La banalisation de la vie humaine se déporte de plus en plus vers nos contrées où les us et coutumes conservaient toujours sacrée cette vie que seul Dieu peut donner.
C’est ce qu’on est tenté de conclure devant certaines scènes dont celle du barrage de Bilbalogho, département de Guiba dans la matinée du 30 janvier dernier . Dans cette retenue d’eau située à une dizaine de kilomètres de Manga, une mère s’est débarrassée de son nouveau-né en le proposant aux caïmans. A notre arrivée sur les lieux en compagnie des services compétents (gendarmerie, Action sociale et Santé), nous avons trouvé le corps entouré de paysans pendant qu’un troupeau de bœufs s’abreuvait juste à quelques mètres du corps extirpé des eaux.
Toujours relié à son cordon ombilical, les yeux, la bouche et le bout du nez apparemment dévorés, la vue du corps donnait la chair de poule aux âmes sensibles. Les témoignages recueillis sur place sont loin de situer quant à l’origine de ce crime crapuleux, « Après avoir été informé par des maraîchers, je me suis rendu à la police de Guiba où il n’ y avait qu’un seul agent qui m’a instruit de continuer à Manga.
A mon retour, nous avons jugé bon de faire sortir le corps à cause des caïmans. Un tel acte ne s’était jamais produit ici », a témoigné l’ex- délégué du village. Après les formalités d’usage, le corps de l’infortuné a été enterré à côté du barrage conformément à la tradition.
Qu’est-ce qui a pu conduire la génitrice à une telle ignominie ? Pourquoi ne pas l’abandonner là où il peut bénéficier d’une seconde chance ? Est-ce un rite, un sacrifice ou simplement une cruauté et une criminalité exacerbées ? Espérons que l’enquête diligentée apportera des réponses à nos interrogations.
Zackaria BAKOUAN
AIB/Manga
Sidwaya
