La célébration tournante de la fête de l’indépendance du Burkina amorcée en 2008, dans les différentes régions a sans doute permis à certaines villes de se doter de nouvelles infrastructures. Trois ans après, quel bilan peut-on faire quant à leur usage et leur entretien à Fada N’Gourma ?
Fada N’Gourma, chef-lieu de la région de l’Est, à abrité la première célébration délocalisée de la fête de l’indépendance du Burkina. A l’occasion, plusieurs réalisations ont été faites. L’on peut énumérer, selon le secrétaire général de la mairie de Fada, Julien Salvador Sawadogo, la ?cité des régions, le stade de football, ?l’auberge du 11-Décembre, l’aérodrome, et le bitumage d’environ 10 Km de rues, sans oublier « ?le pied à terre ? » du président du Faso. A cela, on peut ajouter, dit-il, la réfection de la place publique ?« ? dite place de l’Unité ? » et d’autres constructions faites par des particuliers. De son avis, ce fut une véritable occasion pour la ville d’amorcer son développement.
« ?Les gens qui avaient connu Fada avant 2008 apprécient positivement le changement occasionné par la célébration du 11-Décembre ici. Avant cette date, on avait des problèmes d’infrastructures d’accueil, mais avec la cité des régions et l’auberge du 11-Décembre, le problème est résolu », a affirmé M. Sawadogo. Le directeur de l’auberge, Amadou Sinini, a embouché la même trompête que le secrétaire général ? : "D’une espacité d’accueil de 36 lits à deux places", l’auberge est une infrastructure qui a sa raison d’être ; à travers sa construction, l’Etat est venu appuyer la région de l’Est qui manque d’opérateurs économiques capables de réaliser une telle œuvre ? », a-t-il reconnu.
Mais au-delà de ces appréciations, force est de reconnaître que des difficultés ne manquent pas dans leur gestion. On en rencontre à tous les niveaux. Pour ce qui est de l’auberge du 11-Décembre, le problème réside surtout au niveau du taux de remplissage et des coûts d’entretien. En effet, ce taux est de 15% en moyenne, selon le directeur et les frais d’entretien consomment 30% des coûts d’exploitation. Pour ce qui est du stade, il n’est pas assez exploité parce que l’équipe de football de Fada est reléguée en 3e division dès sa rétrocession à la commune. Ce qui ne permet pas de faire des recettes pour assurer son entretien.
La cité des régions dont la gestion est confiée à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) compte 65 villas destinées à la vente, mais aux dires du chef de service prestations de la direction régionale de la CNSS, Alain Hien, les gens traînent les pas à les acquérir. Seulement, quelques villas ont été vendues, mais une bonne partie reste inoccupée et la difficulté de gestion a conduit les responsables à couper momentanément l’eau et l’électricité dans celles qui sont toujours sans occupant afin de minimiser les charges d’entretien, a-t-il indiqué.
Selon certaines indiscrétions, cela pourrait être lié aux prix proposés dont le minimum est de l’ordre de 46 millions de FCFA. De manière générale, l’on peut retenir que le 11-Décembre 2008 à Fada a été profitable à la population, mais un accent particulier doit être mis sur la gestion de ce qui a été réalisé afin que les populations puissent en tirer davantage profit.
Daniel ZONGO
Sidwaya
