Le Mouvement pour une transition de cohésion sociale apporte son soutien aux autorités de la transition dans leur démarche de réconciliation nationale. Il l’a fait savoir au cours d’une conférence de presse organisée ce dimanche 10 juillet 2022, à Bobo-Dioulasso. Les membres de cette organisation de la société civile estiment que la réconciliation nationale est une nécessité pour la cohésion sociale au Burkina Faso. C’est pourquoi, ils sont favorables au retour de tous les exilés, dont Blaise Compaoré et Yacouba Isaac Zida.
Selon la porte-parole du Mouvement pour une transition de cohésion sociale, Rachida Bidiga, cette conférence de presse vise plusieurs objectifs. Il s’agit pour les militants d’apporter leur soutien aux autorités de la transition et interpeller les acteurs de la société civile et les partis politiques à plus de responsabilité. Mais avant, le mouvement a bien voulu donner sa lecture de la situation nationale qu’il juge préoccupante.
« Depuis quelques temps déjà, le mouvement constate comme une sorte de tranchée ou de barricades dressées entre différents acteurs de la scène nationale, constitutionnellement en compétition ou en posture de veille citoyenne, en l’occurrence les partis politiques, les OSC, les militaires, les civils, etc. (…). Le régime Kaboré n’a pas réussi à endiguer ces querelles ni à garantir aux Burkinabè la quiétude qu’ils étaient en droit d’attendre », a déploré Rachida Bidiga. C’est ce qui justifie leur soutien au régime militaire qui a renversé Roch Kaboré, le 24 janvier dernier. Pour les conférenciers, toute initiative de nature à raffermir les liens entre les Burkinabè, sans distinction, sera la bienvenue.
Selon les militants du mouvement, la réconciliation nationale, loin d’être un hobby, est une nécessité. « Elle est l’une des clés au problème de cohésion que connaît notre pays. Et pour réussir ensemble cette mission, il faut impérativement le retour de Blaise Compaoré, Yacouba Isaac Zida et tous les autres exilés. Notre posture est claire : toute initiative susceptible de faire baisser les barrières entre les Burkinabè est la bienvenue », a laissé entendre la porte-parole du mouvement. A l’en croire, la réduction du niveau d’insécurité et l’organisation des élections pour un retour à l’ordre constitutionnel normal au Burkina Faso dépendent de la réconciliation entre Burkinabè. Elle affirme qu’il n’est plus nécessaire de continuer à ressasser le passé du pays.
- Des militants du Mouvement pour une transition de cohésion sociale sortis nombreux pour leur conférence de presse.
Face à la presse, le mouvement a invité les Burkinabè « à désarmer leurs cœurs et à se donner la main, pour soutenir la transition à remettre le pays sur les rails ». Face à l’appel à la démission du président Damiba lancé par les militants du Balai citoyen, les conférenciers les invitent à savoir gérer leurs humeurs. Le mouvement leur demande aussi de promouvoir l’union, d’orienter leurs missions vers la défense de la patrie et « non vers des intérêts égoïstes individuels ».
« Nous appelons le Balai citoyen et ses alliés à la modération, à l’équité dans son appréciation des actions des autorités de la transition. Lorsqu’il réclame la démission du président Damiba qui vient d’arriver, sans jamais lui avoir proposé de solutions pour vaincre le terrorisme, alors que pendant sept ans, il est resté silencieux sous le régime déchu pourtant largement critiqué, cela révèle soit une collision, soit une intention dévoilée de déstabilisation ; toute chose dont le pays n’a pas besoin », lance Rachida Bidiga.
Par ailleurs, les membres du mouvement suggèrent aux autorités de la transition de poursuivre le processus de réconciliation entamé, en mettant en place des mécanismes prenant en compte l’ensemble de la population, et d’être à l’écoute des Burkinabè. Aussi, ils invitent les autorités du pays à doter les forces de défense et de sécurité et leurs auxiliaires de moyens humains, matériels et financiers pour relever le défi sécuritaire.
Romuald Dofini
Lefaso.net
