Actualités :: Discrimination à l’égard des femmes : Le Burkina se mobilise

Le 18 décembre dernier, à l’instar de la communauté internationale, le Burkina a célébré le 28e anniversaire de l’adoption de la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Voici le message du ministre de la Promotion de la femme à cet effet.

Le 18 décembre 1979, l’Assemblée générale des Nations unies adopte la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Le Burkina Faso

fait partie des 179 Etats qui ont ratifié ce traité. A l’occasion du 28e anniversaire de l’adoption de ce principal instrument juridique de protection des droits de la femme, madame Céline M. Yoda, ministre de la Promotion de la femme, adresse ce message aux hommes et aux femmes du Burkina Faso.

Le 18 décembre 2007, le monde entier célèbre le 28e anniversaire de l’adoption de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), par l’Assemblée générale de l’ONU.

Femmes du Burkina Faso, c’est avec une joie immense que nous célébrons cet événement qui marque un tournant important dans l’histoire de la lutte des femmes pour la reconnaissance et le respect de leurs droits humains fondamentaux.

Je voudrais donc, à cette occasion, rendre un hommage mérité à nos mères, sœurs et filles, à toutes les femmes qui se sont illustrées dans la lutte pour une promotion réelle des droits de la femme burkinabè.

Adoptée en 1979, la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) est considérée comme une véritable déclaration internationale des droits de la femme. A travers les dispositions consacrées dans ses 30 articles, elle définit la discrimination à l’égard des femmes ainsi que les droits à garantir pour une réelle promotion dans les domaines politique, économique, social et culturel. Pour parvenir à cette égalité, la discrimination basée sur le sexe doit être éliminée.

Dans son préambule, le texte des Nations unies reconnaît l’importance de la contribution des femmes "au bien-être de la famille et au progrès de la société" et rappelle que "le rôle traditionnel de l’homme dans la famille et la société doit évoluer autant que celui de la femme si l’on veut parvenir à une réelle égalité de l’homme et de la femme".

C’est ainsi que dans son article 4, la Convention demande aux Etats parties d’adopter toutes les mesures visant à "accélérer l’instauration d’une égalité de fait" ; quant à l’article 5, il note qu’il convient d’éliminer les "préjugés et pratiques coutumières" préjudiciables aux femmes. Pour ce faire, il invite les Etats parties à prendre toutes les mesures appropriées pour :

a) modifier les schémas et modèles de comportement socio-culturel de l’homme et de la femme en vue de parvenir à l’élimination des préjugés et des pratiques coutumières ou de tout autre type qui sont fondés sur l’idée de l’infériorité ou de la supériorité de l’un ou l’autre sexe ou d’un rôle stéréotypé des hommes et des femmes ;

b) faire en sorte que l’éducation familiale contribue à faire bien comprendre que la maternité est une fonction sociale et à faire reconnaître la responsabilité commune de l’homme et de la femme dans le soin d’élever leurs enfants et d’assurer leur développement, étant entendu que l’intérêt des enfants est la condition primordiale dans tous les cas.

Femmes et hommes du Burkina Faso, en ratifiant la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes en 1987 et son Protocole facultatif pour le renforcement de la mise en œuvre de la CEDEF en 2005, le Burkina Faso, à l’instar des autres pays, s’est engagé à éliminer les discriminations au sein de la famille et de la société ou celles qui entravent l’accès des femmes aux services de santé, à l’emploi, au pouvoir politique et économique.

28 ans après l’adoption de la Convention, cet anniversaire est l’occasion pour nous, d’une part, de mesurer les progrès réalisés vers la reconnaissance des droits de la femme dans le monde en général et dans notre pays en particulier, et d’autre part de jeter un regard sur les difficultés rencontrées pour leur mise en oeuvre.

Il ressort des constats que, malgré le renforcement des lois, aucun pays au monde n’a atteint la pleine égalité entre les sexes. Dans de nombreux pays, les femmes continuent de subir des discriminations en matière de droits matrimoniaux. Les traditions, coutumes et attitudes stéréotypées constituent des obstacles considérables à l’égalité et à la jouissance des droits fondamentaux.

Les femmes du Burkina ne sont pas exemptées de ces pesanteurs socioculturelles qui entravent leur plein épanouissement. C’est au regard de la persistance des violences familiales et conjugales que nous avons, avec l’appui de nos partenaires, célébré officiellement le 25 novembre 2007 à Kaya, dans la région du Centre-Nord, la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, sous le thème "Violences familiales : prise de conscience et engagement des acteurs sociaux pour leur éradication".

Pour nous en effet, il devient inquiétant que la famille qui doit être le lieu de sécurité par excellence, se transforme en un cadre dangereux et délétère pour les plus faibles, en l’occurrence les femmes et les enfants.

La célébration donc de cette journée est une interpellation de tous les acteurs pour une prise de conscience et l’expression d’un engagement ferme pour lutter contre toutes formes de violences, surtout familiales, à l’égard des femmes.

La célébration de cette journée sous le patronage de madame Chantal Compaoré , épouse du chef de l’Etat, a connu la présence de beaucoup de femmes, responsables et membres d’associations, des ONG de même que plusieurs autres personnes (hommes et femmes), autorités gouvernementales, chefs coutumiers et religieux et leaders d’opinion convaincus de la nécessité de bannir de notre société les violences faites aux femmes. C’est l’occasion pour moi de vous remercier une fois encore pour cette mobilisation, preuve que la promotion des droits de la femme n’est pas l’affaire des femmes seules, mais aussi celle des autres composantes de notre société.

Chères sœurs, la promotion et la protection des droits des femmes restent un défi à relever. C’est une quête permanente et nous ne devons pas baisser les bras. Avec le dynamisme et l’engagement qui vous ont toujours animés, je vous invite à une participation pleine et entière à cette lutte. Cela, afin de rendre effective l’application de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes et de son protocole facultatif qui consacrent l’accès aux postes décisionnels comme un moyen incontournable d’influencer les politiques, les projets et les programmes pour une réelle égalité des chances entre les fils et les filles du Burkina Faso.

Pour une mise en œuvre effective de la CEDEF, Engageons-nous !

Je vous remercie !

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