Actualités :: CAMPAGNE AGRICOLE 2009 : Le CILSS annonce une pluviométrie inquiétante

La saison hivernale 2009 ne sera pas fameuse en Afrique de l’ouest, du point de vue de la quantité d’eau attendue. La situation agricole et la sécurité alimentaire vont donc dépendre d’une grande inconnue : la répartition des pluies dans le temps. La Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) qui a annoncé ces prévisions inquiétantes hier lundi 25 mai dernier au cours d’une conférence de presse, exhorte les producteurs agricoles à l’utilisation des méthodes de conservation d’eau.

Ainsi donc, les paysans devraient serrer la ceinture, car le ciel ne promet pas d’être très généreux cette année, au Pays des hommes intègres. La période juillet-août-septembre 2009 sera, selon les termes du CILSS, "normale à sèche" dans les parties centrale et orientale du Sahel où est logé le Burkina. Selon la projection consensuelle issue du 12e forum de la Prévision saisonnière en Afrique de l’Ouest (PRESAO), tenu du 21 au 22 mai 2009 à Niamey, les hauteurs pluviométriques attendues devraient être normales ou légèrement déficitaires. La situation, toujours selon le CILSS, est également incertaine dans des zones traditionnellement bien arrosées telles que les parties nord de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Togo, du Bénin, du Nigéria. Même la zone du mont Fouta Djalon (Guinée) est à risque cette année, apprend-on auprès du CILSS. Le secrétaire exécutif du Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel, le Pr. Alhousseini Bretaudeau et le responsable à la recherche du centre régional AGRHYMET (Niamey), Brahima Sidibé qui ont expliqué la situation hier matin à la presse, précisent toutefois qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer.

Car les informations obtenues ne concernent que les quantités totales de pluie auxquelles on peut s’attendre cette année. Une bonne répartition temporelle des pluies pourrait donc permettre de réduire les risques d’effets néfastes de cette prévision sur la campagne agricole qui s’annonce. A contrario, prévient le CILSS, il ne faut pas écarter les possibilités d’inondations, étant donné qu’une averse peut advenir à la suite de quelques semaines de sécheresse.

Promouvoir les techniques de conservation d’eau

En tout état de cause, le Comité de lutte contre la sécheresse dans le Sahel recommande aux paysans d’éviter de semer sur des terres marginales à faible capacité de rétention hydrique et ou à fort potentiel de ruissellement, et de s’assurer que les emblavures faites bénéficient d’un entretien régulier pour réduire la compétition des cultures avec les mauvaises herbes. Les techniques culturales d’économie d’eau telles que le grattage superficiel en début de saison, le billonnage cloisonné, l’application de la fumure organique, la modération des doses de fumure minérale et le buttage sont également fortement recommandées en cette saison agricole pour faire face aux caprices des précipitations. Ces techniques pourraient être complétées par des stratégies de conservation des eaux et de restauration des sols (zaï, demi-lunes, etc.) pouvant permettre de récupérer plus d’eau de ruissellement. Le Centre africain d’application de la météorologie au développement (ACMAD) recommande aussi que les cultures plus exigentes en eau (maïs, riz pluvial, etc.), ne soient semées cette année que dans les zones basses, bénéficiant (en plus des eaux de pluies) des eaux de ruissellement provenant des parcelles situées en haut de toposéquence.

A côté de ces solutions individuelles, il y a une solution dite commune qu’est l’ensemensement des nuages. Certains pays du CILSS comme le Burkina et, dans une certaine mesure, le Mali ont une expérience de cette technique qui, selon le secrétaire exécutif du CILSS, a ses limites lorsqu’elle est appliquée au niveau pays. Car un ensemencement de nuages au Burkina par exemple, peut provoquer une pluie au Togo voisin. Et lorsque, dans le pire des cas, cette pratique provoque une pluie torrentielle avec inondations chez le voisin, cela peut être source de conflit. C’est pourquoi le CILSS a souhaité la mise en oeuvre d’un programme régional d’ensemencement des nuages, qu’il a déjà élaboré, mais qui est toujours à la recherche d’un financement pour être mis en oeuvre. "Nous comptons donc sur le soutien des Chefs d’Etat des pays membres du CILSS et en particulier le Président Blaise Compaoré pour la mise en oeuvre de ce programme de grande importance", a conclu le Pr. Alhousseini Bretaudeau.

Par Paul-Miki ROAMBA

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