Actualités :: Déclaration du MBDHP à propos de l’interpellation de Noël Yaméogo et de (…)

Le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) suit avec une grande attention l’évolution de l’état des libertés au Burkina Faso.

C’est ainsi que notre organisation a été surprise, avant d’être interpellée par la déclaration du ministre de la Sécurité, M. Djibrill Bassolé, parlant "d’illustres Burkinabè qui sillonnent en ce moment certaines capitales africaines pour vendre des informations sur de prétendus camps d’entraînement de putschistes étrangers’’, et désignant Maître Hermann Yaméogo, président l’Union nationale pour la démocratie et de développement (UNDD), député à l’Assemblée nationale, comme étant de ceux-là.

Dans la foulée, messieurs Noël Yaméogo et Mathieu N’Do (tous militants de l’UNDD) seront interpellés et gardés à la Direction Générale de la Police Nationale ; le premier, depuis plus de quatre jours et le second, depuis le 28 septembre 2004, alors qu’il s’était rendu en ces lieux pour avoir des nouvelles de Noël Yaméogo.

Le jeu, favori du ministre de la Sécurité, Djibrill Bassolé, semble être de concevoir et tisser une toile de désinformation et d’intoxication sur d’honnêtes citoyens. Les années 1998 à 2003 auront été fructueux dans ce domaine. Des dirigeants du Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques ont été accusés par le département de la Sûreté et de la Sécurité, comme étant de mèche avec des puissances étrangères, des chefs d’Etat et des services secrets étrangers, aux fins de déstabiliser le Burkina Faso.

Des procès ont été faits à ces militants et déjà, Noël Yaméogo figurait sur ces listes, en même temps que Halidou Ouédraogo, Norbert Tiendrebéogo, Tolé Sagnon, maître Bénéwendé Sankara, Jean-Claude Medah, André Tibiri, etc, des noms bien connus de notre peuple et de ceux qui luttent réellement pour l’approfondissement du processus démocratique au Burkina Faso.

Notre pays a le devoir de respecter les traités et conventions qu’il signe et ratifie. Les voyages à l’étranger, ainsi que les contacts avec des personnalités de l’extérieur ne sauraient constituer un monopole au bénéfice exclusif des seuls membres du gouvernement, députés et autres responsables d’institutions, militants du parti au pouvoir.

Le droit d’aller et venir, à l’intérieur comme à l’extérieur du Burkina, est un droit consacré par les textes sur la libre circulation des personnes et des biens. Il bénéficie à tout Burkinabè sans distinction aucune, notamment de race, de sexe, d’option ou d’opinion politique, philosophique ou religieuse. Notre Constitution, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, ainsi que la déclaration universelle des droits de l’homme, consacrent formellement ce droit fondamental.

Le Burkina Faso doit respecter les principes élémentaires qui fondent le droit international et qui sont contenus dans son propre droit positif.

La situation de crise larvée et persistante qui oppose le Burkina à la Mauritanie et qui inquiète au plus haut point les citoyens burkinabè - doit être réglée de manière diligente par ces deux pays, avec l’appui et l’implication de toutes institutions africaines et internationales habilitées. Au demeurant, il nous souvient d’autres affaires du genre : Libéria (1990), Sierra Leone (1996), Angola 1997), Côte d’Ivoire (1999), qui devraient être considérées et prises en compte dans le règlement de la présente crise.

En tout état de cause, nulle considération, nul prétexte a priori ou a posteriori, ne sauraient détourner le MBDHP de son devoir de vigilance dans la promotion et la protection des droits humains au Burkina et en l’occurrence, de la liberté d’aller et venir.

Pour l’heure, nous demandons que cessent les tracasseries sur les citoyens et que Noël Yaméogo et Mathieu N’Do soient libérés.

Non à la réduction insidieuse des espaces de liberté !

Non au retour aux pratiques des Etats d’exception !

Ouagadougou, le 30 septembre 2004

Le Comité exécutif national

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