Actualités :: Qualité des produits alimentaires : Le riz dit contaminé a échappé à la ligue (...)

L’affaire du riz contaminé en provenance du Ghana a défrayé la chronique et a valu un communiqué de presse du ministère burkinabè du Commerce datant du 08 février et expliquant que la rumeur n’était pas fondée après les tests du Laboratoire national de santé publique qui indiquaient que le riz était propre à la consommation. Face à la persistance de la rumeur, la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) a entrepris de se procurer la denrée en question dans le magasin mis en cause en vue de faire effectuer d’autres tests.

C’est alors qu’elle a constaté que le stock « suspecté » avait déjà été écoulé depuis le mois de janvier. Outre cette affaire, la hausse du prix des boissons et du sucre, la nouvelle tarification des opérateurs de téléphonie mobile, les coupures intempestives d’électricité, entre autres, étaient au menu de la conférence de presse organisée par la LCB à l’occasion de la Journée mondiale des consommateurs, le lundi 15 mars dernier.

« Notre argent, nos droits. » C’est le thème sur lequel a été célébrée la Journée mondiale des consommateurs, hier lundi 15 mars 2010. A cette occasion, la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) a organisé une conférence de presse à son siège. Elle a été animée par le président de la ligue, Mathias Somé ; le vice-président chargé des sections, Abdoulaye Mossé ; le secrétaire permanent, Marcel Kouraogo ; le secrétaire général adjoint chargé des départements techniques, Gilbert Hien ; et le secrétaire national à l’information et à la communication, Boris Edson Yaméogo. Le thème de cette journée ayant pour objet de mettre en évidence les problèmes que les consommateurs rencontrent dans le domaine des services financiers, Mathias Somé n’a pas manqué de relever leurs plaintes à ce niveau.

Ce sont : le non-respect du droit à l’information des consommateurs par certaines banques qui procèdent à des coupures sur des prestations, au grand étonnement des clients ; la non-communication de l’échelle des intérêts débiteurs du mois et de l’année au client ; les frais financiers élevés des banques ; l’inexistence d’une commission chargée de suivre les banques dans la gestion des comptes des clients… En ce qui concerne leur alimentation, les consommateurs assistent impuissants, selon M. Somé, à une prolifération d’unités illégales de production d’huile de coton, et de marque d’huiles frauduleusement importées. Il en est de même pour les eaux dites minérales dont les conditions d’extraction, de conditionnement, de stockage et de transport ajoutent au doute sur leur bonne qualité.

« Des produits de bonne qualité oui, mais pas de qualité acceptable »

S’il y a une affaire qui continue d’alimenter les discussions, c’est bien celle de riz dit contaminé en provenance du Ghana. On apprend à ce sujet que la LCB n’a pas pu effectuer ses propres tests sur la denrée suspectée, le stock ayant été écoulé : « Face à l’insuffisance des informations obtenues et devant les rumeurs persistantes allant à l’encontre du communiqué du ministère en charge du Commerce, la Ligue, conformément à ses procédures d’investigation, s’est rendue, en compagnie de l’Inspection générale aux affaires économiques (IGAE) au magasin du commerçant dont le riz est mis en cause afin de se procurer le riz en question et de procéder à un examen dans un autre laboratoire. C’est à ce moment que ledit marchand dit avoir écoulé tout le stock de riz depuis le mois de janvier 2010. »

Au dire du premier responsable de la LCB, des informations faisant état de changement d’emballage du riz à certaines étapes depuis le Ghana, le constat de l’épuisement subit du stock ne peuvent que conforter dns la sentiment que le riz a pu subir de nouveaux conditionnements afin d’être dissimulé et écoulé allègrement. « Face à une telle situation, nos inquiétudes et interrogations demeurent, malgré le communiqué qui a indiqué que les rumeurs sur une contamination de 2000 sacs de riz importé ne sont pas fondées car les résultats des analyses effectuées au Burkina par le Laboratoire national de santé publique (LNSP) ont conclu à la qualité acceptable du riz.

Ce dont les consommateurs ont besoin, ce sont des produits de bonne qualité mais pas de qualité acceptable, surtout que le riz fait l’objet de rumeur sur sa mauvaise qualité. » La LCB interpelle les citoyens à plus de vigilance sur les fruits et légumes dont certains, traités au carbure pour leur mûrissement rapide ou pour leur donner un bel aspect, par des vendeurs sans scrupule, présentent des risques pour la santé.

S’agissant des récentes augmentations des prix des boissons produites par la Brakina qui font suite à la publication de la nouvelle grille tarifaire des boissons gazeuses par la Sodibo et à son application depuis le 1er décembre dernier, les démarches de la LCB auprès des principaux acteurs auraient abouti aux conclusions suivantes : le retour pour une période transitoire aux prix conseillés par la Sodibo en date du 1er décembre et la production d’un argumentaire à adresser au chef du gouvernement en vue d’une relecture des textes en faveur de la publication et de l’application effective de prix harmonisés des boissons. Pour le sucre, par contre, la Ligue dit n’avoir pas pu obtenir d’explications à la SN Sosuco pour l’instant, le président du Conseil d’administration de ladite société, « seul habilité » à les leur fournir, étant actuellement malade.

« Notre force de frappe, ce sont les consommateurs »

Les délestages fréquents, de nos jours, ne sont pas normaux, à en croire M. Somé, une explication et un programme préalable n’étant pas fournis : « Quand on a un retard, on paye une pénalité et si on ne paye pas, on vous coupe le jus. En contrepartie, le consommateur a le droit d’être respecté et informé. » Quid des nouvelles tarifications de communications téléphoniques ? Bien que les tarifs varient maintenant entre 140 et 145 F CFA à l’interne et entre 140 et 190 F CFA en extra-réseau, ceux-ci restent les plus élevés dans la sous-région. Cette réduction serait due au fait que depuis le 1er octobre 2009, l’Autorité de régulation des communications électroniques (ARCE) ne perçoit que 30 FCFA au lieu de 50 FCFA auparavant par pulsion sur toute communication des opérateurs, tout en fixant les prix à ne pas dépasser.

Aussi la Ligue des consommateurs appelle-t-elle à l’instauration de cadres et mécanismes de communication entre les différents opérateurs et leurs clients. Et Mathias Somé de rappeler que leur force de frappe doit reposer sur les consommateurs eux-mêmes : « Nous jouons un rôle d’éveil. Notre action dépend de l’engagement de nos membres.

C’est chaque consommateur qui doit participer au quotidien à la vigilance et à l’alerte de la Ligue sur ce qu’il consomme. C’est à lui de demander réparation en cas de besoin et la Ligue lui vient en appui avec ses moyens de pression que sont les médias et la justice dans une moindre mesure. Nous invitons tout un chacun donc à s’engager car il s’agit de la responsabilité de sa propre vie.

Hyacinthe Sanou

L’Observateur Paalga

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