Une centaine d’engins récupérés entre les mains de délinquants et receleurs. C’est le fruit de l’action des services de la direction régionale de la police nationale du Centre qui a été présenté à la presse le jeudi 29 octobre 2009.
L’ambiance qui régnait dans la matinée du 29 octobre dernier à la Maison du peuple ressemblait à une foire. En effet, il y était exposé une centaine d’engins de toutes marques. Mais, il faut se détromper. Il s’agissait tout simplement de la présentation de brigands et de leur butin récupéré par les services de la police du Centre. Ce sont 3 réseaux de délinquants avec différents types de modes opératoires qui ont été démantelés. Selon le directeur régional de la police nationale du Centre, Joseph Kabré, c’est depuis le 7 septembre dernier que le commissariat central de police de Ouagadougou a pu démanteler un réseau de voleurs et de receleurs d’engins à 2 roues. Le cerveau de la bande n’est autre que Tindaogo Pierre Ouédraogo, un multirécidiviste bien connu des fichiers de la police et qui séjourne régulièrement à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).
Dans son équipe, on retrouve un autre voleur, Bienvenu Sawadogo et des receleurs, dame Zoénabo Sankara, Amado Traoré dit Yimloga, Salam Ouédraogo et Adama Ouédraogo. Ils circulaient à 2 sur une moto, identifiaient les engins en stationnement et à l’aide de clés dont certains sont limées, l’un des deux ouvre en quelques secondes l’antivol ou la fermeture du guidon avant de disparaître. Tous les engins volés subissent une modification des numéros de cadres et de moteurs et les voleurs établissent de faux reçus pour les éventuels clients receleurs. On signale que 83 engins ont été convoyés en Côte d’Ivoire par la receleuse Zoénabo Sankara en fuite et Amado Traoré dit Yimbga.
C’est un appel anonyme qui a permis au commissaire de police de Boulmiougou, Ouahabou Songné et à ses hommes, de mettre la main sur le 2e réseau dans la bande verte du quartier Nangrinau, au secteur 17. Ce réseau où on retrouve Pierre Tassembédo opérait à l’aide de 2 armes avec lesquelles, Ousmane dit Oussou et Cyrille Tiendrebéogo tenaient en respect les habitants de la cour pendant que Alassane Bandé alias Lasso et Salif alias Salfo opéraient. Leurs receleurs ont pour noms, Moussa Belem et Hamidou alias Nabiga. Le 3e réseau dirigé par Pascal Ouédraogo alias Warga est composé de Patrice alias Liguidi, de Saoul et de Amadou. Ce sont des spécialistes des braquages sur les axes routiers à la sortie de la ville, dans les domiciles et les magasins. Seul Pascal Ouédraogo a été arrêté et selon le directeur régional Joseph Kabré, le démantèlement de l’ensemble de la bande ne saurait tarder parce que, dit-il, "il y a des éléments sûrs qui nous permettront de les neutraliser dans peu de temps."
Sur place, à la Maison du peuple le 29 octobre, une quinzaine de victimes de ces vols et braquages devaient récupérer leurs engins. Les autres engins vont y rester pendant une semaine sous surveillance de la police afin que les éventuels propriétaires puissent venir les identifier et les récupérer. Le commissaire Joseph Kabré a saisi l’occasion pour inviter la population à faire preuve de patriotisme en dénonçant tous les cas suspects au 1010. C’est le numéro vert et anonyme du Centre national de veille et d’alerte. Il rassure que les gens ne seront jamais dénoncés.
Par Antoine BATTIONO
Le Pays
