Actualités :: CDP/Houet : Salia Sanou plaide non coupable
Salia Sanou

Hier 1er septembre dans la matinée, nous avons reçu à notre rédaction la visite impromptue de la principale personne mise en cause dans la guerre des clans qui secoue le CDP/HOuet. Il s’agit du député Salia Sanou, secrétaire général de la section provinciale du parti majoritaire dans le Houet.

Dans l’entretien ci-après qu’il nous a accordé, il réagit aux accusations à lui faites par la délégation composée de militants mécontents du CDP/Houet qui a débarqué le 31 août dernier au siège national du mégaparti à Ouagadougou.

Monsieur le député, que nous vaut cette visite matinale ?

• Eh bien, c’est suite à votre article du jour relatif au CDP/Houet. En ma qualité de secrétaire général provincial de la section du CDP/Houet, et membre du bureau politique national, je suis interpellé par le contenu dudit article.

Comme vous le savez, il y a un certain nombre de choses qui se passent au niveau du CDP/Houet. Ce n’est vraiment pas intéressant d’exposer les problèmes de la vie du parti dans la presse. Alors vous comprenez que c’est malgré moi que je suis amené à réagir à certaines fausses informations publiées dans les journaux.

Cela fait la enième fois que la section du CDP provincial Houet est menacée d’implosion. Secrétaire général provincial du méga parti au Houet que vous êtes, quel diagnostic faites-vous du mal qui le ronge ?

• C’est exagéré de parler de mal ; il y a seulement des gens dans la province qui ne veulent pas accepter les directives du parti. C’est le nœud gordien du problème. La mise en place des structures du parti a été décidée lors du congrès.

Deux jours seulement après, des gens se sont retrouvés pour mettre en place leurs bureaux sans que les directives mêmes du parti ne viennent. Ces derniers, qui se disent membres du bureau politique, se sont donc réunis, ont formé leur bureau et envoyé au parti qui n’en a pas tenu compte. Ce qui n’était déjà pas normal.

Selon les textes, ce sont les trois premiers responsables de la province (secrétaire à l’organisation ; le responsable à la formation politique et moi-même le secrétaire général) qui doivent désigner les trois premiers responsables de sous-sections. Nous avons effectivement nommé les trois premiers responsables de ces sous-sections qui ont été proposés.

A l’issue de cela, nous avons complété les bureaux des sous-sections et des sections. Et dans les différents bureaux qui ont été validés, il y a dedans tous les clans. Tout cela, je le dis clairement, est organisé par Célestin Koussoubé, le maire de Bobo-Dioulasso. Mais il est membre de la section provinciale ainsi que son acolyte Souleymane Sanon.

Leur préoccupation dans leur écrit, ce sont les structures de base qui n’ont pas encore été mises en place. Alors de quoi se plaignent-ils ? Il est même dit dans la directive que ce sont les trois premiers responsables des sections qui désignent les trois premiers responsables des comités de base qui, à leur tour, sont chargés de compléter les bureaux desdits structures de base.

C’est à l’issue de cela que nous convoquons une conférence provinciale du parti pour soumettre les choix à l’assemblée générale qui apprécient et amendent. Que des gens se précipitent et viennent ici à Ouagadougou et racontent du n’importe quoi, c’est vraiment dommage.

Dans le journal, ils ont cité Sy/Tall Madina dont on dit être membre de l’Union provinciale des femmes et cumulativement membre de la section provinciale ; et un certain nombre de camarades qu’ils ont cités qui sont aussi cumulativement dans les unions et dans les structures du parti. A ce sujet nous avons notre compréhension des choses.

Les unions (des jeunes, des anciens et de femmes) sont des structures spécifiques de mobilisation mais pas des organisations en tant que telles du parti. Aucun texte, à ma connaissance, ne dit que le cumul de postes n’est pas possible. Et compte tenu même de nos spécificités, on a demandé à ce qu’il n’y ait pas cumul.

Lorsqu’il y a cumul, il a suffi que cela soit relevé pour qu’on le signifie à l’auteur du cumul afin qu’il cède un poste. C’est ce qui s’est passé avec Tall Madina qui a démissionné de l’Union des femmes pour rester au niveau de la section. Et tout ce qui a été dit sur les camarades Ardjouma Sanou, Ibrahim Sanou, Issouf Samba, … est faux.

A partir du moment où les bureaux des sections sont validés ils n’ont qu’à montrer là où il y a cumul. En tous les cas, à ma connaissance, il n’y a absolument pas de cumul. On relève également qu’il y a des responsables qui sont issus d’autres partis. Cela reste à vérifier.

Qui a proposé ces responsables qui ne feraient pas l’unanimité ?

• En ce qui concerne les unions, je ne m’en charge pas. N’en étant pas responsable, je ne sais pas comment ça se passe. Mais au niveau des structures, je sais que la section propose les sous-sections qui en font de même pour les comités de base. Je m’en tiens à cela.

