Actualités :: Recrutement de VDP : « C’est mieux d’aller mourir au front que de rester à la (...)

« La patrie ou la mort nous vaincrons ! ». Si pendant longtemps ce slogan ne semblait beau qu’à prononcer, il a pris désormais tout son sens depuis un peu plus de sept ans, au vu des assauts répétés des groupes armés terroristes contre le Burkina. Suite à l’appel du gouvernement Kyelem pour le recrutement de 15 000 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), certains jeunes ne se font pas prier pour rejoindre les rangs, avec la foi que leur énergie pourrait servir à l’effort de défense.

« Il n’y a pas de plus beau sacrifice que de donner sa vie pour la patrie », a-t-on coutume de dire. Cela, certains Burkinabè l’ont compris en répondant présent à l’appel du gouvernement au recrutement des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), et ce, nonobstant les tentatives de dissuasion de leur entourage et le risque d’y laisser la vie. « On m’a dit que beaucoup de gens meurent au front. On ne les ramène pas. On ne les enterre pas. On les laisse comme ça dans la nature et les oiseaux les mangent. Mais moi je veux défendre mon pays. Je suis fier de mon pays. Les gens tentent de me décourager mais moi je veux y aller », nous a confié Alfred D., jeune âgé de 19 ans.

« J’ai le courage et je veux défendre mon pays » Alfred D.

Même son de cloche pour son ami Julien B. âgé de 25 ans, qui dit être incompris de ces camarades, suite à sa décision de se faire enrôler. Selon lui, les terroristes ne sont pas figés sur une seule localité et Ouagadougou n’est pas à l’abri de la menace. « Que tu veuilles aller au front ou pas, que tu vives à Ouagadougou ou pas, tu peux mourir partout et dans n’importe quelle région. Les terroristes même peuvent venir à Ouagadougou ici. Donc, le mieux c’est d’aller défendre ».

Face à la persistance du phénomène qui ne dégrossit visiblement pas, il estime que si le mal persiste et que jusque-là le Burkina peine à voir le bout du tunnel, c’est parce que les Burkinabè ne sont pas unis face à l’adversité. « Si la danse se fait dans un plat, que chacun y mette le pied. Peut-être que c’est parce que nous refusons toujours d’aller que ça continue », a-t-il conclu.

Face à cette situation et contre toute attente, il n’y a pas que des hommes qui sont préoccupés par la sécurité du pays. « Comme le président a dit que tout est urgent, moi aussi je suis venue pour me faire enrôler. J’ai 42 ans et je peux défendre ma patrie. Ce ne sont pas les hommes seulement qui doivent aller au front », a laissé entendre Simone G.

« Ce que je veux aussi présentement c’est d’être intégré dans l’armée » Julien B., 25 ans

A la question de savoir ce que pensent ses proches de sa décision, elle répondra : « Pour le moment je n’ai pas d’enfant. J’ai deux petits frères. Y a un qui est policier. L’autre est militaire. Il est au front, à Déou. Si mon petit frère est au front et n’a pas peur de la mort, pourquoi moi, la grande sœur, j’aurai peur ? »

A tous ceux et celles qui hésitent toujours à rejoindre les rangs, son message est le suivant : « Je veux dire à mes sœurs qui sont à la maison que ce ne sont pas les hommes qui vont aller combattre pour nous. Non ! Je voudrais dire aussi à ceux qui disent qu’on part pour mourir là-bas que même en restant à la maison tu peux mourir. C’est mieux d’aller mourir là-bas que de rester à la maison mourir. Ce n’est pas en allant au Sahel seulement que tu vas mourir. J’invite les Burkinabè, même les vieux de 90 ans, s’ils peuvent venir seulement, qu’ils viennent pour qu’on aille ensemble. »

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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