Actualités :: Pré-campagne électorale : Ces écrits qui bottent en touche

Dans une démocratie pluraliste, les partis politiques et les médias ont un rôle primordial dans la formation de l’opinion. Ce rôle est encore plus important en période électorale comme c’est le cas cette année au Burkina.

Appelé à exercer son droit de vote, l’électeur, devant la diversité des propositions des différents concurrents, doit se forger sa propre conviction. Il dispose pour cela, en théorie, des programmes d’action, de l’orientation politique de chaque candidat et/ou parti en compétition. Une période légale d’agitation, la période officielle de campagne électorale est prévue pour favoriser le choix des citoyens à voter tel ou tel autre candidat.

Mais il est reconnu notamment dans les vieilles démocraties que les électeurs sont de plus en plus désabusés par les acteurs politiques au point que le taux d’abstention lors des scrutins est de plus en plus important.

Il atteint des fois 40, voire 50 % de l’électorat.

Si l’on n’y prend garde, cette désaffection des électeurs pour des scrutins aux enjeux les uns plus importants que les autres pourrait concerner aussi les jeunes démocraties africaines. Le mal est donc précoce mais d’autant plus pernicieux que la culture démocratique reste à être enracinée dans nos Etats.

De fait, comment faire de chaque électeur un citoyen actif désireux de participer à l’œuvre de construction nationale ?

Toute la question est là au moment où le développement participatif est comme un leitmotiv pour les bailleurs de fonds et autres partenaires du développement de l’Afrique. Plusieurs solutions sont proposées pour engager les citoyens à participer au développement de leur pays. Elles vont de la décentralisation ou de la déconcentration des services et des prérogatives de l’Etat à la responsabilisation, à la contribution directe ou indirecte des citoyens aux projets de développement.

Mais il reste un problème important à résoudre pour que cette participation des citoyens soit encore plus large et plus efficace. C’est celui de la culture citoyenne. Résoudre cette épineuse question revient à résoudre ou tout le moins à amoindrir la non-participation des citoyens aux élections mais aussi leur tiédeur à s’approprier les actions de développement en leur faveur.

C’est le lieu de rappeler alors l’importance des partis politiques et des médias. En effet pour gagner le pari, il faut aux partis politiques des projets de société crédibles et réalistes mais surtout des débats ouverts, instructifs et sans a priori d’intolérance.

Hélas, ce n’est pas toujours le cas notamment au Burkina où l’adversité politique rime pour beaucoup de leaders en inimitié et en animosité personnelle. Le comble c’est quand cette mauvaise perception de la différence politique est inspirée par les responsables des partis. Le pire c’est quand la dénonciation de l’adversaire - dans la situation burkinabè - est érigée en invective forcenée où les sentiments de jalousie se mêlent à une volonté farouche de revanche. A ce propos, il n’est pas exagéré de dire que bien de partis de l’opposition, en lieu et place de l’éducation civique des citoyens, entretiennent les germes de l’intolérance.

Ils sont activement soutenus dans cette entreprise de sape de la cohésion sociale et de l’unité nationale par des plumes caricaturistes, voire catastrophistes. C’est pourquoi en cette période de pré-campagne électorale on est choqué, sans être pour autant surpris outre mesure, de voir que les messages de bien de leaders politiques et les sujets de dissertation privilégiés par certains tabloïdes continuent de donner dans le registre dépassé des complaintes marginales.

On n’évitera pas que les causes de la crise sociopolitique de 1999-2001 s’invitent dans le débat des prochaines présidentielle et législatives mais en vérité ceux qui en abusent au point d’en faire un thème favori de campagne bottent en touche. A posteriori c’est un aveu d’échec.

L’échec à trouver des arguments nouveaux en phase avec les préoccupations des Burkinabè pour améliorer leur ordinaire. C’est sur ce terrain-là qu’on vous attend messieurs. Pas dans les dédales d’une crise résolue et à moitié oubliée.

Djibril TOURE
L’Hebdo

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