Actualités :: Incendie d’un immeuble à Bobo : Plus de 500 millions de FCFA partis en (...)

L’incendie qui s’est déclaré dans la nuit du mercredi 3 au jeudi 4 mars 2010 à l’ancien immeuble Balima situé côté est du marché central de Bobo n’a visiblement rien épargné. Les flammes ont pratiquement tout ravagé dans les boutiques, faisant ainsi des dégâts matériels très importants. Malgré leurs efforts et leur volonté, les soldats du feu appuyés par des volontaires ont eu toutes les peines du monde à maîtriser les flammes. Aux premières heures de la matinée du lendemain jeudi, une épaisse colonne de fumée était encore perceptible dans la zone du sinistre attestant ainsi de la persistance des flammes. Un vrai désastre aux conséquences énormes pour des commerçants qui ont tout perdu dans cet incendie.

Tout serait parti du magasin CORAM situé à l’intersection des deux principales voies qui mènent directement vers l’entrée principale du marché central coté est. Dans ses explications le vigile nous apprend que c’est peu après dix-neuf heures qu’il s’est rendu compte qu’une odeur de brûlure commençait à prendre de l’ampleur dans les environs. Il entreprend alors une tournée d’inspection qui lui permet de découvrir la fumée qui s’échappait du magasin CORAM. La suite fut tout simplement effroyable. Il raconte : « Dès que j’ai constaté le feu à l’intérieur du magasin, j’ai tout de suite alerté les autres.

Le temps d’informer le propriétaire qui était déjà parti que le feu s’est répandu dans tout le magasin pour ensuite se propager à l’immeuble. Ensuite, nous avons constaté des crépitements de câbles électriques qui laissaient échapper des étincelles. Ce qui nous obligea d’ailleurs à nous éloigner de l’immeuble pour être à l’abri d’un éventuel risque d’explosion et constater aussi la flamme qui progressait à grande vitesse. Les sapeurs-pompiers sont ensuite arrivés sur les lieux pendant que le feu avait déjà pris des proportions très inquiétantes. On savait déjà que les choses allaient se compliquer, surtout que c’était la nuit ».

L’incendie qui venait alors de se déclarer allait finalement être un véritable cauchemar pour les soldats de feu. Sur les lieux les sapeurs-pompiers qui ont néanmoins fait preuve d’un courage exemplaire se sont battus avec ce qu’ils ont comme moyens sans jamais réussir à circonscrire les flammes. Mais hélas. Le feu qui semblait redoubler d’intensité au fil des heures a fini par décoiffer le bâtiment avec toute la toiture qui s’est effondrée. La bataille fut extrêmement rude pour les sapeurs-pompiers qui seront appuyés quelques instants plus tard par leurs collègues de la SONHABY mais aussi et surtout de l’ASECNA.

Tension entre forces de l’ordre et commerçants

Malgré ce déploiement massif des services de secours, les flammes continuaient à monter de plus belle au grand désarroi de ces victimes de l’incendie. Des commerçants qui ont même tenté de forcer les barrières de sécurité pour rejoindre leur boutique et sauver ce qui pouvait encore l’être, même au prix de leur vie. Ils vont finalement se heurter au refus catégorique des forces de l’ordre. Peu après vingt-deux heures, la tension allait montée d’un cran entre les commerçants qui n’avaient plus d’autre choix que d’assister impuissants à ce désastre et les forces de l’ordre soucieux de barrer la route aux éventuels délinquants qui avaient déjà envahi les lieux.

Surtout que la SONABEL était invitée à couper le jus sur tout le périmètre du marché central et ses environs. Arrivé sur les lieux, le maire de la commune Salia Sanou n’aura pas le temps de constater l’ampleur des dégâts qu’il est envahi par des victimes du sinistre. Des commerçants qui n’avaient plus que leurs yeux pour pleurer, et qui voulaient comprendre leur sort après cet incendie. Salia Sanou sera rejoint quelques instants plus tard par le secrétaire général de la région, le haut- commissaire, les maires d’arrondissement, des responsables du ministère du Commerce et de la Chambre de commerce, etc.

Des victimes mais aussi des veinards

Des témoins privilégiés de ces magasins bourrés de tissus, de pagnes, de tapis, de matelas, de produits cosmétiques, de marchandises diverses etc. entièrement consumés par les flammes. En attendant de connaître les causes réelles de ce sinistre, même si déjà tous les regards sont tournés vers la Nationale de l’électricité, les pertes sont pour le moment estimées à plus de cinq cent millions de nos francs (500 000 000) CFA. Un court circuit, nous apprend-on serait à l’origine de ce malheur. Toujours est-il qu’au lendemain de cet incendie et en début de matinée, une équipe technique de la SONABEL avec à sa tête le chef du département de Bobo était sur les lieux, certainement pour situer les responsabilités en pareille circonstance.

Jusqu’à hier dans la matinée l’incendie n’avait toujours pas été totalement maîtrisé avec cette colonne de fumée qui continuait à monter dans la zone commerciale. Par mesure de sécurité le marché est resté fermé au public durant toute la matinée de jeudi. Pendant ce temps, les sapeurs-pompiers appuyés par l’Armée continuaient à lutter contre le feu et à tirer des décombres certains objets. Le spectacle était tout simplement désolant devant ces gravas de marchandises consumées par les flammes ou encore ces amas de ferraille qui attestent de l’ampleur de cet incendie.

Si aucune perte en vie humaine n’a été déplorée, il reste néanmoins entendu que des commerçants ont pratiquement tout perdu dans ce drame. C’est le cas par exemple de ce jeune Libanais du nom de Rahim Ali. Vendeur de pagnes et de tissus, ses pertes sont aujourd’hui estimées à plus de deux cent millions de francs (200 000 000) CFA. Que dire aussi de cette dame qui a passé toute la nuit à pleurnicher comme une enfant devant sa boutique qui était complètement engloutie par les flammes.

Des veinards, il y en a également eu dans ce sinistre puisque certains commerçants installés dans cet immeuble ont été épargnés par les flammes. Ils ont dès les premières heures de la matinée procéder à l’enlèvement de leurs marchandises et souvent avec l’appui des forces de l’ordre. Mais, ce qu’il faut surtout déplorer dans ce sinistre c’est la vétusté de l’immeuble. Un vieux bâtiment construit depuis les années coloniales et qui visiblement ne répond plus aux normes sécuritaires. Et l’absence d’issues de secours n’a visiblement pas rendu la tâche facile aux soldats de feu. Eux qui ont dû faire preuve de courage et de ténacité pour accomplir leur devoir. Obligés qu’ils étaient de défoncer des portes-arrière pour espérer atteindre les flammes.

A tout cela s’ajoute aussi l’encombrement des lieux avec ces installations anarchiques constatées çà et là. Autant d’indices qui attestent des risques énormes d’insécurité dans cet immeuble et aussi des conditions difficiles d’intervention en cas de sinistre. Espérons que les tristes évènements de la nuit de mercredi à jeudi vont amener le propriétaire de l’immeuble, El Hadj Lamoussa Balima, à restaurer ce bâtiment afin qu’il réponde aux normes sécuritaires pour nous éviter à l’avenir un tel sinistre.

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur Paalga

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