Actualités :: Exploitation et trafic d’enfants : Hadaré « sauvé des eaux »

L’histoire du jeune Hadaré est un exemple patent de trafic d’enfants mineurs, avec ce qu’il a de néfaste. A la faveur d’un atelier organisé par l’Association des enfants et jeunes travailleurs du Burkina (AEJTB), qui se tient du 14 au 19 juin 2004 au stade du 4-Août, sur l’exploitation et le trafic des enfants, nous avons échangé avec lui.

Avec une quarantaine de mineurs venus de plusieurs provinces de notre pays, il sera sensibilisé sur le phénomène, afin de servir de relais auprès d’autres enfants de son âge.

Aujourd’hui 16 juin 2004, est célébrée la Journée de l’enfant africain. Chez nous, la manifestation a eu lieu à Pô, province du Nahouri. L’Association des enfants et jeunes travailleurs du Burkina (AEJTB) ne pouvait pas trouver meilleure période pour tenir sa rencontre nationale, en vue de stigmatiser l’exploitation et le trafic des enfants, sources de négation de leurs droits élémentaires.

Le trafic d’enfants s’entend le processus par lequel un enfant est recruté, transporté, transféré, hébergé ou accueilli, à l’intérieur ou à l’extérieur du territoire burkinabè, par un ou plusieurs trafiquants au moyen de menaces et d’intimidations, par la force ou d’autres formes de contraintes, de détournements, de fraudes ou supercheries, d’abus de pouvoir ou d’exploitation de la situation de vulnérabilité d’un enfant ou dans le cas d’offre ou de réception de rémunération en vue d’obtenir le consentement d’une personne ayant pouvoir de contrôle sur l’enfant, à des fin d’exploitation économique, sexuelle, d’adoption illicite, d’union matrimoniale précoce ou forcée ou à toute autre fin préjudiciable à la santé, au développement physique, mentale et au bien-être de l’enfant.

Cette rencontre fait suite aux recommandations de l’atelier sur le trafic des enfants, tenu à Ouagadougou en novembre 2003, qui a particulièrement insisté sur l’urgence de la mise en place d’un mécanisme de suivi du phénomène de l’exploitation et du trafic des enfants.

Des propositions de mise en œuvre d’un plan d’action national avaient alors été faites, qui trouvent leur application maintenant. Participent à la rencontre, des jeunes venus de Bobo-Dioulasso, de Koudougou, d’Orodara, de Dori, de Koupéla, de Tougan, de Kaya, de Fada-N’gourma, de Gaoua et de Ouagadougou.

Un phénomène tentaculaire

L’ampleur du phénomène est considérable au Burkina Faso. Selon des données sur le trafic des enfants au Burkina Faso, fournies par l’UNICEF, le trafic interne représente 70% : 65% des enfants étaient des filles et les destinations principales étaient Ouagadougou et les régions agricoles de l’Ouest.

Le trafic externe représente 26% : 77% étaient des garçons et la destination principale était la Côte d’Ivoire. 45,5% des enfants sont âgés de 12 à 15 ans. 49% sont des filles, principalement des ethnies dogon, dagara, samo et mossi. 51% sont des garçons, principalement des ethnies mossi, gourmatché et gourounsi.

L’exemple d’Hadaré

Hadaré Sawadogo, âgé de 11 ans, a perdu son père alors qu’ils étaient en Côte d’Ivoire, lui, ses deux sœurs et leur mère. Revenus au Burkina depuis 3 ans déjà sans cette dernière, ils seront hébergés par leur oncle à Kaya, province du Sanematenga.

Leur génitrice rentrée au pays par la suite sera en butte avec l’oncle, ce qui fit naître des mésententes constantes qui l’ont conduite à quitter ses rejetons. Le jeune Hadaré, qui prétextait chaque fois une visite à sa tendre mère, a fini par tomber amoureux de la rue. Là, il sera récupéré par un individu qui se servait de lui pour dérober des bicyclettes, contre récompense.

Il finira par se faire prendre par la police qui, après des enquêtes, s’est rendu compte qu’il appartenait à une famille disloquée. Le monsieur est resté introuvable et Hadaré a été confié aux responsables de l’AEJTB, qui se chargent présentement de lui trouver un point de chute. Ce pourrait être le Centre de Gampèla ou celui de Baporo.

D. Evariste Ouédraogo
L’Observateur

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