Actualités :: Grève à l’UPB : Des étudiants exclus

Après leur mouvement du 22 janvier 2010 qui avait conduit à la suspension des œuvres sociales et académiques sur le campus de Nasso, les étudiants de l’Université polytechnique de Bobo (UPB) ont a nouveau engagé le jeudi 18 mars 2010 une grève de quarante-huit heures. Encore une fois, ils exigeaient de leur administration la satisfaction de leur plate-forme revendicative en cinq points. Mais pour la présidence de l’UPB, cette grève est un non-sens au regard des multiples efforts déployés par les autorités politiques pour l’amélioration des conditions de vie et d’études à l’université de Bobo. C’était la substance du message livré par le président de l’UPB au cours d’un point de presse.

Indication de la tombe de Dabo Boukary, retrait des services de sécurité universitaire, réduction des frais de scolarité de 15 000F à 7 500F, amélioration du transport et réduction du coût de 1000f à 500F/mois, amélioration de la quantité et de la qualité des repas, augmentation des salles de classes, recrutement d’enseignants en quantité et en qualité. Voici résumées les préoccupations des étudiants de l’UPB consignées depuis le mois de janvier dernier dans leur plate-forme revendicative.

Pour se faire entendre, les pensionnaires de Nasso viennent pour la deuxième fois consécutive après les événements du mois de janvier dernier, d’engager un autre mouvement de grève depuis le début de la semaine dernière. Ce qui a entraîné des perturbations au niveau des activités académiques et des œuvres universitaires. A écouter la direction de l’UPB, la tension était si vive que les forces de l’ordre déployées sur le campus ont essuyé des projectiles de la part de manifestants. Et les choses allaient finalement se compliquer, selon le président de l’UPB, Hamidou Boly, lorsque certains étudiants grévistes se réclamant de l’ANEB empêchèrent l’accès des salles de classes à leurs camarades.

Ce que n’a pas toléré la direction de l’UPB qui s’indigne, par ailleurs, de l’agression qu’auraient subit des enseignants. « On a vu des étudiants à Nasso se déshabiller pour affronter physiquement des enseignants au seul motif que ces derniers sont venus pour donner des cours ». C’est certainement la goutte d’eau qui aurait fait déborder le vase et le conseil de discipline qui s’en est suivi a pris des sanctions à l’encontre des étudiants fautifs.

Trois d’entre eux ont été exclus sur la base des rapports fournis par la police judiciaire, tandis que douze autres reçoivent des blâmes. « Ceux qui ont été sanctionnés ont reconnu les faits à eux reprochés à la gendarmerie. Nous avons même pensé qu’ils allaient venir au conseil pour présenter leurs excuses, mais rien de tout cela. Nous avons donc pris les décisions qui s’imposent et les sanctions sont sans recours », a laissé entendre le président de l’UPB.

Dans sa déclaration liminaire, Hamidou Boly a surtout fait remarquer que les étudiants grévistes sont plutôt instrumentalisées par des personnes extérieures avec pour seul dessein, le sabotage de l’année académique comme ce fut le cas récemment à Ouagadougou. Au fait, comment comprendre que les mouvements de grève à l’UPB coïncident chaque fois avec l’arrivée du chef de l’Etat à Bobo, s’interroge l’administration de l’établissement ? Ce qui est sûr, entre les deux parties, il y a comme un dialogue de sourds qui s’est instauré.

Les étudiants estimant que leurs revendications n’ont jamais été prises en compte par les autorités universitaires, tandis qu’au niveau de l’administration on se félicite des multiples sacrifices consentis par le gouvernement afin de répondre davantage aux conditions de vie et de travail à Nasso. « Je peux vous dire que les étudiants de l’UPB sont des privilégiés. Ils bénéficient du transport tous les jours de Bobo à Nasso pour seulement 1000 francs le mois. Ils ont droit à des repas à raison de 100F le plat.

Chaque étudiant de Nasso coûte annuellement à l’Etat 1 770 000F soit 960 000F pour les activités pédagogiques et 810 000 F pour les œuvres sociales. Vous multipliez ce chiffre par le nombre d’étudiants (2000) et vous verrez ce que cela représente au budget de l’Etat. Rien que pour le transport nous dépensons annuellement 260 millions francs. Ils parlent aussi d’enseignants de qualité alors que tous nos professeurs sont recrutés par le CAMES.

Bref, je crois que l’Etat consent énormément de sacrifices pour faire de l’UPB un pôle d’excellence dans la sous-région », dira le président de l’université. Hamidou Boly qui a, par ailleurs, évoqué la réalisation d’un certain nombre de projets au titre de l’année académique en cours. Il s’agit notamment de la construction de deux grandes salles d’une capacité totale de 880 places assises et des salles informatique entièrement équipées.

Il a aussi fait cas du projet de construction d’une cité de 500 places par la Banque islamique de développement et dont les travaux sont prévus pour démarrer en juin prochain. Le moins que l’on puisse dire est qu’au niveau de la présidence de l’UPB la sérénité reste de mise avec la fin de certains travaux de construction mais aussi les projets en cours d’exécution ou à venir. Et tout cela, dira Hamidou Boly, pour répondre aux préoccupations des étudiants pour de meilleures conditions de vie et de travail.

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur Paalga

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