Actualités :: Burkina : Les étudiants réclament justice pour Boukary Dabo et exigent des (...)

Les étudiants de l’Université Joseph Ki Zerbo (UJKZ) se sont mobilisés ce jeudi 19 mai 2022 à l’appel de leurs mouvements syndicaux que sont l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB) et l’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB), pour réclamer justice pour Boukary Dabo et exiger de meilleures conditions de vie et d’études.

Le 19 mai 1990 reste une date gravée dans la mémoire des Burkinabè. Pour les étudiants, elle est comme une cicatrice qui rappelle une période douloureuse, vécue avec amertume et désolation, car elle est marquée par l’assassinat tragique et brutal de Boukary Dabo.

Voilà maintenant 32 ans que les étudiants de l’UJKZ attendent que justice soit rendue pour l’assassinat de celui qui représente pour eux, "un symbole de résistance, un modèle de lutte, un exemple d’intégrité, de fidélité et de patriotisme."

Rassemblés sur le terrain Boukary Dabo de l’UJKZ, ils ont, comme à chaque 19 mai, réclamé que "justice soit rendue" pour leur camarade, "dont le seul tort, s’il en a eu, a été d’avoir osé lutter pour l’amélioration des conditions de vie et d’étude sur le campus".

La chorale du comité exécutif chantant "Paix à l’âme de Boukary Dabo"

Pour le président de l’UGEB, Fousseni Sourabié, l’heure est au rappel du contexte dans lequel leur camarade a été tué. En effet tout a commencé avec l’application des programmes d’ajustement structurel. Les conditions de vie et d’études des étudiants étant devenus « exécrables », ils se sont mobilisés pour faire bouger les lignes. C’est ainsi qu’en cinq jours, soit du 15 mai au 19 mai 1990, une série de chasse à l’homme s’est déroulée à l’université de Ouagadougou.

Des étudiants seront exclus du campus, d’autres seront contraints à la clandestinité ou enrôlés de force dans l’armée. C’est dans cette période de « haute tension et de folie répressive », que Boukary Dabo « sera enlevé par les soldats du Conseil de l’entente », résume-t-il. Déporté au Conseil de l’entente, il y sera torturé et finira par succomber.

"Boukary Dabo est un symbole de la résistance estudiantine contre l’impunité ", clame Fousseni Sourabié, président de l’UGEB

Depuis lors, la journée du 19 mai est selon les étudiants « un symbole de la résistance estudiantine et de l’engagement contre l’impunité ».

Fousseni Sourabié souligne que « les mobilisations des étudiants ont empêché l’enterrement du dossier par les différents pouvoirs et que le dossier a été instruit ».

Au cours de ce meeting, le président de l’UGEB n’a pas manqué de dépeindre le tableau sombre des réalités peu reluisantes du continent africain. Tout en passant au peigne fin les tares de la société burkinabè, en plein dans une crise alimentaire et sécuritaire, il examine et décrit avec minutie la détérioration progressive des conditions de vie des étudiants.

Les étudiants sortis pour réclamer justice pour Boukary Dabo

Il fustige de façon directe et sans détours le régime en place arrivé par un coup d’État, dont les actions seraient aux antipodes des attentes des Burkinabè. « En quatre mois de gestion du pouvoir, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration montre de jour en jour son incapacité à trouver des solutions aux problèmes de notre pays, même dans la lutte contre le terrorisme, pour laquelle il a justifié son irruption sur la scène politique nationale. Ce coup d’État se révèle être un coup d’État contre-révolutionnaire, réactionnaire et pro-impérialiste », martèle-t-il.

Il exhorte les dirigeants à plus de responsabilités et d’entrain afin de sortir le Burkina Faso de ce bourbier.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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