Actualités :: Village des communautés : Birifors et Dioulas font valoir leurs (...)

A l’occasion de la 20e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC), le Village artisanal de Bobo Dioulasso abrite le village des communautés. Ce village est composé de plusieurs communautés burkinabè et étrangères. Les communautés Birifors et Dioulas du Burkina Faso nous font part de leur culture.

Au stand des Birifors, Da Manhidessor Oumar, résident à Bobo, expose des anciens objets traditionnels et sacrés. Il a pour objectif de montrer comment ces objets étaient utilisés de par le passé. Tout objet qui est présenté dans son stand a chacun une histoire spéciale. Les cauris exposés sur la table représentent l’argent dans le passé. Les tabourets exposés en bas sont dédiés aux musiciens de la troupe de Da qui s’asseyent dessus pour jouer de la musique. Il confie que ses troupes participent aux concours de danse traditionnelle lors des différentes SNC. Mais ces tabourets sont également symboliques.

Da Manhidessor Oumar, exposant au stand de la communauté Birifor

Des tabourets sacrés qui contribuent à la fécondation de la femme

Selon Da Manhidessor Oumar, de ce qu’on lui a raconté, il retient ceci : « par exemple si une femme enceinte de son quatrième enfant, qui a déjà trois enfants qui sont tous des garçons et qui souhaite avoir une fille, lorsqu’elle en parle à quelqu’un qui possède ce tabouret et que ce dernier lui demande de s’asseoir dessus, à l’accouchement elle aura une fille. Par ailleurs, lorsque qu’il s’agit d’une femme stérile en quête d’un enfant, lorsqu’elle tombe sur un Birifor qui possède ce tabouret et qui connaît ses secrets, s’il lui demande de s’asseoir précisément sur ce tabouret, en gros deux mois après, elle va tomber enceinte. Cependant dans le procédé, la personne ne te dira jamais qu’elle détient une telle connaissance et qu’elle peut faire tel ou tel miracle. Quand tu exposes ton problème comme dans ces deux cas, il te fait faire le rituel qui est de s’asseoir sur le tabouret pour exaucer ton vœu mais sans te dire par exemple : si tu t’assois sur ce tabouret, tu vas tomber enceinte. Il te fait le rituel sans que tu ne t’en rendes compte ».

Les tabourets de fécondité

Ces tabourets sacrés ne sont pas non plus déposés spécialement chez quelqu’un qu’on peut indiquer qu’il fait uniquement ces miracles avec ces tabourets selon Da Manhidessor Oumar. « Chez nous, si quelqu’un a un problème et se confie à toi, même s’il peut le résoudre il ne le dira pas, il ne vend pas son savoir », assure-t-il. Avec tous ces pouvoirs ancestraux traditionnels que détiennent les Africains, Da Manhidessor Oumar déplore le manque de curiosité de la nouvelle génération. « A chaque édition de la SNC, j’expose mais je me plains du fait que les gens ne sont pas curieux. Quand on voit un vieux de plus de 60 ans avec un objet particulier, on doit avoir la curiosité de lui demander ce que c’est ». Il présente de ce fait en exemple un petit objet noir qui aurait des vertus protectrices : « Cet objet par exemple joue plusieurs rôles. Si j’ai par exemple un problème que je n’arrive pas à résoudre, et que je l’invoque dessus, un de mes proches me viendra forcement en aide. Si quelqu’un veut me faire du mal, cet objet peut le contrer ».

L’objet protecteur

La gourde d’eau qui ne tarit pas

Da Manhidessor Oumar conte également l’histoire de la gourde d’eau miraculeuse. Lorsque les gens se rendent en brousse, ils s’y rendent avec cette gourde qu’ils remplissent d’eau. Si la personne se perd quelque part en brousse et qu’il n’a plus d’eau, il y a un arbre sous lequel il part déposer cette gourde et il lui donne dos en s’éloignant. Quelques minutes après il revient sous l’arbre pour récupérer sa gourde qui sera mystérieusement remplie à nouveau. Quand elle est remplie de cette façon, quel que soit votre nombre, vous pouvez boire dans cette gourde sans que l’eau ne finisse. La gourde reste remplie jusqu’à ce que vous retrouviez un village, une ville. Mais dès que vous apercevez un lieu habité, si vous voulez boire cette eau, vous aurez à la place de l’eau, du sang. Donc, c’est une gourde d’eau secours qui devient miraculeuse quand on est perdu sans aucune autre vie humaine autour. Mais dès qu’on retrouve un chemin et qu’on aperçoit une maison qui marque l’entrée d’un lieu habité, on ne peut plus la boire, raconte-t-il.

La gourde d’eau qui ne tarit pas

Communauté Dioula

Au stand de la communauté Dioula, c’est toute une autre histoire culturelle. Mamadou Traoré, sculpteur de bronze et exposant de la communauté Dioula, vend des objets divers. Il s’agit de sculptures de bronze fabriquées par lui-même et de pagnes Koko Dunda confectionnés par ses neveux. Il y a également les pagnes Danfani du village de Kotidougou. Selon Mamadou Traoré, son objectif premier n’est pas de vendre pour faire des bénéfices mais surtout de nouer des contacts. Il explique de ce fait qu’il y a des visiteurs qui lorsqu’ils sont venus dans leur stand, étaient surpris de voir des Dioulas faire de la sculpture par exemple. Rien que le fait de découvrir la communauté Dioula sous de nouveaux angles les ravit en ce sens. « Ceux qui ne connaissent pas l’esprit du Village des communautés pensent qu’il faut faire du commerce et chercher des bénéfices. Non, on doit venir pour présenter avant tout sa communauté, sa culture c’est ce qui est plus important ».

Il souligne cependant qu’ils font bien d’autres choses mais ont juste opté de présenter juste ces sculptures en bronze et les pagnes Koko Dunda.

Haoua Touré
lefaso.net

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