Actualités :: Union africaine : Le Burkina gagne son pari

Du 3 au 9 septembre 2004, l’Afrique par l’entremise de ses premiers responsables et des représentants des institutions financières internationales réfléchissait aux stratégies à même de contribuer réellement au développement du continent africain.

Les réflexions, faut-il le souligner, ont porté essentiellement sur les fondements à poser pour la promotion de l’emploi et la réduction de la pauvreté en vue d’un véritable décollage économique du continent. Cela est à l’honneur du Burkina Faso qui en a eu l’initiative et qui a abrité les travaux de cette grande rencontre.

Depuis juin 2002, le ministère des Affaires étrangères a été réorganisé en ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale dans le but de lui permettre de s’acquitter au mieux de sa mission cardinale qui est la mise en œuvre et le suivi de la politique extérieure du Burkina Faso.

Cette politique se résume en la cohabitation pacifique par la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats, la participation à toutes les initiatives de paix dans les pays voisins en conflit, la recherche de la paix à travers la participation aux opérations de maintien de la paix des Nations unies, la participation à l’élaboration de mécanismes de prévention, de règlement des conflits, et de maintien de la paix de la CEDEAO... Un autre aspect de cette politique est la solidarité à travers la promotion de l’intégration sous-régionale et africaine à travers l’UEMOA, la CEDEAO, la CENSAD, l’Union africaine.

C’est dans cette diplomatie de construction et de développement, que le Président du Faso, suggéra à ses pairs à la session ordinaire de l’Union africaine tenue en juillet 2001 à Lusaka en Zambie, la tenue d’un sommet extraordinaire consacré à l’emploi et à la lutte contre la pauvreté en Afrique.

Pari gagné

La pertinence de ce sujet qui n’a d’égal que son urgence a été saluée par l’ensemble des dirigeants et des peuples africains. Ouagadougou devait donc déployer son savoir-faire dans l’organisation pour relever le défi comme aux précédentes rencontres grandioses qu’elle a eu à abriter. Ce fut chose faite : du 3 au 9 septembre 2004, les dirigeants africains, les experts ont échangé sur la question de l’emploi et de la lutte contre la pauvreté.

Au sortir de ces journées de réflexions, d’importantes décisions ont été prises à la faveur du diagnostic fait sur les thèmes à l’ordre du jour.

Plusieurs conclusions sont tirées, mais au-delà des conclusions de ce troisième Sommet extraordinaire de l’Union africaine, il convient de relever l’originalité du choix des dirigeants africains qui a été de faire de la promotion de l’emploi, l’arme principale pour sortir du sous-développement.

L’originalité du sujet aura donc été à la base de la venue à Ouagadougou de délégations importantes conduites par de très hautes personnalités de presque tous les pays africains : présidents (20), vice-présidents, Premiers ministres, présidents d’institutions, ministres... En somme, plus d’une trentaine de pays africains de toutes les régions ont été représentés à divers niveaux au rendez-vous de Ouagadougou. Les tentatives de sabotage et d’intoxication savamment orchestrées par certains à la veille du sommet n’ont donc pas réussi à ternir l’image du sommet et du pays hôte qui a vu affluer plusieurs frères et amis, africains et non africains soucieux du développement du continent ; se distinguant
ainsi selon le quotidien Sidwaya de ces « ...voix haineuses qui se font entendre et qui portent des accusations aussi gratuites qu’infondées contre le Burkina Faso ... ».

En effet, le Burkina Faso, fidèle à sa tradition d’hospitalité et de paix a souvent été le bouc émissaire vite trouvé par des gouvernants ayant mal en leur démocratie parce que ne sachant pas composer avec leur opposition. A l’heure où le développement du continent sonne comme un impératif, d’aucuns s’activent à divertir leur peuple, voire la sous région et le continent tout entier. Heureusement que la majorité est guidée par une lucidité certaine et ne se prête pas à ce jeu qui fait du Burkina Faso « la sauce de la grand-mère qui s’accommode à tous les tôs ».

Au regard de la qualité de la représentativité et de la participation effective des Etats africains à ce sommet extraordinaire, on peut en toute modestie, affirmer (dans l’attente les résultats sur le terrain), que cette rencontre a répondu aux attentes des Africains et de leurs dirigeants.

L’une des satisfactions de ce sommet et pas des moindres, est l’engagement pris à Ouagadougou par les chefs d’Etat et de gouvernement en vue d’une création massive d’emplois dans leurs pays respectifs. Pour matérialiser cet engagement, ils ont au terme de leurs travaux, adopté trois importantes décisions à savoir :

- la déclaration sur l’emploi et la lutte contre la pauvreté en Afrique ;

- le plan d’action pour la promotion de l’emploi et la lutte contre la pauvreté ;

- le mécanisme de suivi, de mise en œuvre, de contrôle et d’évaluation.

Ainsi, il est demandé à chaque Etat membre pour la réalisation de ces décisions, de s’inspirer du plan d’action pour développer et mettre en œuvre ses propres plans nationaux d’action. De même, le mécanisme pour la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation aidera à soutenir le plan d’action dans sa réalisation.

Toutes ces grandes décisions prises par les chefs d’Etat et de gouvernement accordent la priorité à l’emploi, à la promotion des secteurs privé et rural tout en promouvant l’égalité des sexes.

En attendant les retombées de ce sommet, Ouagadougou peut se féliciter d’avoir ouvert une nouvelle page de l’histoire du continent africain : celle de la prospection d’un mieux-être fondé sur la création d’emplois décents et productifs.

Joseph BONZI
DCPM/MAE-CR

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