Actualités :: Etats-Unis / monde : Le cyclone scellera-t-il la réconciliation (...)

George W. Bush doit bien se demander pourquoi le ciel lui tombe ainsi sur la tête, au moment où sa cote de popularité est sérieusement entamée par les insuccès de l’expédition en Irak.

Les ravages du cyclone Katrina ont été d’une telle rapidité et d’une telle ampleur qu’ils ont cloué de stupeur, le dirigeant de la première puissance du monde.Et c’est après un léger flottement, interprété par les uns comme une mauvaise appréciation du drame, par les autres comme une négligence, que le dispositif de secours s’est véritablement mis en branle.

Quel que soit le grief que l’on peut faire à Bush, on peut difficilement le suspecter de raciste, pour avoir tardé à réagir. Car c’est avec lui que les Noirs ont connu une grande promotion dans les hautes sphères de l’Etat, à l’image de Collin Powel et de Condoleza Rice, qui sont les premiers Noirs ministres des Affaires étrangères. Sous l’administration Bush seul semble compter le talent dans l’émergence des citoyens américains.

Etonnante Amérique, qui envoie des hommes sur la lune et des robots sur Mars, écrase le monde de sa puissance technologique et militaire, mais qui se retrouve toute fragile devant un cyclone. C’est dire que la nature demeure dominatrice et que surtout, elle a le pouvoir de rappeler à l’homme sa petitesse. La grande leçon à retenir et dont George W. Bush devra faire un précepte de base, c’est la modestie et l’humilité. Les rêves de grandeur, aussi légitimes soient-ils, doivent se réaliser dans le respect d’autrui. Or, cela n’a pas toujours été le cas dans la conduite des affaires par les USA, à commencer par l’invasion de l’Irak au mépris de l’Organisation des Nations Unies.

Si Katrina, le cyclone dévastateur, peut être utile à quelque chose, c’est bien le fait qu’il suscite une solidarité mondiale autour d’un pays qui, en dépit de sa politique étrangère critiquable, a un grand coeur. L’Amérique fut, on le sait, le premier pays à avoir accouru au chevet des pays d’Asie éprouvés par le Tsunami.

A son tour, prise dans la furie du ciel, elle a droit donc à la compassion du monde. Et c’est ce qui se passe avec les offres d’aide venues de partout, des plus humbles comme l’Afghanistan avec 100 000 dollars, aux plus riches comme le Koweït avec 500 millions de dollars. Ces pays, on peut encore les comprendre puisqu’ils doivent beaucoup à l’Amérique. Tous deux ont été tirés respectivement des griffes des Talibans et de Saddam Hussein par l’armée américaine.

Mais il y en a qui accourent sans arrière-pensée. Cuba et le Venezuela, ennemis jurés de l’Administration Bush, ont tu leurs rancoeurs pour faire face à l’épreuve. Il s’agit pour eux d’un élan d’humanité au-dessus des querelles géopolitiques et idéologiques. Et l’on ose espérer que l’Amérique saisira cette occasion pour se réconcilier avec ses présumés ennemis.

A quelque chose malheur est bon, dit-on. Si la balle de tennis de table avait rapproché la Chine des USA du temps de Nixon, pourquoi Katrina ne créerait-elle pas un nouvel ordre mondial ? Ce que la diplomatie n’a pu obtenir, le cyclone peut le faire, en rapprochant davantage les peuples et leurs dirigeants. Bush doit avoir la grandeur d’esprit d’accepter les mains tendues, d’où qu’elles viennent. On ne refuse pas un geste d’amitié, même venant d’un adversaire. Ce peut être le début de nouveaux rapports empreints de paix et de respect mutuel. Les altermondialistes qui, chaque année, à coups de manifestations, clament qu’un autre monde est possible, ne demandent pas autre chose.

En définitive donc, la catastrophe qui frappe les Etats-Unis devrait être un viatique pour améliorer les relations internationales. Les sinistrés de l’Alabama, du Missouri et de la Louisiane, touchés dans leur âme par le drame, eux, ne feront certainement pas la fine bouche, pour refuser les aides qui affluent du monde. La décision de tirer les leçons du cyclone pour repartir vers un futur meilleur, appartient surtout aux décideurs politiques. C’est eux qui peuvent transformer la vague de sympathie actuelle en une tribune pour aller à la rencontre des autres. Joueront-ils le jeu ?

Le Pays

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