Actualités :: Transition politique en Côte d’Ivoire : vers l’expérience mauritanienne (...)

Les nouvelles macabres qui nous parviennent de Bagdad et de la Louisiane ne sont pas sans rappeler le drame vécu jadis par nos frères du Libéria et de la Sierra Leone, victimes de la guerre civile, et abandonnés à eux-mêmes jusqu’à ce que l’horreur atteigne son comble.

Mille morts par-ci, dix mille par-là, ces chiffres astronomiques doivent interpeller ceux qui régentent notre monde sur la fragilité de la solidarité internationale et notre incapacité innée à conjurer les pires drames. Bien sûr que d’un coin à l’autre de notre planète les malheurs que les peuples subissent ne résultent pas des mêmes causes, mais ils ne nous arrivent jamais par surprise.

C’est pourquoi le silence qu’observe la communauté internationale en rapport avec la détérioration quotidienne du climat politique en Côte d’Ivoire inquiète plus d’un, au premier rang desquels les pays limitrophes, qui ne sortiront pas indemnes d’une éventuelle resurgence de la rébellion du 19 septembre 2002. O.K., des initiatives ont été développées, des gens en missions de bons offices ont fait le pied de grue aux portes du palais de Cocody ; des médiations ont été engagées, de Marcoussis à Pretoria, en passant par Lomé, Accra et Abuja ; mais pour quel effet quand on ignore royalement la donne politique en Eburnie, ou quand le parti pris est manifeste ? L’histoire nous enseigne que dans un conflit où les médiateurs ont des intérêts divergents, c’est en vain qu’on prêche la paix et la réconciliation.

Thabo Mbeki, le dernier pompier envoyé par l’Union africaine, l’aura appris à ses dépens avant de s’en remettre au Conseil de sécurité des Nations unies. La mauvaise foi ayant pris le dessus sur les objectifs assignés à lui par ses commettants, la sentence rendue ne pouvait que braquer l’une des parties et raviver les tensions, et c’est ce que nous allons vivre. A quelque deux mois de la présidentielle du 30 octobre, point de désarmement, de démobilisation, de réinsertion des forces combattantes sur les bords de la lagune Ebrié.

Alors, nul besoin d’affirmer que les conditions élémentaires de la tenue d’un scrutin dans un tel délai sont inexistantes malgré l’entêtement de Laurent Gbagbo et des extrémistes de son camp. Au moment où de nouvelles dissensions, des défections se font jour au sein de l’armée ivoirienne, et où le 43e BIMA, grâce à qui le régime a survécu, annonce son déguerpissement, quelle solution reste-t-il pour éviter le pire ?

Effectivement, la transition politique, comme proposée par certains protagonistes de la crise, pourrait en être une. Mais l’os réside dans le fait que cette transition, si elle a lieu, devrait se faire avec un autre "messie" au pays de Félix Houphouët-Boigny. La situation ne risque-t-elle pas d’évoluer vers l’expérience mauritanienne ? Honni soit qui mal y pense.

Après la révolution de palais survenue à Nouakchott alors que le maître des lieux était aux obsèques du roi Fadh d’Arabie Saoudite, les héritiers du régime déchu, qui ont pourtant fait carrière aux côtés du tortionnaire Maaouiya Ould Taya, travaillent à mettre tout le monde d’accord. Point de chasse aux sorcières, rien que la justice et la démocratie pour tous, clame le comité militaire, qui assure la transition.

Assurément, de nobles intentions qui commandent qu’aucun membre de l’équipe dirigeante n’affiche d’ambitions politiques quand viendra l’heure des consultations électorales. Cerise sur le gateau, le nouvel homme fort de Nouakchott, le colonel Ould Mahamed Vall, décide d’accorder l’amnistie générale, pleine et entière à tous les Mauritaniens condamnés pour crimes et délits politiques. Cette amnistie, en vigueur depuis vendredi dernier, vise à permettre à ses bénéficiaires "de participer à l’œuvre de construction nationale en toute liberté et en toute quiétude, et d’unir leurs efforts sur le sol national pour permettre à la Mauritanie de réaliser un avenir de paix, de progrès et de prospérité". Qui dit mieux ?

Si cette profession de foi résonne en Côte d’Ivoire, elle devrait faire école dans les différents états-majors politiques. Oui, une transition à la mauritanienne, qui mettrait hors-jeu les milices et autres escadrons de la mort, sur qui pèsent tous les soupçons du monde.

Des hommes neufs, pour un délai et un mandat bien déterminés, qui baliseraient le terrain avec le concours de la CEDEAO, de l’Union africaine et de l’Organisation des Nations unies, pour des consultations justes, transparentes et équitables. Dans cette perspective, les forces internationales, qui y sont stationnées depuis le début des hostilités, joueraient pleinement leur rôle au lieu de subir la situation. Voyons, il n’y a qu’à essayer.

Observateur Paalga

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