Les 3 responsables de la section dont je fais partie ont désigné les 3 autres des sous-sections. Ces structures ont par la suite complété leurs bureaux qui sont passés en assemblée générale à laquelle les principaux plaignants ont pris part. Et ces bureaux ont été validés par le parti.

Soutenez-vous que même des gens comme Aboubacar Sanou qui a traduit le CDP en justice aux élections municipales passées en 2002 n’est pas venu d’ailleurs ?

• Comme je l’ai déjà dit, c’est vraiment regrettable. Ce sont des propositions c’est vrai, mais qui passent tout de même devant les membres du bureau politique. Et si ces propositions ont été acceptées c’est avec leur complicité. En tant que membres du bureau politique, ils étaient là.

Il fallait qu’ils expriment leur désaccord. Ils citent Aboubacar Sanou ; qu’il est de l’ULD et a été proposé comme secrétaire général de comité de base. Laissez-moi vous dire qu’on n’a pas encore mis en place les comités de base. Où est-ce qu’ils ont vu cela.

C’est donc un faux débat cette affaire. Pour le cas de Labassou Barro, on dit qu’il est venu des « Verts ». Vraiment je n’en sais rien. Ce que je peux dire et qui est malhonnête de leur part, le parti nous a demandé de dénoncer tous ceux qui ont déserté du CDP vers d’autres partis.

Nous nous sommes retrouvés en assemblée générale au CESAO ; je me rappelle très bien. Ce sont les mêmes personnes Célestin Koussoubé, Souleymane Sanon et Honoré Sanon, c’est eux qui ont demandé à ce qu’il n’y ait pas de dénonciation. Parce qu’étant donné que ce sont des gens mécontents et qui sont partis, il fallait aller vers eux pour les ramener au parti au lieu de les chasser.

Le procès verbal existe et l’assemblée générale a en effet décidé de les contacter pour les faire revenir au CDP. Labassou Barro est dans ce cas ; il bénéficie de circonstances atténuantes si je puis m’exprimer ainsi. C’est nous-mêmes qui avons volontairement décidé de ne pas sanctionner ces gens.

Que répondez-vous à ceux qui soutiennent que vous avez proposé des responsables à des postes au niveau des comités de base qui ne font pas l’unanimité ?

• Je répète qu’il n’y a pas encore eu de proposition de responsables de comités de base. Nous sommes toujours dans l’attente. Et quand nous aurons reçu les propositions, nous convoquerons l’assemblée générale, conformément aux textes du parti, pour soumettre celles-ci à la sanction des membres du bureau politique résidant dans la province.

Alors, à ma connaissance, cela n’est pas encore fait. Je voudrais relever un autre aspect où on dit que j’ai proposé un beau-frère, Salia Konaté. Ce dernier réside dans le secteur avant même tous ces contestataires. C’est un ancien délégué de secteur et on n’a fait que le reconduire.

Je ne suis pas responsable de sa désignation. Je vous ai d’ailleurs dit que je ne m’implique pas dans le choix des responsables des comités de base. Moi je me limite aux sous-sections qui à leur tour proposent les comités de base pour après soumettre celles-ci aux membres du bureau politique qui apportent des corrections.

Parmi les signataires de cet article du jour qui m’interpelle, il y en a qui ne sont pas irréprochables. Issouf Sangaré par exemple qui est conseiller municipal est beau-frère de Souleymane Sanon qui dit que j’ai imposé un beau-frère. On ne parle pas de ça. Avec la section provinciale passée, Augustin Kango, aussi bien que sa femme, en étaient membre.

Je n’arrive pas à comprendre que ces gens n’en parlent pas. En plus de cela, le parti a des directives qui disent clairement que tous ceux qui ont des dossiers pendants en justice ne doivent pas figurer dans les structures. Malheureusement, nous avons parmi les signataires Sanogo Sory qui a fait plusieurs fois la prison. Il vient même d’en quitter il n’y a pas longtemps. Mais il est commanditaire de cette protestation.

Lorsqu’on parle de militants venus d’autres partis, laissez-moi vous dire que j’ai vu la délégation qui a effectué le déplacement de Bobo au siège national le 31 août. Il y en avait des membres également issus d’autres partis. Il y avait Adama Sanon Sap qui est de l’ADF/RDA et qui n’a pas démissionné de ce parti ; et bien d’autres qui sont de l’UDF. C’est vous dire qu’ils sont venus avec des militants de partis d’opposition.

Ils disent avoir tenu des assemblées générales dans les secteurs ; ce qui n’est pas exact. A ce que je sache, ils ont tenu une assemblée générale au secteur 3 et les militants de la localité sont sortis les chasser. Il en était de même au secteur 10. Partout ils ont tenté, c’était comme cela. Tout simplement parce qu’ils ne représentent rien.

