Actualités :: Viol d’une étudiante à Ouaga 2000

On en parle, et on en reparle, mais rien n’y fait : l’insécurité ambiante dans laquelle vit Ouagadougou, notre capitale. Et elle se décline en plusieurs aspects. Le vendredi 27 avril 2011, peu après 8 heures, une brave dame se présente à nous, toute éplorée, mais bien stoïque : elle veut partager avec nous, et bien sûr tout le monde, le drame qu’elle vit à travers ce qui est arrivé à sa fille de 20 ans, victime qu’elle a été d’un viol organisé. Son récit des faits est plus qu’effarant.

La situation sociale au Pays des hommes intègres ces derniers jours est pour le moins inquiétante. La quiétude qui l’a jadis caractérisé semble avoir foutu le camp, et on constate, ces derniers temps, des maux comme ces coups de feu, ces destructions et pillages de biens, ces viols de femmes. Si tout est à condamner, il faut particulièrement s’inquiéter de la multiplication des atteintes à l’intégrité de l’autre moitié du ciel. En effet, depuis la sortie des militaires dans la journée du 15 avril dernier où l’on a fait cas de viol d’au moins 5 femmes, cette pratique ignoble est devenue monnaie courante dans la capitale.

Le dernier cas qui nous est revenu est celui de cette étudiante, dont le seul péché a été d’aller réviser ses leçons. Selon le récit fait par E.K., mère de la victime que nous avons reçue le vendredi 29 avril dernier, sa fille, âgée de 20 ans, tout comme bien d’autres élèves et étudiants, a l’habitude de se rendre, le soir, après ses cours dans une école supérieure de la place, dans un foyer d’études emménagé par des religieux sis au quartier Patte-d’Oie, non loin du rond-point des Droits humains pour y réviser.

Mais la soirée du mercredi ne fut pas du tout comme les autres pour cette étudiante qui, ayant suspendu sa “bosse” aux environs de 20h, couvre-feu oblige, retournait tranquillement chez elle lorsqu’elle tomba sur un groupe de 3 hommes tapis dans un coin obscur, à quelques encablures du foyer. Ayant cru à un braquage, elle obtempéra tout de suite lorsque ces derniers lui firent signe de s’arrêter, prête à leur remettre sa mobylette et son téléphone portable, seuls biens qu’elle avait sur elle.

Mais c’était sans compter avec la cruauté et la bassesse de ses « braqueurs ». En lieu et place des objets, c’est à son intimité qu’ils en voulaient ; et ils commencèrent sur-le-champ à se disputer sur qui d’entre eux devait « l’empoigner ». Finalement, « l’honneur » revint au plus grand et plus costaud dont la stratégie, pour emmener sa victime, fut de lui demander de le déposer quelque part pour qu’il prenne sa moto.

Devant le refus de la jeune fille, ils menacèrent de lui faire du mal même si, visiblement, ils ne tenaient pas d’armes. C’est alors que, pendant que les deux autres montaient la garde, attendant certainement d’autres « malchanceuses », celui dont c’était le tour, qui a bien pris le soin de retirer le téléphone de sa victime, l’entraîna, toujours sous le coup de menaces, au Mémorial des Héros nationaux, sis à Ouaga 2000, où il ne trouva mieux à faire que de la violer.

C’est une fois sa sale besogne terminée qu’il remettra le portable à la pauvre et l’autorisera à décrocher sur l’appel insistant de ses parents pour leur dire tout simplement qu’elle allait bien et qu’elle était en route pour la maison. A en croire E.K., c’est inconsolable et traumatisée que sa fille arriva aux environs de 21h dans la concession familiale ; et, depuis, elle n’a pas arrêter de pleurer. Des examens faits le lendemain ont démontré qu’elle a effectivement été abusée sexuellement.

La pauvre mère, qui n’avait encore pas pu déposer de plainte quand nous la recevions, a tenu à préciser que sa démarche auprès du journal avait pour but d’attirer l’attention des parents et des filles qui vont étudier dans ledit foyer sur le danger qui les guette, afin que ce qui est arrivé à sa progéniture, qui traverse des moments très difficiles, ne se répète plus jamais. Et que, dans la mesure du possible, les auteurs de telles forfaitures soient appréhendés pour que justice soit faite aux victimes.

Alima Koanda

L’Observateur Paalga

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