Actualités :: CONSOMMATION : S.O.S, on nous empoisonne !

La Ligue des consommateurs du Burkina, section du Houet, a
décidé de briser le silence. Elle a découvert, suite à plusieurs
investigations, qu’il y a des huiles très dangereuses sur le marché. Ces
huiles, fabriquées par des unités de production qui ne respectent aucune
norme en matière de santé, contiennent du gossypol, une substance « très
dangereuse et hautement toxique pour les espèces animales, notamment
pour l’homme ». Le rapport de la Ligue est clair : « Le gossypol n’est
autre chose qu’un poison ; car le facteur nocif sur l’homme peut s’avérer
fatal pour sa vie ». Le ministre de la Santé et celui du Commerce sont au
courant, depuis longtemps, de la gravité du problème. Mais ils semblent
tous plongés dans un silence complice.

Mesdames, faites attention à l’huile de cuisine que vous achetez !
Certaines sont de mauvaise qualité. Elles contiennent du gossypol.
D’ailleurs, à ce sujet, le rapport de la Ligue des consommateurs ne va
pas avec le dos de la cuiller : « Suite à de nombreuses investigations (…)
sur la consommation de l’huile de cuisine, il s’est avéré que les
Burkinabè sont exposés à un énorme danger. Il existe une présence très
vigoureuse du gossypol dans les huiles de consommation humaines au
Burkina. Au-delà des conditions hygiéniques, sanitaires et de sécurité
macabres qui entourent beaucoup d’unités de production, véritables
dangers pour nos populations, le gossypol n’est autre chose qu’un
poison, car le facteur nocif sur l’homme peut s’avérer fatal pour sa vie ».

Comment comprendre alors le silence des autorités face à un tel
constat ? Certes, à un certain moment, des unités de production
artisanale ont été fermées. Mais quelques mois après, ces mêmes unités,
pourtant jugées dangereuses, ont rouvert sans respecter les normes
requises. Pire, d’autres unités de ce type ont été créées par la suite,
« au vu et au su des autorités ». Les structures de contrôle des produits
de grande consommation le savent, mais elles semblent, elles aussi,
inactives. Abandonnant ainsi les consommateurs à leur propre sort. Selon
la Ligue, « le gossypol peut provoquer chez l’Homme, la stérilité,
l’interruption de grossesse, des problèmes gastriques, des problèmes
cardio-vasculaires, le cancer… » Et même entraîner la mort.

Certaines unités de production usent de stratégies diverses, souvent
malsaines, pour s’implanter sur le marché. Voici, à ce sujet, le constat
de la Ligue : « Sous prétexte de produire de l’huile brute destinée à la
fabrication du savon ou de l’huile neutre, des opérateurs économiques de
ce pays se font établir des agréments, sans pourtant avoir les
équipements techniques adéquats ; ils inondent le marché avec toutes
sortes d’huiles frelatées, exposant ainsi dangereusement la vie des
populations aux nombreux risques liés aux facteurs anti-nutritionnels et
très nocifs du gossypol.

Malheureusement, ce sont ces huiles frelatées,
impropres à la consommation humaine et animale, qui constituent la
principale source d’huile de cuisson pour la majeure partie de la
population burkinabè ». La plupart des opérateurs économiques qui
produisent ces huiles sont conscients du danger. Mais comme personne ne
dit rien, ils continuent d’empoisonner les consommateurs, engrangeant
ainsi de colossales sommes d’argent. « C’est une activité très
lucrative », affirme-t-on à Bobo, la capitale économique.

Les études techniques réalisées, à propos de la production d’huile
alimentaire, sont formelles : « Pour que l’huile produite à base de coton
soit sans aucun risque et propre à la consommation, il faut disposer
d’une chaîne complète de raffinage dont le système d’extraction du
gossypol. Mais seule une petite poignée d’unités en possède à ce jour
dans notre pays ».

Certaines unités industrielles, par contre, respectent scrupuleusement
les normes en matière de santé publique. Le contrôle qualité y est de
mise. La SN-CITEC, par exemple, est une référence en la matière. Mais
ces unités industrielles exemplaires sont mises à rude épreuve, du fait
de la concurrence déloyale, de la fraude et de la contrefaçon. La Ligue
qualifie cela « d’activités criminelles » exercées par les autres unités
qui sont, pour la plupart, artisanales ». Elle ne comprend pas pourquoi
les autorités sont si silencieuses face à un problème de santé aussi
grave : « C’est du poison que toutes les autres unités produisent pour
notre population, et cela, au vu et au su des autorités, censées
pourtant garantir la sécurité des citoyens.

Nous croyons que le
développement tant prôné par nos gouvernants n’aura de sens que si,
au-delà des simples discours et des émotions souvent observées quand il
se passe un drame, ils se donnent les moyens véritables de garantir la
santé et la sécurité des populations ». Les autorités vont-elles laisser
le gossypol tuer, à petit feu, les consommateurs ? Ou vont-elles enfin
réagir de façon vigoureuse ? Elles savent où se trouvent les unités de
production dangereuses. Et elles connaissent aussi les opérateurs
économiques qui gèrent ces unités. Pourquoi traînent-elles alors les
pas ? Mystère et boule de gomme.

Par Hervé D’AFRICK

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