaire fiable pour la technologie et l’armement dans la lutte contre le terrorisme. Ne doit-on pas craindre une autre forme d’impérialisme où l’oppresseur n’est juste plus le même ?

Dans les années 1990, la Russie avait été détruite par l’offensive du capitalisme effréné. L’arrivée de Vladimir Poutine marque le retour d’une Russie qui veut défendre sa souveraineté à travers ses industries stratégiques. Aujourd’hui, en Ukraine a lieu une nouvelle guerre dont les causes sont les visées impérialistes des Etats-Unis et de l’Union européenne. C’est un fait que les pays africains ont refusé d’appliquer des sanctions contre la Russie, préférant voir en elle un partenaire. L’économie russe exporte du pétrole et du gaz.

Alex Anfruns enseigne actuellement à Casablanca et mène des recherches sur les liens thématiques entre les littératures hispanique et arabe et sur le droit au développement dans une perspective historique panafricaine.

Mais les performances de sa technologie militaire sont bien connues. L’Etat russe multiplie donc les ventes d’armement et les contrats de sécurité aussi. La Russie a annoncé récemment un don de 500.000 tonnes de céréales à des pays du Sud et de 260.000 tonnes d’engrais en Afrique. Mais c’est dans la coopération au niveau technologique que les pays africains pourront tirer un réel bénéfice sur le moyen et long terme.

La Russie actuelle, n’est pas une puissance équivalente aux Etats-Unis ou à la France, qui chercherait à reproduire le joug qu’elles ont imposées sur les peuples latino-américains ou africains. Les relations sont basées sur une vraie coopération d’intérêt mutuel. Pourraient-elles évoluer négativement ? C’est une vision tendancieuse à laquelle les dirigeants étasuniens et européens nous ont habitué. Réfléchissons un peu : l’armée française était venue aider le Mali à retrouver sa souveraineté nationale face à la menace de groupes fanatiques et séparatistes. La stratégie française au Sahel a été un échec.

Comment l’Etat français pourrait nier le droit aux Maliens de faire avec la Russie ce qu’ils ont fait en 2012, lorsque l’aide française fut acceptée ?
Surtout, écoutons les armées du Sahel : elles nous disent que dans le cadre de la coopération avec la France et l’UE, leur armement n’était pas à la hauteur et que les technologies de pointe leur étaient refusées. Les militaires, soucieux de leur souveraineté, allaient-ils rester les bras croisés au milieu d’une longue guerre jusqu’en 2050 ? L’armée française comptait y rester jusqu’à cette date, comme l’a avoué un chef d’état-major de son armée. C’est un aveu qui montre indirectement quels étaient leurs véritables intérêts…

Les pays africains indépendants ont le droit de renforcer leur coopération militaire avec d’autres partenaires comme la Russie. Comme je l’ai dit dans mon livre, la Russie n’est pas derrière les putschistes, mais à leurs côtés dans la défense de leur souveraineté. Un pays comme la Russie, doté des armements nucléaires, est respecté, tandis que d’autres comme l’Irak, la Syrie, l’Afghanistan ou la Libye ont été détruits. Heureusement, ces leçons ont été tirées par quelques dirigeants nationalistes du Sud.

Alors que le Burkina Faso, le Mali, le Niger sont aujourd’hui dirigés par des militaires qui ont destitué des pouvoirs démocratiquement élus, vous dites à la page 22 de votre livre qu’ils représentent l’avant-garde de la révolution panafricaine. Ne craignez-vous pas que les autres pays de la CEDEAO soient contaminés par le "virus" du coup d’Etat avec des hommes qui chantent le panafricanisme juste pour s’installer au pouvoir ?

Ce n’est pas la recherche du pouvoir ou de l’argent qui pousse un dirigeant à se mettre à dos les grandes puissances et à vivre H 24 sous une vigilance accrue par rapport aux risques de guerre, sabotage ou trahison. J’ai employé cette expression à bon escient : la révolution panafricaine est l’hypothèse que j’ai soutenue en observant et en analysant les premières semaines de résistance contre vents et marées du CNSP, et le soutien décisif du Mali et du Burkina Faso lorsqu’une guerre a été annoncée. Ce n’était pas une déclaration faite dans le vide. Si les troupes de la CEDEAO et les troupes françaises avaient la mauvaise idée d’envahir le sol nigérien, les peuples frères burkinabè et malien seraient prêts à défendre le Niger comme si c’était leur propre patrie.

Analysons la portée extraordinaire de ce geste : au Niger, l’un des pays les plus appauvris par l’impérialisme occidental, qui figure parmi les derniers sur la liste de l’indice de développement humain (IDH), avec un chiffre de 42 % d’extrême pauvreté et un conflit dans la zone de la triple frontière, les sanctions de la CEDEAO sont déjà une arme de guerre illégale et inhumaine. Les dirigeants de l’UE, des Etats-Unis et de la CEDEAO ont une connaissance très précise de la souffrance du peuple nigérien. Et ils ont le culot d’annoncer et justifier une invasion militaire, en plus !

