Actualités :: Les marchés du soir : une tradition bien respectée

Au Burkina, la tradition du « zaabre daaga » ou du « cinq heures » est quotidiennement respectée. Dans ces marchés de nuit, hommes et femmes viennent faire leurs achats, souvent jusque très tard dans la soirée.

Ce sont surtout les fruits et légumes que l’on trouve dans les marchés de nuit. En plein air, chacune des vendeuses établit son territoire. Lequel espace, à force d’être fréquenté par les clients fidèles, a installé la concernée ès qualité.

L’illégalité constitue de fait la règle d’or pour ces « boat people économiques. » Ils squattent les espaces piétons, pourtant chers au bourgmestre de la capitale. Mais tout le monde fait contre mauvaise fortune bon coeur. De sorte que la tolérance administrative s’est imposée d’elle-même. Car les hommes et les femmes qui surgissent quotidiennement de la pénombre pour investir le domaine public, appartiennent pour la majorité d’entre eux, à des couches sociales défavorisées. En plus, bien entendu, d’être très utiles, de l’avis des passants.

Idéalement situés en effet, les marchés du soir permettent aux travailleurs de faire leurs provisions dès la sortie des bureaux. D’où le nombre important de femmes rencontrées sur les lieux. Ce qui n’empêche pas les hommes d’être aussi de la partie.

A Bobo Dioulasso, la tradition du « cinq heures » a toujours accompagné la ville dans sa marche. Aux abords du boulevard principal, ce sont d’impressionnants cortèges qui se forment à partir de 17 heures (cinq heures du soir, d’où le nom du marché.) Dès lors, la circulation à cet endroit devient problématique. En dépit de ce fait, le plus impressionnant reste peut-être, la diversité des articles proposés, autant que celle des acheteurs.

Les marchandises du « cinq heures » plaisent souvent à cause de leur prix relativement abordable. La technique pour certains acheteurs consiste à attendre la « fermeture » pour tenter d’obtenir des réductions encore plus importantes. Pressé de rentrer, le commerçant fini toujours par céder aux pressions de son « dernier client. » Ce qui donne des airs de réjouissances à la place.

Lors des consultations électorales, le marché de nuit occupe les premières places de dans les stratégies des différentes formations politiques. Réservoir de voix bon marché, il permet de gagner la bataille de l’opinion.

De la même façon, les campagnes de lutte contre le Sida ou l’excision, le plaidoyer en faveur de l’enregistrement des naissances, l’information sur les séances de vaccination... en font des cibles de choix.

L’idée n’est pas fortuite, car l’on est généralement vendeuse sur le marché de nuit, de mère en fille. C’est le cas de Awa. Sa mère a préféré la prendre à côté d’elle. Les études, elle n’en a jamais eu vraiment envie. Assise à même le sol, ses tomates et ses oignons groupés, elle se construit progressivement une noterieté. Délivrée, il est vrai, de la terreur des tables de multiplication, et des douloureuses séances de conjugaison dont elle était l’objet.

Juvénal Somé

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