- Rock Audacien D. Damiba
Il est habituellement (malheureusement aussi) reconnu qu’ils sont nombreux les hommes qui, en plus du fait qu’ils doivent veiller à l’entretien et à la bonne marche de leur foyer, ont aussi la délicate et incommode charge de gérer une autre femme hors du foyer, celle-là qu’on se plaît à appeler "deuxième bureau".
Et cette gymnastique n’est pas du tout aisée par ce que cette dernière est le plus souvent très exigeante et même imposante.
La précarité des ressources financières et le coût très élevé des produits de première nécessité n’expliquent pas à eux seuls la galère de bien des personnes et surtout des hommes. A cela sont venus s’ajouter d’autres impondérables. Nous citons entre autres le choix d’une vie partagée et gâchée de vouloir entretenir une femme ou une jeune fille en plus de celle que l’on a chez soi. Il est en effet, révélé qu’avec cette dernière, on a tout à perdre et pratiquement rien à gagner. "Le deuxième bureau" conscient de sa force de frappe use de tous les moyens et de toutes les astuces pour tenir son homme tranquille. Cela va des mensonges aux menaces en passant par les chantages.
Contrairement à la femme légitime, le deuxième bureau exigera de son homme des rendez-vous à respecter à tous les coups. S’il n’est pas à l’heure ou s’il y manquait, il doit des explications voire présenter des excuses. A monsieur de se plier et de recourir à toutes sortes de mensonges et de subterfuges pour se faire pardonner. Il acceptera de perdre la face lui, l’homme arrogant, autoritaire et souvent violent quand il est chez lui, dans cet autre cadre et avec cette femme-là, il jouera au doux, au poli, au discipliné et au compréhensif. Il est obligé d’agir ainsi car il court le risque de se faire "répudier" honteusement.
Le deuxième bureau va solliciter de l’argent, beaucoup d’argent, elle en fixera le montant et au "locataire" de ce deuxième bureau de se plier en quatre pour satisfaire cette demande.
Alors que chez lui et avec sa femme, il répondrait avec dédain : "où veux-tu que je trouve cette somme ?", ici, dans son indignité d’homme vendu, il s’empressera d’honorer sans broncher, toutes ces exigences. En réalité, le deuxième bureau ne sollicite jamais, il impose, il s’impose, il réclame, il exige. Mais alors, d’où lui vient cette force ?
Premièrement, elle sait que son homme-là trompe sa propre femme et ne voudrait pas que cela se sache. Il a donc peur, ce qui fait de lui un homme vaincu, car chacun est esclave de ce qui a triomphé de lui. Voilà la première force du deuxième bureau et elle l’utilisera à souhait en menaçant de provoquer un scandale.
Deuxièmement, l’homme sait pertinemment qu’il n’est probablement pas (et certainement pas) le seul occupant de ce deuxième bureau, il n’est qu’un des occupants. Il se dit que pour un rien, on peut l’en expulser. C’est tout cela qui explique le fait qu’il réponde à tous les désidérata de cette dernière. Il sacrifie ainsi son temps, son énergie, son argent et par dessus tout, sa famille, sans oublier son honneur et sa dignité, pour une entreprise sans lendemain.
Ces hommes-là si grands, si fiers et si arrogants chez eux, deviennent tout petits au sens propre comme au sens figuré devant une femme insatiable en tout et prête à tout pour tout avoir. Celle-là est capable du pire car elle ne connaît pas la honte. De ce genre de personnes, il faut avoir peur et mieux encore, il faut s’en éloigner au risque de tout perdre. Gérer un premier bureau n’est déjà pas facile, qu’en sera-t-il avec un deuxième ?
Rock Audacien. D. DAMIBA,
Conseiller conjugal
email : damibashalom@yahoo.fr
Sidwaya