La solidarité sur le plan de la défense ainsi que des projets de développement économiques entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali dans le cadre de leur révolution panafricaine, est vue comme un affront par les pays impérialistes. Les déclarations de ces trois dirigeants panafricains ont un message en commun qui est clair pour celui qui veut l’entendre : les peuples du Sahel ont une dignité de géant, qui n’est pas à vendre.

Le militaire français, habitué à fouler le sol africain avec son arrogance proverbiale, a été expulsé de ces pays et n’est plus le bienvenu. La mentalité de colon n’est plus acceptée. Les paroles et les actions de la révolution panafricaine sont un ballon d’oxygène pour de millions d’Africains qui reprennent de l’espoir, et qui se sont toujours battus pour un avenir meilleur sous les balles de leurs propres forces armées.

Il est temps de construire l’avenir de l’Afrique, pas de continuer à la trahir en encourageant le chemin de l’exil parsemé de cadavres. Quant aux autres pays d’Afrique de l’Ouest encore soumis aux mécanismes néocoloniaux, dans mon livre je pose cette question ouverte : quel sera le prochain pays à se joindre à la révolution panafricaine ?

Le dimanche 28 janvier 2024, les Etats de l’AES quittaient sans délai la CEDEAO. Que pensez-vous de cette décision ? Est-elle favorable à l’unité panafricaine que vous appelez de tous vos vœux à travers vos écrits ?

De par mon expérience en tant qu’ancien journaliste spécialisé dans l’Amérique latine, je n’ai pu éviter de me rappeler les similitudes avec les tentatives de renversement des gouvernements du Nicaragua en 2018 ou du Venezuela en 2019, par les Etats-Unis et ses alliés régionaux. Le rôle que la CEDEAO a joué ressemblait fortement à celui de l’OEA (Organisation des Etats américains) dont le secrétaire général était Luis Almagro. En effet, j’avais interviewé le ministre des affaires étrangères nicaraguayen Denis Moncada à propos des menaces proférées par l’OEA contre son pays, en violant …les propres textes de l’organisation.

J’ai déjà décrit quelle était la situation du Niger lorsque la CEDEAO n’a pas hésité à lancer son ultimatum et à le menacer d’une intervention militaire. C’est une drôle de manière de négocier, et je reste persuadé qu’elle ne répond pas à une approche autonome africaine, mais à l’imposition faite par la France, qui prouve la nervosité et l’impatience de ses élites à exercer une pression maximale dès les premières heures, dans le but de faire craquer le noyau de militaires du CNSP. Mais leur réaction fut exemplaire. Je remarquai avec un grand bonheur la fermeté et la clarté d’esprit démontrées par les militaires nationalistes du Niger, lorsqu’au milieu de cette tempête ils appelèrent Ali Lamine Zeine et formèrent rapidement un gouvernement de transition.

L’annonce de la sortie conjointe de la CEDEAO par le Mali, le Burkina Faso et le Niger ne répond pas à un caprice ni à une décision improvisée. Elle est le fruit d’une stratégie bien mûrie, face à une attitude bornée et intransigeante de la CEDEAO, qui n’était pas prête à permettre que ces trois pays exercent une véritable souveraineté. L’unité et l’indépendance de l’Afrique ne peuvent pas se faire sous la pression des acteurs locaux mis au service des intérêts étrangers et qui sont instrumentalisés sans cesse par des puissances étrangères.

De nouvelles institutions indépendantes et qui répondent aux besoins des peuples peuvent voir le jour, et elles pourront remplacer efficacement ces vieux instruments qui sont devenus un outil d’ingérence. Des pays de la CEDEAO expulsent leurs propres ressortissants tous les jours à l’extérieur de leurs frontières, sur les routes d’un exil meurtrier, vers un avenir moins qu’incertain. Dans le cadre de l’Alliance des Etats du Sahel, il n’est pas question de reproduire ce cycle infernal pour les peuples, que semblent tant aimer les Ouattara, Sall, Tinubu et Cie.

Ces modèles économiques importés se sont avérés être un échec. L’horizon de la guerre et de la misère doit disparaître de la vue des millions d’enfants africains. Laissons la voix et la créativité des peuples du Sahel s’exprimer. En regagnant leur confiance, ils peuvent faire des miracles grâce aux richesses trop longtemps spoliées de leur pays. Il est temps que les ressources de l’Afrique bénéficient aux peuples de l’Afrique. C’est cela l’unité panafricaine, et pas les discours faux et hypocrites de la CEDEAO.

Interview réalisée par Erwan Compaoré
Lefaso.net


Niger : un autre coup d’Etat ou la Révolution panafricaine ? d’Alex Anfruns est disponible pour l’instant uniquement en espagnol. Le livre peut être acheté dans les librairies espagnoles et en ligne dans la boutique en ligne de l’éditeur. N’hésitez pas à en parler autour de vous et à l’offrir si vous pouvez ! Pour les éventuels éditeurs intéressés à le publier en français au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Sénégal, contactez niger.revolucion(aroba)gmail.com

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