Actualités :: In mémorial Henri Sebgo

13/12/1998 - 13/12/2012, plus que dans un film de fiction, cela fait quatorze (14) ans qu’une des plumes les plus émérites du Burkina Faso a été contrainte au silence absolu avec une barbarie d’une violence inouïe. Où étaient les hommes de Dieu quand ce sort s’abattait sur ce citoyen, eux qui psalmodient à tout vent que les amis de Dieu savent pardonner alors que la gangrène de la rancœur habite le cœur de tout être humain ?

Quatorze (14) ans que des Burkinabè et mieux, ses proches, cherchent la confirmation des mobiles de cet assassinat odieux, caractéristique de la pensée de certains humains de cette époque : « on te fait et puis y a rien là ! ». Comme s’il y a des immortels sous la justice divine.

Tuer un être humain, et de sang froid comme on le ferait d’un lapin, et le brûler, est la négation même du genre humain. L’Homme est plus qu’un loup pour l’Homme devrait-on dire. Quand tu assassines un être humain et tu le brûles, la logique aurait voulu que tu le consommes, exactement comme ce que la préhistoire nous enseigne.
Sont-ce vraiment les écrits audacieux sur l’assassinat du chauffeur du frère cadet du président qui lui ont réservé un tel sort ? Est-ce une façon de montrer que la liberté d’expression a des limites, surtout si l’on touche aux « pachas » du moment ? Est-ce pour montrer que les articles de la Constitution burkinabè ne sont que des embellis littéraires ?

Est-ce pour montrer que l’on a oublié que la vie humaine est sacrée et que tôt ou tard, chacun rendra compte de ses œuvres sur terre ? Est-ce pour montrer qu’il y a des super-hommes et des sous-hommes comme au temps des rois qui avaient droit de vie et de mort sur leurs sujets ? Est-ce pour montrer que le pouvoir a plus besoin de griots pour chanter ses louanges, depuis le large rassemblement au progrès continu ?

Lui aussi aurait pu tranquillement continuer de « faire comme », ni vu ni connu ni entendu et surtout, de se dire que ça n’arrive qu’aux autres et que ce n’est pas son problème ! Il serait toujours parmi nous pour voir et sa femme et ses enfants, pour mener ses activités. Mais « à chacun sa route » afin de dessiner sa vision du monde meilleur : les uns se taisent, les autres crient haut et fort leur ras le bol.

Quatorze (14) ans que le dossier traîne dans le labyrinthe de la justice à la burkinabè car avec la naissance de l’expression « juges acquis », les épris de justice ne sont pas encore au bout de leur peine. Comme le dit la fable dans Les animaux malades de la peste : selon que vous êtes riche ou pauvre, les jugements de la cour vous rendent blanc ou noir. C’est exactement ce que notre justice nous sert comme plat principal depuis les quatorze (14) ans d’impunité, érigée en règle de conduite sous nos tropiques.

Quand on pense à tous ces crimes et assassinats, on est en droit de se demander si vingt ans peuvent suffire pour pardonner à quelqu’un qui n’avoue pas et ne reconnaît pas ses méfaits. Les prêtres chez les catholiques ne donnent l’absolution qu’après que celui qui fait pénitence ait avoué ses fautes ; d’ailleurs, ils prennent soin de lui donner conseil afin qu’il ne recommence plus. Dans le théâtre embelli par « les sages » du Faso, on absout les fautes sans connaître qui a fait quoi. Il n’est donc pas superflu de penser que tôt ou tard la « loi du talion » sera de vigueur au Faso.

KOUAMA Théodore : Sociologue/Economiste

L’Express du Faso

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