Les associations Samusocial Burkina Faso et Takafoul solidarité pour le développement, ont offert des vivres aux déplacés internes séjournant à Yagma, quartier situé à Ouagadougou, ce mercredi 29 décembre 2021. Cette initiative soutenue par le maire de ladite commune, Armand Pierre Béouindé, a permis de doter 100 familles vulnérables de kits composés de riz, d’huile, de boîtes de sardines et de biscuits.
Les conséquences des attaques des groupes armés au Burkina Faso sont légion, parmi lesquelles l’on enregistre de nombreux déplacés internes installés dans la capitale. Fuyant la terreur de ces groupes, plusieurs d’entre eux se sont retrouvés dans les quartiers de la ville de Ouagadougou comme Yagma, contraints de vivre dans la précarité en attendant de meilleurs lendemains.
Pour soutenir ces familles vulnérables venues des zones en proie au terrorisme, les associations Samusocial Burkina et Takafoul solidarité se sont engagées à offrir des vivres d’une valeur de plus de deux millions de francs CFA aux déplacés internes des quartiers tels que Yagma, Pazani, Rimkièta, Sakoula et Hamdalaye. Cela devrait pouvoir toucher au total 500 ménages mais pour l’heure, les bénéficiaires concernés sont 100 familles nécessiteuses identifiées à Yagma.
- Des déplacés internes venus de Titao
A ce geste, les donateurs ont associé la sensibilisation, car pour eux, la vulnérabilité des enfants est d’autant plus grande qu’il faille que leurs parents prennent conscience du rôle qu’ils ont à jouer pour les préserver des fléaux qui minent la société.
« Les auteurs de ces violences que nous vivons aujourd’hui sont des Burkinabè. Mais qu’est-ce qui explique que des personnes de ce pays en viennent à se retourner contre leurs propres frères ? », s’est adressé aux déplacés internes, le directeur de Samusocial Burkina Faso, Ibrahima Wereme.
À la question posée, il répondra lui-même. « Nos frères arrivent à être instrumentalisés parce que les parents n’ont pas su assurer leur rôle dans l’éducation des enfants ».
Pour lui, il très important que les parents prennent au sérieux l’éducation des enfants en veillant à ce qu’ils aient de bonnes fréquentations en leur apportant toute l’assistance nécessaire à leur épanouissement.
« C’est lorsque les enfants ne sont pas bien entretenus qu’ils peuvent être influencés au point d’accepter de prendre des armes contre leurs semblables », a-t-il indiqué.
Sollicité pour répondre aux préoccupations de ces personnes, autant que faire se peut, le maire s’est montré compatissant à leur endroit en manifestant une volonté ferme de leur apporter assistance.
- Ibrahima Wereme, directeur de Samusocial Burkina Faso
« Notre ville reçoit beaucoup de déplacés et on ne pouvait pas rester insensibles à leur présence. Il y a beaucoup de choses qu’il va falloir que nous prenions en charge, notamment la scolarisation des enfants, un hébergement plus décent et bien d’autres choses nécessaires en plus d’une assistance sanitaire », a promis Armand Pierre Béouindé, maire de Ouagadougou.
Cette action est selon lui, une manière de manifester aux PDI une solidarité agissante et leur souhaiter un bon séjour, mais un séjour qui soit le plus bref possible dit-il. « Avec les efforts qui sont faits de part et d’autres, nous avons espoir que, très prochainement, ces personnes pourront retourner chez eux et reprendre une vie normale », a-t-il laissé entendre.
Le maire a également avancé que chaque Burkinabè doit se sentir concerné par cette “guerre injuste” imposée au pays, en apportant sa contribution d’une manière ou d’une autre.
Hamed NANEMA
Lefaso.net
