Les femmes de l’association Teêndbeogo de Tenkodogo, dans le Boulgou, s’investissent dans la teinture, le tissage de pagnes et la fabrication de savon. L’accès au crédit et la commercialisation restent le casse-tête chinois de ces femmes.
« Nous n’avons jamais bénéficié du Fonds d’appui aux activités rémunératrices des femmes (FAARF). Nous travaillons jusque-là avec la caisse populaire. Chaque membre de notre association a ouvert un compte et y dépose un dossier pour avoir un prêt », nous a confié la présidente de l’association Teêndbeogo de Tenkodogo, Mme Honorine Yougbaré, dans la matinée du 18 décembre 2007. La plupart des membres de son association ignorent le FAARF et celles qui le connaissent bien estiment que la procédure pour y avoir un prêt est très compliquée et les conditions sont difficiles. Ainsi, ces femmes préfèrent se contenter de la caisse populaire.
Au-delà des difficultés d’accès au FAARF, ces femmes déplorent les obstacles à la commercialisation notamment le manque de débouchés. « Nous ne sommes pas souvent associées aux foires commerciales nationales, encore moins internationales. Ce qui ne nous permet pas de nous épanouir dans notre commerce », a soutenu Mme Noëlie Zabsonré. Celle-ci a reçu le prix spécial en tissage, en novembre 2006, au cours de la foire régionale de développement tenue à Ouagadougou.
Un prix non encore attribué
« C’est décevant que l’on soit lauréat et que l’on n’entre pas en possession de son prix », a dit Mme Noëlie Zabsonré. Il s’agirait d’un prix s’élevant à trois millions (3 000 000) de F CFA destinés à la construction de centre de formation au profit des jeunes. D’après Mme Zabsonré, elle a dépensé plus de deux cent mille (200 000) F CFA dans les démarches pour entrer en possession de son prix mais n’a toujours pas eu gain de cause.
Cependant, la non attribution du prix à l’interessée n’est pas un obstacle à l’élan des membres de l’association, car disent-elles : « Nous sommes toujours à la recherche du savoir-faire pour aller de l’avant dans notre métier. Nous souhaitons bénéficier de voyages d’échange d’expériences et de séminaires de formation », ont-elles soutenu unanimement.
Les différents partenaires financiers de Tenkodogo ont aidé les artisans de ladite ville à obtenir leur maison. Ils l’ont baptisée « La maison des artisans du Boulgou » et en sont fiers parce qu’eux-mêmes ont contribué à sa réalisation. C’est dans cette maison que les femmes de l’association Teêndbeogo exercent leurs activités : tissage de pagnes, teinture et fabrication de savon...
Au nom de tous les artisans du Boulgou, elles se disent reconnaissantes à l’endroit du projet PERCOM qui les a beaucoup aidées jusqu’à son terme et au fonds d’investissement communal, entre autres.
Aimée Florentine KABORE
Sidwaya
