Le premier passage des Journées nationales de vaccination contre la poliomyélite a été lancé samedi 6 mars dernier, à Boussé, dans la province du Kourwéogo. Le ministre de la Santé, Seydou Bouda a, pour l’occasion, fixé l’objectif de la campagne pour cette année : “zéro cas de polio en 2010 au Burkina”.
Le chef-lieu de la province du Kourwéogo, Boussé, localité située à 55 km de Ouagadougou, a abrité samedi 6 février 2010, le lancement du premier passage des Journées nationales de vaccination contre la poliomyélite (JNV).
Une mobilisation des grands jours de la population de cette localité, rehaussée par la présence du ministre de la Santé, Seydou Bouda, d’autorités administratives, coutumières, religieuses et de partenaires techniques et financiers. Depuis plusieurs années en effet, le Burkina Faso, à l’instar d’autres pays de la sous-région, organise des campagnes de vaccination contre la poliomyélite.
Elles concernent les enfants de 0 à 5 ans
Le polio virus sauvage, responsable de ce fléau, selon les spécialistes de la santé, est toujours présent au Burkina Faso. La présence d’enfants non vaccinés constitue ainsi un terrain fertile pour sa persistance et sa propagation.
Maladie grave et invalidante, la poliomyélite peut être évitée par le simple geste d’administration de gouttes du vaccin polio oral aux enfants de 0 à 5 ans. “Grâce aux efforts de vaccination, à travers la vaccination de routine et les multiples campagnes, les cas de poliomyélite dans le monde ont diminué de plus de 99% depuis 1998.
On est passé de plus de 350 000 cas dans plus de 125 endémiques, à 1595 cas déclarés en 2009 dans 24 pays”, a relevé Dr Djamila Cabral représentante de l’OMS au Burkina Faso. Dr Cabral note que depuis fin 2008, une recrudescence des cas de poliovirus sauvage a été constatée dans la sous- région africaine dont le Burkina Faso.
Chiffres à l’appui, la représentante résidente de l’OMS au Burkina Faso affirme que le pays des hommes intègres a notifié 15 cas confirmés en 2009 dont le dernier en octobre 2009, malgré 6 JNV durant la même année. Toutefois, Dr Djamila Cabral estime que l’espoir est permis.
Elle préconise pour cela, de mettre l’accent sur l’amélioration de la qualité d’une part, des Journées nationales de vaccination contre la poliomyélite “qui constituent une stratégie efficace pour l’éradication”, d’autre part, “la vaccination de routine et la surveillance peuvent assurer des succès appréciables et surtout le succès final”.
“Sans cela, tous les efforts déployés seront vains. Nos enfants continueront à courir le risque de paralysie et de décès, les familles et la nation continueront à payer le lourd tribut de la maladie et de la mort”, a étayé Djamila Cabral.
Visite de terrain pour tâter du doigt les réalités
Pour le ministre de la Santé, l’éradication de la poliomyélite est proche et le défi à relever est de débarrasser “complètement” le Burkina Faso du poliovirus sauvage. Pour y arriver, Seydou Bouda prône la conjugaison de trois efforts : la mobilisation de toute la communauté autour de la lutte contre la poliomyélite, le renforcement de l’engagement politique à tous les niveaux, la mise en œuvre des campagnes de vaccination de haute qualité qui fait recours à une disponibilité accrue des agents de santé, des vaccinateurs et une adhésion des parents.
Pour atteindre l’objectif de la présente campagne, “Zéro cas de polio en 2010 au Burkina Faso”, le ministre Bouda a interpellé les agents de santé à plus de détermination au stade actuel de la lutte.
“Ils peuvent compter sur notre soutien, mais également sur notre suivi rapproché”, a-t-il prévenu. Sur le chemin du retour vers la capitale, le ministre de la Santé et sa suite ont fait une escale à Laye pour tâter du doigt les réalités du terrain.
Au dispensaire de cette localité mis en service depuis 1959, la délégation ministérielle a pu se rendre compte que 10 membres constituant l’ensemble du personnel s’évertuent à satisfaire une population estimée à 13 033 habitants. Pour ce premier passage des JNV, 10 équipes composées de 2 volontaires chacune sont commises à cette tâche d’administrer de gouttes du vaccin polio oral à plus de 3000 enfants.
La délégation a ensuite pu s’assurer par les visites des deux familles où tous les enfants concernés par la tranche d’âge ont reçu leur dose. A souligner que deux autres passages sont prévus après ce premier qui devrait prendre en principe, fin hier lundi 8 mars 2010.
Yves OUEDRAOGO
Sidwaya
