Actualités :: Concours professionnels du MEBA : La baccalauréat, un nouveau critère (...)

Que vaut un enseignant bachelier sans formation ni compétences requises ? Rien, si l’on en croit que cet instituteur qui s’insurge contre une nouvelle mesure au MEBA.

La question parait saugrenue, mais avant de donner mon avis, il convient de présenter quelques faits. En rappel, le Burkina Faso, sous le diktat de la Banque mondiale et du FMI a été enrôlé dans le système du PAS (Programme d’ajustement structurel). Cela eut pour conséquences la privatisation des sociétés d’Etat (FASO FANI, SCFB...) qui causera la misère de beaucoup de familles pour cause de compression.

Quant aux agents de la fonction publique, ils se verront imposer la loi 013 portant régime juridique applicable aux emplois et aux agents de la fonction publique qui consacre la contractualisation de certains corps ; l’Etat a l’ambition d’employer une main d’œuvre qualifiée et bon marché. Voilà pourquoi le gouvernement vient d’adopter le décret 377 /PRES/PM/MFPRE/MEBA portant organisation des emplois spécifiques du MEBA.

Désormais pour prendre part à un concours professionnel du MEBA, il faut être titulaire du bac. Cela devient la croix de la bannière pour bon nombre d’enseignants recrutés sur la base du BEPC. Pour revenir à la question de savoir si le bac est la thérapie aux maux de l’éducation de base, nous répondons par la négative car le baccalauréat ne saurait être la panacée. Le bac n’est qu’un diplôme académique qui ouvre la voie aux études supérieures. De ce fait, un bachelier ne peut être rentable à l’école primaire s’il n’est formé dans une école professionnelle.

Est - ce qu’un bachelier peut dire à un maçon qu’il est plus perspicace que lui dans la maçonnerie ? L’Etat gagnerait à bien détecter les problèmes qui entravent notre système éducatif au lieu de s’acharner à ce que les agents recrutés avec le BEPC, justifient du bac pour toute promotion dans leur carrière. Si l’Etat persiste, les enseignants risquent de quitter les salles de classes pour aller à la conquête ce précieux diplôme afin de participer aux concours professionnels.

Par ailleurs, l’Etat a ramené la durée de formation à l’ENEP à 1 an. En réalité, les élèves maîtres sont formés en 5 mois soit 2 mois de théorie et 3 mois de pratique. Par ce fait, l’Etat cherche à diminuer la masse salariale car un agent formé en un an n’a pas le même traitement qu’un autre formé en 2 ans. Le gouvernement a intérêt à chercher les problèmes de l’éducation ailleurs. L’éducation est-elle une science ? Un bachelier est-il plus rentable en pédagogie qu’un breveté ? Sur le terrain, les visites de classes d’antan, les stages de recyclage sont rangés aux oubliettes ; dans les CEB où ils sont organisés, ils sont boycottés par les syndicats.

Le gouvernement relègue le secteur de l’éducation au second plan ; sinon dans quel ministère trouve-t-on des agents de catégorie "A" se déplacer avec des engins à deux roues ? Dans quel ministère n’existe-t-il pas d’école de formation des cadres ? Dans quel ministère les agents doivent-ils prendre part à des formations, à des stages à leurs propres frais ? Tout cela se vit au MEBA. Dans cet état de faits, comment peut-on promouvoir une éducation de qualité pour nos enfants ? L’Etat doit améliorer le statut et le professionnalisme des enseignants et de leurs encadreurs ; les inspections doivent être équipées en moyens logistiques afin de permettre aux encadreurs de bien jouer leur rôle.

Les stages de perfectionnement, les conférences pédagogiques annuelles doivent être pris en charge. Sans cela, même si l’on recrute des enseignants du primaire bardés de diplômes universitaires (licence, maîtrise, doctorat) sans formation, notre système éducatif naviguera toujours à vue.

Le Pays

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