Décédée des suites d’un accident de la circulation sur l’axe Bobo-Dioulasso-Ouagadougou le mercredi 6 juillet, Anaïs Drabo a été conduite à sa dernière demeure ce jeudi 7 juillet 2022 au cimetière municipal de Gounghin à Ouagadougou.
Après la levée du corps au camp militaire Sangoulé Lamizana à 14h où elle a été décorée à titre posthume chevalier de l’ordre du mérite de la santé et de l’action sociale, la dépouille mortelle de l’illustre disparue rejoint le cimetière pour sa mise en terre aux environs de 16 heures, en compagnie d’une foule compacte et silencieuse.
A la morgue du camp militaire, le cercueil drapé des couleurs nationales était posé sur une civière, le rythme de la fanfare militaire révélant la grandeur de « l’amazone de Sourou ». Sous les stands, s’abritaient des personnalités politiques, des acteurs de la société civile, des amis, des proches et parents. Tous, sont venus pour faire un adieu à cette femme politiquement engagée et tragiquement emportée par la faucheuse.
- Anaïs Drabo a été décorée à titre posthume chevalier du mérite de l’ordre de la santé et de l’action sociale
« Célèbre activiste des droits humains, des causes perdues, femme de grande sensibilité attachée à son image », a souligné Valentin Yambkoudougou dans la lecture de l’oraison funèbre. « Tu pars au moment où tu avais de grands projets pour les personnes déplacées internes notamment une école pour eux et un centre de formation des femmes de la province du Sourou », a-t-il désespérément confié, le visage attristé, avant de lui souhaiter un repos éternel en ces termes : « Va en paix amazone, repose en paix ».
« Elle était engagée pour la défense de la patrie, elle luttait pour les causes nobles. Elle a mené beaucoup d’actions humanitaires, elle a lutté pour une bonne gouvernance », a témoigné l’ancien ministre Tahirou Barry qui garde d’elle l’image d’une femme battante, courageuse et audacieuse. « Il faut lui reconnaître le mérite de la franchise et de la sincérité parce qu’elle dit ce qu’elle pense », a-t-il ajouté après l’enterrement.
- Tahirou Barry a salué la bravoure d’une femme engagée et sincère
Dame très engagée, caritative, c’est aussi l’hommage de Me Gilbert Noël Ouédraogo, homme politique. « Elle prévoyait d’organiser une rencontre de la réconciliation nationale où elle allait réunir tous les bords politiques afin que les Burkinabè parlent le même langage », a-t-il confié avant d’indiquer que sa disparition est une grande perte pour le Burkina Faso.
- « Sa disparition est une grande perte pour le Burkina Faso » Me Gilbert Noël Ouédraogo
Wenbéneto Yaméogo est un camarade de lutte de la défunte Anaïs Drabo dans le Mouvement sauvons le Burkina Faso, qui a été un véritable poil à gratter du régime déchu. Choqué et surpris par cette mort brutale de leur camarade, il a souhaité que des « milliers d’Anaïs naissent » pour poursuivre son combat. « Elle était une femme battante et combattante. Elle a consacré sa force pour lutter pour la réconciliation et le retour de la paix dans notre pays », a-t-il ajouté au concert d’hommages rendu à la native de Bassan, dans la province du Sourou, région de la Boucle du Mouhoun.
« Merci », c’est ce qu’a pu dire seulement Mamadou Drabo, membre de la famille de la défunte, le visage envahi par la consternation et la douleur.
- Wenbéneto Yaméogo du Mouvement sauvons le Burkina Faso salue la mémoire d’une femme combattante
Anaïs Drabo est décédée à l’âge de 37 ans et laisse derrière elle deux enfants. Elle est titulaire d’un Diplôme de technicien supérieur (DTS) en comptabilité. Très engagée pour les questions de bonne gouvernance, elle était membre fondateur du ‘’Mouvement sauvons le Burkina Faso’’. Elle est aussi fondatrice de ‘’Hope Isis’’ à travers laquelle elle a fait de multiples dons aux personnes victimes du terrorisme.
Serge Ika Ki
Lefaso.net
