Actualités :: Actu vert ! Taxis à gaz ou cercueils ambulants !

Après Bobo-Dioulasso, Ouagadougou a désormais ses taxis à gaz. En effet, la police municipale de Ouagadougou a mené une opération de contrôle de taxis, les 16 et 17 février 2012, pour démasquer ceux qui utilisent illicitement, le gaz pour circuler. Elle a pu mettre la main sur six taxis qu’elle a présentés à la presse, le 21 février 2012. Des pratiques pareilles sont, non seulement néfastes à la vie des clients des taximen et des usagers de la route, mais aussi, à l’économie et l’environnement du pays. Premièrement, le gaz n’étant pas utilisé dans les conditions normales de température et de pression, peut exploser à tout moment en circulation, entraînant du même coup, la mort de dizaines de personnes.

Deuxièmement, la principale raison évoquée par les taximen pour justifier l’utilisation du gaz est le coût très faible de cette énergie. Par exemple, pour une bouteille de 4000 FCFA, un des taximen a révélé qu’il pouvait l’utiliser pendant 3 à 4 jours. Ce qu’il oublie, c’est que ce coût moins cher est dû à la subvention à plusieurs milliards FCFA de ce combustible par le gouvernement burkinabè, afin de lutter contre la déforestation et de faciliter la vie de milliers de ménages. Déjà que ces derniers temps, des ruptures de gaz ont été constatées çà et là, il est évident que la situation serait pire si les taximen se mettaient à vulgariser cette pratique.

Toutefois, une inquiétude persiste. La législation burkinabè prévoit-elle des sanctions pour ces genres de comportements ? Si tel n’est pas le cas, il convient que les autorités réadaptent la loi, afin de sanctionner fortement ces individus qui mettent la vie des citoyens en danger. Sinon, les intéressés ne feront que quelques jours au « gnouf » et reprendront, sitôt sortis de prison, leur basse besogne. Par ailleurs, au-delà de ces aspects, ce phénomène pose un problème existentiel des Etats actuellement. Quelle alternative énergétique pour un monde de plus en plus avide d’énergie et dans un contexte où l’énergie fossile s’amenuise de jour en jour ? Tout le monde est conscient que pour l’énergie fossile, le monde n’en a plus pour plus de 100 ans, au regard des réserves actuelles.

Ce qui signifie que dans les années à venir, il n’est pas exclu que le prix du pétrole continue à augmenter, entraînant les solutions de facilités comme celles des taxis à gaz avec son lot de conséquences. Il est alors urgent que les Etats comme le Burkina Faso commencent à réfléchir sérieusement aux alternatives possibles. Ce qui est certain, le potentiel existe. Différents biocarburants peuvent être exploités au Burkina. Il s’agit des Huiles végétales brutes (HVB), produites à partir de plantes oléagineuses. Elles sont obtenues par des technologies simples, accessibles de l’échelle villageoise à industrielle. A cela, il faut ajouter le biodiesel produit par estérification d’huile végétale en présence d’alcool. Quant au bioéthanol qui est produit à partir de plantes sucrières ou amylacées, elle nécessite également, un procédé industriel très énergétivore susceptible d’obérer le bilan carbone. Il est destiné aux moteurs à essence en mélange jusqu’à 10% dans des moteurs classiques ou à 100%, dans des moteurs spécifiques (flex fuel).

Toutefois, compte tenu du contexte pédoclimatique prévalent, les plantes potentiellement intéressantes pour la production du biodiesel sont le jatropha, le coton, le tournesol, l’arachide et le soja. Le jatropha curcas est la plante principalement, mise en culture pour la grande majorité des projets bioénergies dans le pays. En effet, l’insécurité alimentaire chronique du pays et les débats qui ont nourri l’actualité ces derniers mois, poussent les porteurs de projet à exclure les oléagineux alimentaires des plantes potentielles pour la production de biocarburant. La canne à sucre présente également, un potentiel intéressant, mais suppose la mobilisation de terres irriguées et un mode de production agroindustriel.

Raphaël KAFANDO

Sidwaya

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