Actualités :: Qui veut la vérité prépare l’expertise

Au clair de Dagnoën, Thom Sank refuse toujours de se laisser enterrer dans l’anonymat. Ses amis l’ont bien compris qui, chaque année, reviennent à la charge. Entre devoir de mémoire et pèlerinage obligé sur la tombe de carreau blanc, foulard noir au cou, ils réclament vérité, justice et... expertise !

Vingt-deux ans que Thom Sank est mort et, pourtant, il est toujours très présent dans l’arène politique du Burkina, de l’Afrique et du monde. Le 15 octobre dernier, pour commémorer cette date, dont la dualité n’échappe plus à personne - les uns pleurent leur héros, tandis que les autres célèbrent leur champion -, les inconditionnels du charismatique capitaine Sankara ont tressé une nouvelle corde à leur arc de revendications : il faut faire expertiser la tombe où est censé reposer Thomas Sankara, pour être sûr, mais alors véritablement sûr, que c’est bien l’homme du 4-Août qui dort là. Tel est, en tout cas, le nouvel étalon de bataille de la Campagne internationale justice pour Sankara (CIJS), qui a décidé d’« introduire une procédure judiciaire aux fins d’expertise des empreintes génétiques du corps présumé de ladite sépulture, à l’effet de les comparer à celles prélevées aux deux enfants Sankara ».

Une campagne « Justice pour Sankara », qui compte bien mettre du sable dans le couscous de l’enfant terrible de Ziniaré, médiateur des grandes crises devant l’Eternel, qui n’a pas son pareil pour aller éteindre dans les cases des voisins. Alors qu’il est en pleine intervention en Guinée, cette histoire d’exhumation et d’expertise d’un gars qui est décédé de... « mort naturelle » n’est sans doute pas pour plaire au Docteur Honoré. Mais il faut plus pour saper le moral du pompier de la Cedeao, qui a déjà fait étalage de sa maestria au Togo et en Côte d’Ivoire. Alors, campagne contre campagne, l’expertise de ces crises qui nous malmènent ici et là montre bien qu’il aura fallu le facilitateur de Ziniaré pour calmer le brasier et éteindre le feu.
Maintenant, il reste que depuis 22 ans on cherche toujours le corps de Thomas Sankara, l’autre enfant terrible du Faso, avalé par la Rectification. Pour la famille, c’est un vrai supplice de ne pas pouvoir faire le deuil, c’est-à-dire voir le corps de l’être cher et chéri, lui dire adieu selon les rites et coutumes, etc. Et comme l’émotion est nègre, elle était encore là, palpable, le 15 octobre 2009.

Au train-vapeur où vont les choses cependant, on risque de faire le deuil du... deuil, et se laisser hanter, chaque année, par les mille et une questions qui remontent tranquillement du « ça », au sujet de ce corps introuvable, et de ce caveau dont on ne sait pas vraiment s’il abrite, pour un repos éternel et paisible, l’homme qu’on vient vénérer sans coup férir...
En attendant, Thomas Sankara peut se vanter de continuer à jouer les trouble-fêtes, 22 ans après sa disparition, et à inspirer même un Hugo Chavez, qui l’a récemment et longuement cité. Même Dadis Camara est fan de Thom Sank, alors... Allez, hue, il faut se donner de la peine, car un jour, comme le chante l’autre, « nous serons assez forts pour contrer le vent qui souffle ». Si ce n’est pas ça que les « sankaristes » veulent dire en reprenant Sénèque, pour qui « ce n’est pas parce que c’est difficile que l’on n’ose pas, c’est parce que l’on n’ose pas que c’est difficile », alors c’est à en perdre son mooré ! Osez l’expertise, il y a la vérité dedans...

Journal du Jeudi

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