Il ne fait pas bon de dormir dans certaines gares ou dans les cars des compagnies de transport à Bobo-Dioulasso. Les délinquants ne sont jamais loin. Un passager l’a appris à ses dépens, le 20 août dernier. SS a profité d’un instant de somnolence pour le dépouiller de son téléphone portable, alors qu’il dormait dans la gare d’une compagnie de la place.
Loin de se satisfaire de son premier forfait, SS revient dans la même gare pour subtiliser un autre téléphone portable en charge. C’était le vol de trop car, il sera pris et jugé devant le Tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso, selon la procédure du flagrant délit.
Le prévenu a tout de suite reconnu les faits de vol de deux téléphones portables qui lui sont reprochés. Le parquet a tenu compte du fait que SS est un délinquant primaire qui peut s’amender et a requis par conséquent, 6 mois de prison avec sursis. Reconnu coupable des faits, le tribunal a retenu la peine de 12 mois de prison avec sursis à l’encontre de SS.
La « faim » ne justifie pas les moyens
SI, 37 ans, est conducteur d’un tracteur dans les environs de Kampti chez un exploitant. La machine tombe en panne et son patron se rend à Ouagadougou pour acheter des pièces de rechange. Profitant de l’absence prolongée de son employeur, SI démonte les deux batteries de l’engin, prend la caisse à outils, puis siphonne le gazole du réservoir et rentre à Bobo-Dioulasso, son lieu de résidence.
Constatant les faits, son patron intente un procès contre l’employé indélicat pour vol de batteries et de pièces de son tracteur. A la barre, SI reconnaît avoir démonté les pièces, mais récuse l’accusation de vol. Selon lui, l’une des batteries a été garantie avec quelqu’un contre la somme de 5 000 F CFA, pour se faire de l’argent, car le patron l’aurait laissé sans sou, alors qu’il avait faim et ne connaissait personne dans la zone. Le gazole aussi aurait été vendu pour cette même raison.
Quant aux autres pièces, SI dit les avoir emportées chez lui pour que les voleurs ne viennent pas les prendre sur le tracteur resté en brousse. Le juge a répondu aux tentatives d’explication du prévenu en disant qu’il aurait pu confier les pièces à Kampti au lieu de les emmener jusqu’à Bobo, si toutefois son intention était vraiment de les mettre en sécurité. Le tribunal lui a aussi fait savoir que la faim ne saurait justifier un vol quelconque. Compte tenu de la situation de délinquant primaire du prévenu, le parquet a requis à son encontre, la peine de 12 mois avec sursis. Le tribunal a suivi la réquisition du parquet.
Proposition de décoration à un récidiviste
notoireMC est un habitué des couloirs du Tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso. Il a déjà été condamné en 2001, 2002 et 2005 toujours pour des faits de vol. Le revoilà encore devant le tribunal le 7 septembre 2010 pour répondre des mêmes faits, et cette fois-ci, de 4 chaises de jardin. En déclinant son identité devant les juges, MC, 38 ans, célibataire, dit n’être jamais décoré. Et le juge d’ironiser qu’il mérite qu’on lui propose une décoration, car il semble être particulièrement actif dans le « travail » qu’il affectionne : le vol.
Le prévenu explique en effet, qu’il était de passage devant un domicile autour de minuit et voyait les 4 chaises de jardin déposées. Il n’a pas résisté à la tentation de les prendre. Le matériel sera ensuite confié à MZ, un de ses amis chargé de les vendre. C’est chez ce dernier que le propriétaire des chaises a reconnu ses biens. Il a donc laissé son numéro de téléphone pour que le receleur l’appelle quand le voleur viendra chercher l’argent de son butin.
C’est ainsi que celui-ci sera pris. Pour le procureur du Faso, « la place de MC, une personnalité dangereuse » est en prison. Il a donc requis la peine de 6 mois de prison ferme contre lui. Le tribunal a eu la main plus lourde et l’a condamné à 12 mois d’emprisonnement ferme, l’avertissant d’une peine encore plus sévère, si jamais il revenait un jour devant lui
Rassemblés par Mahamadi TIEGNA
Sidwaya