Est-ce vrai que vous avez eu à diffuser des communiqués les interdisant de tenir des assemblées générales ?

• Oui ! On ne peut pas se lever parce qu’on est militant mécontent du CDP et se mettre à convoquer ses militants. Il y a des structures légalement reconnues et habilitées à le faire. Même en ma qualité de secrétaire général, je n’ai pas le droit d’aller dans un secteur convoquer une assemblée générale.

Si un militant est mécontent, il doit s’adresser aux délégués des secteurs à qui vous expliquez votre problème. Il revient à ces derniers, s’ils sentent la nécessité, de convoquer l’A.G. et de vous introduire. Notre rôle est de coordonner pour qu’il n’y ait pas de débordement.

Voulez-vous dire que dans le camp opposé il n’y a pas de délégués de secteurs ?

• Pas du tout ! Ils ne sont pas des délégués de secteurs. Ils ne sont rien. A la limite, ce ne sont même pas des militants puisqu’ils ne respectent pas les textes du parti.

On vous accuse de mettre en selle des gens auteurs de malversations. Qu’en dites-vous ?

• Laissez-moi vous dire que quand ils accusent des camarades de malversations, nous voyons ce que nos adversaires d’en face sont en train de faire.

Un maire qui a par exemple fait 35 ans de service, ce qu’il n’a pas pu réaliser pendant ce temps, ce n’est pas après sa retraite en moins de cinq ans de mandat à la tête de la mairie qu’il peut accumuler des biens qui valent vingt fois que ce qu’il a eu pendant qu’il était en fonction.

A qui faites-vous allusion ?

• J’ai tout simplement dit un maire qui a fait 35 ans de service et qui est à la retraite. Il devient maire et en moins de quatre ans il accumule des biens, des immeubles par exemple, que tout le monde voit à Bobo. On en veut à Salia Sanou et Konaté Salia parce qu’ils ont refusé que Souleymane Sanon détourne la permanence du secteur 14. Voilà tout le problème.

Dans cette crise, deux camps semblent se dégager, à savoir le camp Célestin Koussoubé et celui dit Salia Sanou. Qu’est-ce qui vous oppose tant ?

• A ma connaissance il n’y a pas une opposition ; il y a peut-être une confusion de rôles de leur part. Nous parlons de structures de base pendant qu’eux ils pensent aux mairies. Pour l’instant ce volet n’est pas une préoccupation du parti.

Vous avez été reçu par le président du CDP ce même 31 août à cet effet. Que peut-on retenir de votre entretien ?

• Il y a d’abord des informations qui me sont parvenues et qui faisaient état d’un déplacement de militants du CDP/Houet pour Ouagadougou. Je n’avais personnellement pas les raisons.

En ma qualité de premier responsable du parti dans la province, il était de mon devoir d’informer le président du parti. C’est dans cette logique que j’ai été amené à approcher le chef de mon parti pour savoir s’il a été saisi de cet évènement et lui dire que je n’étais pas au courant.

Cela fait bientôt une décennie que le CDP/Houet est secoué par des conflits de leadership. Doit-on conclure que votre parti a mal à ses cadres ?

• Non ! Le parti n’a pas du tout mal à ses cadres. Je ne suis pas non plus d’accord quand on parle d’un conflit de leadership, à partir du moment où au niveau du parti, il y a un responsable qui a été élu ou désigné ; tous les militants doivent pouvoir le soutenir.

Ce n’est pas normal qu’il y ait tout le temps des gens pour s’opposer à tout ce qui vient de lui où même du parti. Sinon aujourd’hui, nous avons un commissaire régional, en la personne de Thomas Sanon, président du CES et membre du bureau exécutif national.

Il ne devait pas à mon avis avoir des problèmes. En plus de cela, il a réussi à nous mettre ensemble malgré nos divergences avec une section provinciale composée de toutes les tendances et je dirais même de toutes les ethnies. J’estime qu’il n’était pas opportun de se déplacer à Ouagadougou.

Les problèmes devaient être réglés avec le commissaire régional. Quand on chante qu’il y a des gens d’autres partis. Et Koussoubé Célestin, de quel parti il est ? Eh bien, il faut le dire, il est du PDP/PS. C’est Barro Guinguenaba qui l’a amené à Bobo et l’a mis dans son comité de soutien.

Tout ce qui s’est passé le 31 août a été orchestré par Koussoubé. C’est lui qui a alerté la presse pour qu’elle se rende au siège du CDP pour faire un tapage médiatique.

Avez-vous les preuves que c’est lui qui a invité la presse ?

• Oui ! Ça c’est sûr.

Vous ne seriez même pas capable de mobiliser une cinquantaine de personnes à Bobo. Qu’en dites-vous ?

• Je vous invite à venir voir à Bobo.

Entretien réalisé par Hamidou Ouédraogo
L’Observateur Paalga

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