Actualités :: Niger : Face au regain de violence et à la levée du blocus, l’AES ne (...)

Le Burkina semble être dans l’œil du cyclone des groupes terroristes en ce début d’année 2024. Les groupes terroristes ont déclenché une série d’attaques : contre une église à Essakane village dans le département de Gorom Gorom, province de l’Oudalan, région du Sahel qui a fait 15 morts parmi des fidèles réunis à la messe dominicale du 25 février 2024. L’annonce a été faite par le vicaire du diocèse de Dori.

Une mosquée, le même jour à Natiabongou dans la région de l’Est, plus tôt dans la même journée du 25 février à 5h du matin, l’heure de la première prière des musulmans, a subi une attaque d’envergure des groupes terroristes, qui s’en sont pris également au détachement des forces de défense et de sécurité, et aux volontaires pour la défense de la patrie de la localité. La Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB), a annoncé la mort de 14 fidèles dont le grand iman de la localité.

Dans les jours qui ont suivi, il a été fait cas de massacres de populations civiles sans défense dans trois villages de la région du Nord : Komsilga, Nodin et Soro dans le département de Thiou, province du Yatenga. Selon le procureur du TGI de Ouahigouya qui a fait un appel à témoins des sources auraient indiqué à son parquet l’exécution de 170 personnes ainsi que les autorités administratives des villages concernés. Une enquête est ouverte et le procureur a appelé à la prudence sur l’appréciation des évènements avant les résultats de l’enquête.

La victoire contre les groupes terroristes donnera tout aux dirigeants

Ces évènements témoignent d’une recrudescence des violences des groupes armés terroristes contre nos populations, nos forces de défense et de sécurité et les volontaires pour la défense de la patrie. L’Alliance des États du Sahel (AES) encore appelé Liptako-Gourma est un pacte de défense mutuelle conclu entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso le 16 septembre 2023. En déclarant la guerre à tout agresseur éventuel du Niger, les États solidaires du Burkina et du Mali ont fait échec au plan de la CEDEAO de réinstaller le président déchu Mohamed Bazoum par la force. Depuis, l’AES a mis au-devant de l’actualité des questions politiques ayant culminé par le départ des trois pays de la CEDEAO. Certes les forces de défense et de sécurité des différents pays luttent contre les groupes terroristes, mais on a peu de visibilité sur les efforts communs pour lutter contre les assaillants armés. Les trois États peuvent réaliser des merveilles au plan économique et politique. Mais les dirigeants doivent se dire que leur succès le plus important et celui pour lequel les peuples ne les oublieront jamais est la victoire contre les groupes terroristes. C’est ce pour quoi ils ont tous pris le pouvoir dans leurs pays. C’est le même ennemi commun contre lequel ils luttent tous d’où leur union. Il ne faudrait pas oublier cette urgence des urgences pour des questions importantes certes, mais qui ne mettent pas fin à l’action des groupes terroristes.

Les dirigeants peuvent faire plein de choses nouvelles qu’aucun dirigeant avant eux n’a réalisées, mais les peuples désirent la paix. Ils veulent que l’on mette fin à ce cycle infini de violences. La violence est le signe d’une ignorance des causes d’un phénomène. Elle peut provenir d’une injustice, et d’une faiblesse d’appréhension et de proposition de solutions face à des problèmes. Un État doit avoir cela aussi à l’esprit quand il est confronté à des groupes terroristes qui recrutent sa population. Rechercher les racines de l’arbre de haines et de violence pour soigner le mal et vacciner les générations à venir.

La fraternité, malgré tout

Les groupes terroristes ont encore une fois fait la preuve le 25 février 2024 qu’ils sont des hommes sans foi ni loi, qui ne craignent pas Dieu et les fidèles qui l’adorent, les tuant quand ils se réunissent pour le prier à la mosquée et à l’église. Dans les communiqués des organisations religieuses, ce qui est frappant c’est l’appel à la prière et à la conversion des cœurs. La reconnaissance que malgré les horreurs des criminels, ils restent des créatures de Dieu. Cela devrait interpeller aussi les dirigeants pour ne pas se laisser aller dans les idéologies qui divisent, rejettent facilement la faute et la responsabilité de nos problèmes sur un ennemi étranger et ses supposés valets et / ou esclaves nationaux. La pensée idéologique a ce pouvoir de nous faire accepter nos défauts et nos défaites tout simplement parce que nous avons proclamé que nous avons raison et que nous sommes les bons et à gommer notre fraternité.

La justice est et reste le moyen que les États ont trouvé pour départager les citoyens entre eux et face à l’État lui-même. Apportons devant elle les preuves de nos accusations, au lieu d’appeler à la violence, elle nous fera justice. Nous sommes tous Burkinabè qui aimons le pays et voulons qu’il recouvre son intégrité et la paix. Cela est ce qu’il faut dans la situation actuelle pour nous rassembler, pas l’amour d’un dirigeant ou l’acceptation d’une idéologie.

Nous demandons aux dirigeants à l’orée du renouvellement de l’appel à la mobilisation générale de créer les conditions d’un rassemblement large des potentialités énormes du pays pour faire de cette guerre une opportunité de recouvrer l’intégrité du territoire, de bâtir une paix durable pour l’après-guerre, créer les conditions d’une souveraineté véritable. Ce pays est un immense réservoir de ressources humaines de qualité (la CEDEAO l’a dit nous avons plus de ressortissants en son sein que nos deux alliés), et ce serait désespérant de laisser végéter cet immense capital humain au pays comme à l’étranger pour donner la parole à ceux qui n’ont pas les solutions, parce que seulement ils font la claque.

Sana Guy
Lefaso.net

Dialogue inter malien : Un accord de paix peut-il (...)
Mali : La Coordination des organisations de l’Appel du (...)
Libye : Le représentant spécial de l’ONU Abdoulaye Bathily (...)
Production de pétrole en Afrique : La Libye devient le (...)
Lutte contre le terrorisme au Sahel : Coordination (...)
Moyen-Orient : Pour la première fois de l’histoire, (...)
Mali / Suspension des activités des partis politiques : (...)
Mali : Des voix s’élèvent pour s’opposer à la suspension (...)
Suspension des activités des partis politiques au Mali : (...)
Mali : Les autorités suspendent les activités des partis (...)
Réformes au Togo : L’opposition et des OSC contestent, le (...)
Sénégal : Le Réseau des féministes du pays déplore la (...)
Tribune : Il faut mettre un terme à la catastrophe (...)
Sénégal : Ousmane Sonko dévoile la liste de son premier (...)
Sénégal : Le premier président de la Cour suprême (...)
Sénégal : Le président Bassirou Faye annonce des réformes (...)
République démocratique du Congo : Une femme nommée (...)
Sénégal : Bassirou Diomaye Faye a prêté serment et devient (...)
Victoire de Bassirou Diomaye : Le Sénégal accroche une (...)
Côte d’Ivoire : Un militaire et un VDP burkinabè arrêtés (...)
Pâques 2024 : Le pape François préside la veillée pascale (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 7644


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés