- Le président du CNO, Alexandre Le Grand Rouamba (extrême dr.), en compagnie des 2 premiers communicateurs de la journée, Boureima Jérémie Sigué ( au milieu) et la marraine, Béatrice Damiba (extrème droite)
Le 22e Congrès mondial de l’Union catholique internationale de la presse (UCIP) qui se tient du 12 au 19 septembre à Ouagadougou, a entamé, hier 13 septembre, la série des communications. Au finish, ce fut une véritable école pour les participants. Ces derniers ont beaucoup appris sur le journalisme et son évolution avec les TIC (Technologies de l’information et de la communication), ses exigences déontologiques et éthiques pour les pratiquants en vue d’une meilleure contribution à l’édification d’un monde de justice et de paix, condition indispensable du développement pour tous.
« Ethique et déontologie pour un journalisme au service du développement ». C’est l’intitulé du thème développé hier, 13 septembre 2010, par Boureima Jérémie Sigué, fondateur des Editions « Le Pays », dans le cadre du 22e Congrès mondial de l’Union catholique internationale de la presse (UCIP). Pour le conférencier, il n’est pas toujours aisé de mettre une barrière entre déontologie et éthique. Mais il relevé une nuance : « Si la déontologie emprunte plus au domaine technique, l’éthique, elle, se définit plus par rapport à la morale, celle-ci étant elle-même un faisceau de valeurs. C’est pourquoi, dira –t-il, le journaliste ne doit accepter d’écrire ou de dire que ce que, en son âme et conscience, il estime être la vérité. « Le journaliste ne doit jamais écrire dans la presse ce qu’il n’oserait pas dire dehors ». Selon le fondateur Sigué, une œuvre journalistique doit être appréciée en tenant compte des critères suivants : conviction personnelle du vrai, de l’utile et du correct. Bref, « Le journaliste doit s’abstenir, quelles que soient ses motivations, de travestir la réalité. En se mettant au service de ce qu’il estime être sa conviction, il se met, par son action, au service du développement, au service de son peuple, du peuple de son pays ».
- Les participants très attentifs aux communications
L’intervention de M. Sigué marquait le début de la série des communications initiées dans le cadre de la formation des jeunes journalistes prenant part au présent Congrès de l’UCIP.
Aussi son exposé a-t-il été immédiatement suivi de celui de Béatrice Damiba, marraine de la manifestation, par ailleurs présidente du Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina. La communication de la présidente du CSC portait sur le thème de « Professionnalisme des médias et culture de la paix ». Mme Damiba a axé son intervention sur 3 points : les missions de la presse et leur importance dans la vie sociale et politique ; les médias comme outils efficaces de culture de la paix ; et les défis et enjeux du professionnalisme des acteurs des médias dans une dynamique de culture de la paix.
Pour la conférencière, aucune action politique et sociale majeure ne peut aboutir sans l’appui des médias pour susciter l’adhésion du public. Et d’ajouter que les médias apparaissent par ailleurs comme une arme redoutable, une arme à double tranchant, car pouvant être mis positivement au service de la société comme pouvant être des outils de fracture sociale. Les médias peuvent donc être sources d’implosion sociale ou au service d’une culture de la paix. D’où la nécessité pour les journalistes de prendre toute la mesure de leur responsabilité sociale dans l’exercice de leur profession. Pour assumer cette responsabilité ils doivent chercher non seulement à connaître l’environnement juridique et réglementaire de leur activité. Mais également à se former. Pour aider les hommes de média à mieux assumer leur responsabilité, des instances de régulation sont créées dans les Etats. Et d’évoquer le cas du CSC au Burkina qui œuvre en faveur du professionnalisme des acteurs des médias nationaux.
La 3e communication délivrée en cette matinée du 13 septembre 2010 a été l’œuvre de Achille Kouawo du Niger, assisté du Dr Cyriaque Paré du Burkina. L’exposé du directeur du Centre de communication de l’église catholique portait sur le thème : « Le E-Journalisme au service de la paix et de la justice dans la dynamique de la bonne gouvernance ». S’appuyant sur l’exemple concret du quotidien en ligne burkinabè Lefaso.net (20 000 visiteurs par jour), le conférencier a démontré en quoi les Technologies de l’information et de la communication (TIC), notamment l’Internet, peuvent servir à l’information du public et au renforcement de l’action des médias traditionnels, à savoir la radio, la télévision ou la presse écrite. Dans cette perspective M. Kouawo pense qu’un journal ou une radio crédible doit disposer au moins d’un site web. En vue de favoriser une présence remarquable des Africains sur le net, il a lancé un appel pour la mise en place d’une organisation. En clair, le E-journalisme ne doit plus constituer un mythe pour les Africains.
Au regard de la qualité des exposés, la matinée du 13 septembre 2010, à coup sûr, a été enrichissante pour les participants du 22e Congrès mondial de l’Union catholique internationale de la presse.
Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net
